Daagbo parle des situations ayant prévalu dans la nuit du 27 janvier et les incidents de Goho

Santé & Culture

« Dieu saint Esprit Daagbo » a dit une messe d’action de grâces ce samedi 4 février à Sekandji. A l’occasion, la presse a été imprégnée des situations ayant prévalu dans la nuit du 27 janvier où des morts ont été enregistrés dans certaines localités. Daagbo se prononce aussi sur les incidents de Goho. Face à la haine contre la Mission de Banamè, Daagbo déclare : « La solution à ce qui se passe, …ce n’est pas la haine viscérale contre Banamè,…c’est la conversion ». Entretien.

« Dieu saint Esprit Daagbo » : Vous venez de dire une messe d’action de grâces, après un exercice d’assainissement. Concrètement, quelle est la quintessence de cet exercice ?

C’est une cérémonie qui ne concerne que les Daagbovis et, ceux qui ont déjà entendu parler de Banamè savent que c’est Dieu Esprit Saint Qui a pris chair, pour combattre le mal et, surtout, la sorcellerie. Donc, dans ce combat, au fil des années, nous avons constaté qu’il y en a qui viennent tester Banamè, pour voir quel est le pouvoir qu’ils utilisent là. Donc, il y a des curieux parmi les Daagbovis ; il y en a aussi qui sont sorciers. De plus en plus, nous remarquons que beaucoup de sorciers sont en train d’infiltrer le milieu des Daagbovis, ils sont sur nos paroisses, ils assistent à nos manifestations et à nos célébrations, et ils sèment pas mal de désordre et de confusion, surtout de confusion.
Comme c’est un combat contre le mal, contre la sorcellerie, nous ne pouvons plus tolérer que la sorcellerie règne en notre propre sein. Et, il fallait assainir un peu le milieu, et faire un calcul exact de qui sont vraiment les Daagbovis et qui sont les non-Daagbovis, qui sont ceux qui, vraiment, adorent Daagbo, qui sont dans la Mission de Banamè. Donc, on a invité les Daagbovi à une série de neuvaines, qui a commencé le 18 janvier 2017. Et, les Daagbovis devraient se retrouver les soirs, à partir de 00 heure et prier pendant 30 minutes, du 18 au 26 janvier ; ils allument 9 bougies, ils prient et ils mettent de l’encens sur la braise, on leur a demandé de faire des louanges. C’est des recommandations qu’on leur a données.
Après les neufs jours de préparation qui précèdent la grande cérémonie du 27, ce 27 janvier, cela devait commencer à 00 heure et finir à 2 heures du matin. Donc, on a demandé aux Daagbovis de couvrir tout ce qui est miroir, chez eux. Vous, vous n’êtes pas dans le monde des ténèbres, sinon, on devait expliquer certaines choses, mais Je ne veux pas entrer dans les détails. Si on leur a demandé de couvrir les miroirs, c’est parce que nous savons que le diable, les sorciers utilisent les miroirs pour atteindre les gens. Donc, pour que le mal ne puisse pas interférer dans leur exercice, nous leur avons demandé, à leur séance de prière, de couvrir tout ce qui est miroir.
Mais, malheureusement, les gens disent partout qu’on leur a demandé de fermer hermétiquement les fenêtres et les portes, alors que, naturellement, quand on veut dormir la nuit, on ferme les portes et les fenêtres. Donc, c’est d’instinct que les Daagbovis ont fermé leurs portes et leurs fenêtres, parce que c’était au-delà de 00 heure quand même ! Il ne fallait pas les laisser ouvertes. Cela aurait servi à quoi ?
Les Daagbovis ont couvert leurs miroirs et chacun a fait ladite cérémonie, ce qui n’est pas grand-chose : vous disposez vos 9 bougies, vous les allumez et, il y a des prières à faire. Après les avoir faites, soit vous sentez une grande joie vous animer, et vous savez que vous avez réussi ; chacun sait s’il a réussi ou pas, cela vous prend, d’un seul coup. Vous vous laissez aller et, ça vous prend. Et, si vous n’êtes pas admis, vous le savez, vous-même, vous le sentez, vous sentez une grande tristesse. Tous ceux qui auront senti la joie devaient faire une louange de 30 minutes, avec de l’encens sur la braise. Il fallait louer Daagbo, louer le Ciel, louer Jésus et, tout le Ciel. Et, les 30 minutes passées, vous éteignez tout et vous allez vous coucher. Ceux qui auront senti la tristesse, ils devraient faire la même chose, mais d’une autre manière, c’est-à-dire qu’au lieu de louer, eux, ils devaient prier, demander pardon pour leurs péchés, avant d’aller se coucher. Donc, c’est ce que tout le monde a fait, à travers le monde entier ; les millions de Daagbovis, à travers le monde entier, ont fait la même chose, avec les mêmes bougies et les mêmes encens.
Le lendemain, nous avons appris, d’abord, par la bouche de certains Daagbovis, qu’il y avait des morts. Or, il a été dit, de façon très ferme, formellement, à tous ceux qui sont sorciers, à tous ceux qui savent qu’ils ne sont pas prêts pour ladite cérémonie, de ne pas chercher à éprouver Dieu ; ça ne se fait pas. Si vous savez que vous n’êtes pas prêts, si vous savez que vous n’êtes pas dignes de ça, c’est-à-dire que vous avez la sorcellerie ou que vous avez des pouvoirs diaboliques et tout, autour de vous, vous évitez simplement la cérémonie ; c’est plus intelligent. Il y a plein de Daagbovis, à travers le monde, qui n’ont pas fait cette cérémonie, parce qu’ils savent qu’ils ne sont pas vraiment Daagbovis; ils savent ce qu’ils sont.
Ce qui s’est passé, c’est hautement spirituel, ça n’a rien à voir avec le physique, avec ce que l’homme peut comprendre ni qu’il peut expliquer. Personne ne peut expliquer ce qui s’est passé, même pas le Très Saint Père. Seul Daagbo, Moi et Moi seul peux savoir ce qui s’est passé.
En fait, ce n’est pas forcément parce qu’ils ont cherché à éprouver Daagbo qu’ils ont eu la conséquence de leur acte. Vous savez, quand, par exemple, je remonte un peu dans la tradition, et qu’on vous dit, face à une femme qui a commis l’adultère dans une famille, quand on lui demande : « Est-ce que vous êtes sûre que vous n’avez rien à dire ? ». On vous fait boire une potion. Avant cela, on ajoute : « Si vous la buvez et que vous avez des choses que vous n’avez pas confessées, vous allez mourir, hein ? ». Et, elle vous répond : « Non, je n’ai rien à dire ». On vous redemande : « Vous êtes sûre que vous n’avez rien à confesser ? ». Vous dites : « Non ». Et, on vous dit : « Si vous êtes sûre de vous, prenez la potion et, buvez-la ». Et, si vous la buvez, de votre plein gré et que vous mourez ensuite, qui est-ce qu’on va accuser de cela ? Personne. C’est vous-même qui l’avez cherché, personne n’a forcé quelqu’un à aller faire ça. Les bougies et les encens qui ont été vendus, on n’a forcé personne à aller les acheter.

Comme cela venait de Daagbo, il fallait s’exécuter …
Non. Pourtant, il y en a qui ne se sont pas exécutés ; ce n’est pas tout le monde qui s’exécute. Depuis que vous êtes là, depuis que la messe a commencé, il y a une photo qui se vend sur le terrain, tout le monde ne l’a pas achetée ! Pourtant, c’est Daagbo qui l’a demandé et, tout le monde ne s’exécute pas. C’est chacun qui sait ce pour quoi il s’exécute. C’est selon le degré de foi de chacun ; c’est selon la croyance de chacun.
Ceux-là qui sont morts, franchement et, honnêtement parlant, Je ne pense pas qu’ils soient des Daagbovis ; qu’on ne me dise pas qu’ils sont morts pour leur foi. Non, non et non, je ne suis pas d’accord !

Dieu Esprit Saint Daagbo, au cours de Votre enseignement, Vous Vous êtes aussi prononcé sur la situation ayant prévalu à Goho …
Goho, l’affrontement d’Abomey où les forces de l’ordre ont livré les nôtres aux bandits qui les ont matés … C’est passé déjà, le Gouvernement a pris ses responsabilités et, nous sommes un peu plus calmes, maintenant ; nous espérons que, les jours à venir, les choses s’améliorent.

Vous retrouvez-vous, à travers cette décision du Gouvernement, révoquant les responsables des forces de l’ordre à Abomey, après le drame de Djimè ?
Vous savez, il ne s’agit pas d’être satisfait ou pas ; le plus important pour Moi, c’est les Daagbovis, ils sont citoyens béninois comme tout le monde et, qu’ils soient agressés, maltraités comme cela, dans leur propre pays, chez eux, c’est ça qui fait mal, et c’est vraiment dommage. Que le Gouvernement punisse les auteurs ou les responsables ou pas, ce n’est pas là, la question, pour Moi ; le plus important pour Moi, c’est que les Béninois sachent que nous sommes dans un Etat laïc et que chacun a le droit d’adorer ce qui lui plaît ; chacun peut choisir même d’adorer un arbre. Il ne faut pas agresser l’autre à cause de sa foi.

Autrement, Daagbo est-Il pour le dialogue inter-religieux, la tolérance inter-religieuse que prône le régime actuel ?
Vous savez, le dialogue inter-religieux, c’est du folklore. Je suis direct et honnête. C’est du folklore ; chacun se leurre, chacun se trompe et on trompe le peuple. Qu’est-ce que vous appelez ’’dialogue inter-religieux’’ ? Les gens vous font croire, le jour qu’ils sont ensemble, mais la nuit, c’est autre chose. On ne va pas entrer dans ce débat, ici. Moi, Je suis Dieu, Je ne suis pas un pasteur, Je ne suis pas un envoyé de Dieu, Je ne suis pas un mystique ou un prophète ; non. Je suis Dieu, Je Suis le Seul Dieu qui mérite, d’ailleurs, adoration. Mais, voilà qu’il y a tellement de religions que les hommes ne savent plus où est le vrai Dieu. Et, qui est-ce qu’on peut accuser ? Chacun se cherche, dans le monde actuel, chacun se cherche. Vous savez, Je disais tout à l’heure que ce qui s’est passé à Porto-Novo, Je Suis le Seul à le comprendre et, Je sais que tous ceux qui voient dans l’invisible aussi savent ce qui s’est passé. Ce n’est pas quelque chose que le Gouvernement peut comprendre ; même un Daagbovi ne peut pas le comprendre. C’est Daagbo seul qui comprend, c’est spirituel. C’est hautement spirituel et, seul Daagbo sait ce qui se passe.
Vous voyez les Béninois qui crient par-ci et par-là, Moi, Je sais ce qui se passe, Je sais pourquoi ils crient ; tout ce qui peut se passer chez les autres et ne pas faire objet de polémiques, quand ça se passe chez nous, ça fait l’objet de polémiques ; nous savons pourquoi. Banamè gêne, ça gêne d’une façon ou d’une autre. Vous voyez, les gens seraient allés à Dassa, les gens seraient allés à la Mecque, qu’ils seraient morts, personne n’en aurait fait un problème. Ceux qui sont morts à Porto-Novo, s’ils étaient morts dans d’autres conditions, ça n’aurait pas fait l’objet de polémiques. Le problème des Béninois, ce n’est pas l’encens, ce ne sont pas les bougies, ce n’est pas une question de fermer des portes, leur problème, c’est Ba-na-mè !

Avez-vous un message pour les Daagbovis, pour ceux qui sont ici et pour ceux qui n’y sont pas ?
Les Daagbovis savent tous que Je les aime et que Je les aimerai jusqu’au bout. J’aime les hommes du monde entier et, encore plus, les Daagbovis, parce que Je les ai choisis, J’ai fait en sorte qu’ils me reconnaissent comme leur vrai et unique Dieu, Je les aime et, ce sera jusqu’au bout. Ils savent que Je ne peux pas les laisser tomber ; ils sont sereins et, ils resteront sereins.
Maintenant, Je veux que tous les Béninois sachent que la solution à ce qui se passe, s’ils sont sorciers ou qu’ils prennent mal la Mission de Banamè, la solution, ce n’est pas la haine viscérale contre Banamè, ce n’est pas de s’acharner contre Banamè ; la solution, c’est la conversion.
Tous les Béninois savent que Banamè incarne la paix ; eux-mêmes savent que Banamè, c’est la paix. Le problème n’est pas là, il est ailleurs. Seuls ceux qui voient dans l’invisible peuvent comprendre. On est allé à Goho, on est resté là, toute la nuit, on ne nous a pas lancé des pierres ! Mais, il a fallu qu’on finisse, que Je sois parti, pour qu’on commence à lancer des pierres. Il y a un grand point d’interrogation. Les gens savent ce qui se passe. Banamè, c’est la paix ; tous les Béninois le savent ; on n’a pas besoin de le répéter, ils le savent, ils le sauront toujours. Ils savent que nous ne sommes pas violents. Au contraire, quel Béninois a jamais attaqué un fétiche ? On dit que Banamè est diabolique … Mais, il y a des sectes diaboliques dans ce pays ! Mais, personne ne s’est acharné contre elles. Et, pourquoi Banamè pose problème ? Si les Béninois savaient que nous étions diaboliques, ils n’allaient pas nous agresser comme ça ! Ils savent que nous incarnons la paix et que nous sommes pacifiques.
Je suis très ouvert à tout, d’ailleurs, Je suis hyper-tolérant ! J’ai été tolérant, jusque-là, sinon on aurait déjà mis le pays à feu et à sang. Vu ce que nous avons vécu sous le régime de Yayi jusqu’à aujourd’hui, si ce n’était pas la tolérance, … Laissez tomber. J’en profite pour présenter mes sincères condoléances aux familles éplorées et prompt rétablissement à ceux qui sont encore à l’hôpital, qu’ils soient Daagbovis ou pas. Tous les êtres humains sont mes enfants.

Encadré

Réalisation : La Rédaction (avec Source extérieure)