Santé : Angela Kpeidja se prononce sur les lois en vigueur sur l’avortement au Bénin

Santé & Culture

Elle n’est pas pour l’avortement provoqué, à cause de sa foi chrétienne. Toutefois, la spécialiste en communication pour la santé et présidente de l’Ong « N’aie pas peur », Angela Kpeidja ( puisque c’est d’elle qu’il s’agit) souhaite que ces lois soient revisitées pour l’intérêt supérieur des femmes. Et pour cause. Elle a donné son opinion sur sa page Facebook. Lisez plutôt.

« Ma foi chrétienne ne me permet pas d’être pour l’avortement provoqué. Mais les milliers de décès que l’on enregistre chaque année au Bénin du fait de son interdiction par la loi, m’interpellent.

Faut-il laisser mourir ces femmes qui choisissent de se débarrasser d’une grossesse devenue gênante? Généralement, elles n’y vont pas avec des raisons fallacieuses sauf dans de rares cas. Car la décision de ne pas garder une grossesse n’a jamais été facile à prendre. La femme quel que soit son âge sera toujours attachée à l’embryon, si petit qu’il soit. Faites un tour dans les couloirs de certaines structures réputées pour ce genre de chirurgie, et vous constaterez la souffrance psychologique des femmes.

Dans le fond, c’est un droit pour la femme de choisir de garder ou non une grossesse. Il s’agit de son corps. C’est une question de droits humains.

En plus, ce sont les femmes indigentes et les jeunes filles qui sont confrontées à ces lois punitives.. Ce sont elles qui vont recourir à des potions magiques ou à des charlatans et apprentis sorciers infirmiers pour se débarrasser de leurs grossesses. Or les couloirs de la clandestinité sont très souvent macabres.

En réalité, celles qui ont les moyens, s’offrent sans aucun bruit et peu importe le prix, ce genre de service. Les pilules abortives existent, et ces femmes peuvent s’en procurer au-delà même des frontières béninoises.

Finalement, ce sont les pauvres femmes et certaines adolescentes qui fuient la stigmatisation, qui font les frais des lois anti avortements dans notre pays. Stérilité, Synéchie du col de l’utérus, grossesse extra-utérine… sont quelques complications au bout de cette pratique si la mort ne vient pas siffler la fin.

S’il est vrai que de plus en plus les religions autorisent l’utilisation des outils contraceptifs, il me paraît possible aussi de revisiter ces lois pour l’intérêt supérieur des femmes.

Et puis, ne dites surtout pas à une femme de garder une grossesse issue d’un viol… De toutes les façons, l’avortement est légalement autorisé en cas de risque de santé pour la femme, en cas de viol ou d’inceste et en cas de malformation du fœtus.

La loi doit donc aller plus loin en tenant compte du désir de la femme de garder une grossesse ».

Présentation : Armelle C. CHABI

 

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