Yannick Kouakanou parle des avantages etobjectifs de la rencontre de Cotonou

Société

Les transformations liées à la digitalisation du monde n’épargnent aucun secteur d’activité. C’est pour réfléchir sur cette questioncrucialeque plusieurs spécialistes en ressources humaines se retrouvent au Bénin, vendredi 6 et samedi 7 septembre 2019.Dans une interview, le président de l’association africaine des formateurs et directeurs du personnel (Afdip) parle des objectifs et attentes de ces journées nationales qu’organisent les professionnels en ressources humaines au Bénin. Selon monsieur Yannick Kouakanou, ,il sera principalement question « d’engager les participants dans une réflexion profonde sur l’avenir de la fonction RH dans un contexte où l’essentiel de ses missions traditionnelles sont de plus en plus externalisées et digitalisées ». Lisez plutôt l’entretien avec le président de l’association africaine des formateurs et directeur du personnel, monsieur Yannick Kouakanou.

Monsieur le président, bonjour; L’ANPGRH c’est quoi?

Yannick Kouakanou: L’Association Nationale des Professionnels de Gestion des Ressources Humaines (ANPGRH) est la plus grande instance de rencontre, d’échanges d’expériences et de partage de bonnes pratiques entre professionnels de la GRH au Bénin. Créée en 2008, elle fait partie de l’Association Africaine des Formateurs et Directeurs du Personnel (AFDIP), qui réunit toutes les associations de Gestionnaires de Ressources Humaines de l’Afrique Francophone et Lusophone. Cette dernière est elle-même, membre de la Confédération Africaine des Ressources Humaines (CARH) qui est la faîtière des associations africaines des Ressources Humaines, constituée par les membres de l’AFDIP et de l’AFRHMA (Association des GRH d’Afrique anglophone).

Le Bénin accueille bientôt les JNRH 2019 parlons-en

Dans le cadre des activités de renforcement de la communauté de pratique RH, est de tradition au sein du réseau africain des professionnels en GRH que chaque année, que dans chaque pays, les professionnels de la gestion des ressources humaines, se retrouvent pendant deux jours autour d’une problématique de leur métier. Ce sont les Journées Nationales des Ressources Humaines (JNRH). Après le succès des journées de 2015 et 2017, la troisième édition des JNRH du Bénin, se déroulera de façon jumelée avec les journées du Togo, du 4 au 7 septembre 2019 (au Togo les 4 et 5 septembre à l’hôtelSarakawa, puis au Bénin à l’hôtel Azalaï de la plage, les 6 et 7 septembre).
Ces Journées se veulent une plateforme de rencontre annuelle dédiée aux professionnels RH qui offrent une opportunité unique de réflexion sur la fonction RH, les avancées qu’elle connaît au fil des ans et surtout les défis qui sont les siens.
Pour cette édition, les Journées du Togo portent le thème de « l’implication du gestionnaire des ressources humaines dans le développement inclusif du capital humain. Celles du Bénin portent sur le thème central « Transformation des emplois et des compétences à l’ère digitalisation : vers une réinvention de la fonction RH au sein des organisations ».
Cette rencontre de haut niveau connaîtra la participation de délégation en provenance du Togo, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Et nous attendons environ une centaine de personnes

La particularité c’est le jumelage avec le Togo. Pourquoi ?

Les association du Bénin est créée depuis un peu plus de 10 ans et a à son actif de grandes réalisations qui ont amené l’Association africaine des Formateurs et Directeurs du Personnel à confier au Bénin l’accompagnement de l’association togolaise à réaliser ses premières journées grandeur nature. Le Bénin et le Togo étant des pays frères, nos deux associations ont décidé de faire de cette occasion une opportunité pour mobiliser dans la même période les professionnels des deux pays. Ainsi des togolais se déplaceront au Bénin et vice versa autour des thématiques retenues et complémentaires.

La thématique du Bénin révèle quel diagnostic

Vous savez, de nos jours, aucun métier, aucune fonction ne résiste à la digitalisation. En Afrique, le rythme de développement des économies africaines est fouetté par la pression mondiale, qui se digitalise de plus en plus. Evoluer dans la digitalisation aujourd’hui c’est écrire son avenir.
Dans le secteur de la téléphonie mobile, dans le secteur bancaire, dans l’administration publique et dans la fourniture de services avec les startups, de nouveaux besoins apparaissent, les prestations changent, les méthodes progressent. Cette surchauffe entraîne une transformation non seulement des besoins en emplois et compétences, mais également des modes de fonctionnement. Il n’est plus question pour l’organisation qui s’inscrit dans la modernité de rechercher à stabiliser ses outils et méthodes, mais plutôt à innover, à les faire progresser (agilité), en réduisant les tâches automatisables et sans plus-value (certaines tâches administratives, l’analyse de données et la collecte d’informations…).
Le gestionnaire des ressources humainesest d’office interpellé par ces évolutions : de nombreuses attributions de la fonction RH sont en cours d’être transformées par la digitalisation. C’est le cas du recrutement, de la formation, de la paie, etc. Les méthodes d’évaluation et de management sont également impactées : on ne peut plus évaluer des collaborateurs en télétravail ou des équipes dispersées sur différents sites de la même façon !
En quittant son ancien rôle d’expert administratif (discipline interne, paie, mobilité, carrière) pour son nouveau rôle de partenaire stratégique, le manager RH s’affirme en tant que conseiller du business et facilitateur. Sa mission désormais est de générer des solutions créatives et originales en collaboration avec ses pairs et la Direction Générale / Ministère et d’améliorer l’alignement RH avec la stratégie de l’organisation.
Le thème du Bénin a été retenu pour engager les participants dans une réflexion profonde sur l’avenir de la fonction RH dans un contexte où l’essentiel de ses missions traditionnelles sont de plus en plus externalisées ou digitalisées. Cette réflexion permettra de projeter l’organisation dans une réflexion prospective visant à anticiper les évolutions des emplois et compétences qu’elle doit intégrer pour rester compétitive en repositionnant la fonction RH comme avant-gardiste de ces mutations.
Un coin de voile sur les experts appelés pour décortiquer la thématique
Nous avons choisi pour aborder les thèmes, d’abord des praticiens qui vivent au quotidien la question de la digitalisation et qui peuvent nous en démontrer l’impact sur la fonction RH. Le thème central sera développé par Ecobank qui est reconnu sur le plan africain comme le pionnier de la banque digitale et nous fera une communication sur le thème « Nouveaux modèles d’affaire basés sur la digitalisation : quel repositionnement pour le professionnel RH ? ».
A sa suite suivront d’éminents communicateurs en provenance d’une Agence Gouvernementale que nous n’allons pas encore dévoiler ici et qui nous parlera de la transformation numérique de l’administration publique au Bénin et des apprentissages et impacts attendus sur la gestion des ressources humaines. Nous aurons d’autres communicateurs notamment le cabinet Talents Plus conseils dont le Directeur Général, le Professeur Lassana TIOTE du CESAG et bien d’autres experts qui sont au quotidien dans la pratique.

Quelles sont vos attentes ?

Mes attentes c’est que grâce aux différents témoignages et apprentissages, ces journées nous permettent réellementde repositionner le manager RH dans son rôle de partenaire stratégique et d’accompagnateur de la transformation numérique. Les managers RH doivent pouvoir au terme de ces journées apprécier l’impact de la digitalisation sur les métiers, les compétences et les modes de fonctionnement de l’organisation et identifier les nouvelles compétences à mobiliser pour relever le défi de la digitalisation dans leur organisation.
Mais l’une des attentes majeures aussi c’est d’évaluer, au-delà de avantages indiscutables, les implications économiques et sociales de la digitalisation tant pour l’employeur que pour l’employé (dépaysement, fracture des relations sociales, perte de confiance en soi, licenciement…).

Votre exhortation a l’endroit des RH des secteurs publics et privés ?

C’est vrai que l’évènement est déjà à nos portes, mais nous continuons d’inscrire les participants qui veulent rattraper cette opportunité. Mon exhortation est donc que toutes les entreprises qui n’ont pas pu effectuer les inscriptions se rattrapent en faisant inscrire leurs responsables ressources humaines et ce, jusqu’au mercredi 5 septembre à 17h.
En participant aux JNRH, les professionnels pourront profiter des partages d’expériences et renforcer ses pratiques sur la base des échanges intersectoriels (banques, télécoms, BTP, hôtellerie, santé, entreprises commerciales, agroalimentaire, manutention portuaire, administration publique, etc.). Ils pourront également faire des rencontres intéressantes et productives avec des dirigeants d’entreprise, des spécialistes, experts et autres techniciens de haut niveau grâce au réseautage car l’ANPGRH-Bénin regroupe en son sein cent quarante (160) membres experts, cadres RH et professionnels de tous rangs, provenant de plusieurs entreprises, organisations non gouvernementales et institutions publiques du Bénin.