30 ans de la Conférence des forces vives de la nation : Nicéphore Soglo parle de la « résistance » et se dit « optimiste »

Politique

La commémoration des 30 ans de la conférence des forces vives de la nation est une occasion pour l’ancien président de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo, de sortir de son mutisme. Dans un message, parlant de l’opposition (la résistance), Nicéphore Soglo informe qu’«  Après l’épreuve, elle fait son bilan, se débarrasse de ses maillons faibles, pour savoir sur qui compter et dans quel domaine…et prépare calmement sa riposte. »

 

La commémoration des 30 ans de la conférence nationale des forces vives de la nation a fait sortir Nicéphore Soglo de son mutisme. A travers un message  ce mardi 25 février 2020 aux Béninois, Nicéphore Soglo parle de la riposte de la « résistance » bientôt. Dans ce message, l’ancien président du Bénin rappelle que le monde est en pleine mutation avec le Brexit, les gillets jaunes etc, preuve que les civilisations sont mortelles. « Le Bénin et l’Afrique, dis-je, sont en train, malgré les derniers soubresauts du colonialisme, de conquérir leur place au soleil » dans cette mutation, indique-t-il.

C’est dans ce contexte que le président Patrice Talon croit à son tour pouvoir mettre au pas la classe politique et les peuples du pays de Behanzin, Bio Guera et Kaba, réputés pourtant pour leur turbulence et considérés jadis comme le quartier latin de l’Afrique francophone par l’écrivain français Emmanuel Mounier, rappelle l’ancien président de la République. « …J’ai bien vite pris, la mesure de la fragilité et de la fébrilité du personnage quand il a fait tirer des gaz lacrymogènes sur la doyenne de notre Assemblée Nationale qui est aveugle – mon épouse Rosine VIEYRA SOGLO – son prédécesseur Boni YAYI et moi-même. », indique-t-il. Nous étions allés, au grand marché Dantokpa de Cotonou, devant le peuple, au pays de la conférence nationale souveraine, à l’origine du célèbre discours de la Baule du Président François Mitterrand, poursuit-il, pour lui demander d’autoriser la tenue d’élections démocratiques ouvertes à tous et inclusives. « Le pays était dans l’impasse. Je l’avais rencontré deux fois en tête-à-tête et il avait violé sa parole. », informe-t-il.

Après avoir fait un saut dans l’histoire politique du pays, le chef de file de la résistance à l’actuel pouvoir s’interroge sur les actions de la résistance démocratique nationale en ce moment où le monde entier est en ébullition (avec par exemple les gilets jaunes en France). Et comme pour répondre à sa propre préoccupation, il affirme: «  Après l’épreuve, elle fait son bilan, son débriefing, se débarrasse de ses maillons faibles, pour savoir sur qui compter et dans quel domaine. Elle assiste sans surprise, à l’habituel ballet ou bousculade des transhumants vers la soupe et prépare calmement sa riposte. »

Pour l’heure, poursuit-il, ‘’le chantre du mandat unique’’ prépare de son côté sa réélection après la déculottée des législatives. Car les élections locales sont devenues l’un des viviers des parrainages à l’élection présidentielle, « d’après l’évangile selon Vlavonou ». Il lui faut, indique-t-il, selon sa doctrine, affaiblir les partis politiques et les avoir à sa solde. Aussi, l’article 184 du Code électoral dispose-t-il, comme par hasard, que « seules les listes ayant recueilli au moins 10% des suffrages valablement exprimés au plan national sont éligibles à l’attribution des sièges ». Or le premier principe de la décentralisation veut qu’il faut régler les problèmes là où ils se posent : au niveau local ou régional, national ou fédéral. C’est la règle de subsidiarité, fait-il savoir.

Mais en dépit de ce tableau, le président Nicéphore Soglo reste optimiste. Pour lui, l’espoir a enfin changé de camp et l’aube pointe à l’horizon. « Notre voyage vers la terre promise se poursuit. Gloire à l’immortelle Conférence Nationale Souveraine de février 1990 ! », conclut-il.

 

S.E.

Laisser un commentaire