Le président Ramaphosa condamne les violences xénophobes

Afrique

Dans la nuit du lundi à mardi, de nouveaux incidents ont éclaté dans le township d’Alexandra, un des quartiers pauvres de Johannesburg où habitent de nombreux étrangers. Plusieurs magasins ont été pillés et brulés.

Alors qu’il n’y avait eu que peu de réactions jusqu’ici de la part des autorités sud-africaines, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a « condamné » ce mardi, « dans les termes les plus forts », les violences xénophobes qui secouent le pays depuis dimanche soir, les jugeant « totalement inacceptables ».

« Je condamne dans les termes les plus forts les violences qui s’étendent dans quatre provinces » du pays, dont les capitales économique, Johannesburg, et politique, Pretoria, a déclaré le chef de l’État dans une vidéo postée sur son compte Twitter. « Les attaques visant des commerçants étrangers sont totalement inacceptables, quelque chose qu’on ne peut pas autoriser en Afrique du Sud. »
Ces violences ont éclaté dimanche dans le sud de Johannesburg et se sont déplacées vers le township d’Alexandra lundi soir, la foule attaquant des commerces détenus par des étrangers. Bilan ce mardi : une cinquantaine de magasins détruits, certains incendiés, et sept personnes arrêtées.

Phénomène récurrent

Qui trouve-t-on derrière ces attaques ? La police parle d’éléments criminels, d’actes spontanés, de gens qui profitent du chaos pour piller, mais différentes organisations de la société civile évoquent des attaques planifiées, ciblant les étrangers.
Alexandra est un quartier où vivent près de 200 000 personnes sur 7 km, dont de nombreux étrangers, car c’est un quartier central et pas cher.

Ce phénomène de violences xénophobes n’est pas nouveau dans le pays. Il y a une tension permanente entre Sud-Africains pauvres et étrangers. Le pays accueille des milliers personnes de tout le continent : Zimbabwe, Nigeria, République démocratique du Congo, Somalie… Et tous les 3 ou 4 ans, il y a un pic de violence. Les locaux accusent les étrangers de prendre leur travail et d’être responsables de tous les trafics.