Négociations entre les travailleurs et le Chef de l’Etat : « La montagne a accouché d’une souris », selon la CSTB

Société

Au sortir des négociations entre les travailleurs et le Chef de l’Etat, mardi 26 avril 2021, chaque confédération syndicale a fait le point. Selon la CSTB, « La montagne qui a accouché d’une souris ». Voici le compte rendu des travaux de la 1ere session ordinaire de la commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives (CNCCNC) présenté par la Confédération syndicale des travailleurs du Benin (CSTB)

La 1ère session ordinaire de la commission nationale de concertation, de consultation et de négociations collectives (CNCCNC) s’est ouverte ce jour mardi 26 avril 2022 à la Présidence de la République sous la présidence effective du Chef de l’Etat Patrice TALON, en présence de plusieurs de ses ministres (Ministre d’Etat chargé du Plan, de la Justice, de la Fonction Publique, des Trois Ordres de l’Enseignement, des Finances, de la Santé…) et des Directeurs du Budget et de la Fonction Publique.

Du côté des organisations Syndicales, les trois (03) délégations des confédérations représentatives étaient présentes et conduites respectivement par les Secrétaires Généraux Confédéraux, KASSA MAMPO Nagnini de la  CSTB , AMOUSSOU Coovi Anselme de la CSA-Bénin et CHADARE Noël de la  COSI-Bénin.

Le patronat aussi était représenté par les délégations des deux (02) organisations.

A l’ouverture de la séance, le mot de bienvenu à tous les participants est prononcé par le Ministre d’Etat, Abdoulaye BIO CHANE, Président de la commission. Dans son mot introductif, il a planté le décor et a annoncé l’objet de la rencontre qu’est la revalorisation des salaires. Après cela, il a donné la parole au Chef de l’Etat.

Le Chef de l’Etat prenant la parole a présenté ses excuses pour s’être retrouvé à l’ouverture de cette session puisqu’il n’est pas membre de la commission. Ensuite, il montrera que c’est, compte tenu du hautement social qu’il a promis aux travailleurs et au peuple et le contexte de la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs et de tous les citoyens qu’il s’est résolu à faire convoquer cette séance pour que le gouvernement et les différentes délégations discutent afin de permettre au gouvernement de prendre des orientations.

A la suite de cela, il a abordé la question de la revalorisation du SMIG et a demandé aux responsables syndicaux présents de faire des propositions au gouvernement. Les trois (03) Secrétaires Généraux, ont à tour de rôle pris la parole pour fustiger cette procédure utilisée par le Chef de l’Etat en montrant que c’était normalement au gouvernement de livrer les résultats des travaux de sa commission interministérielle afin de permettre aux responsables syndicaux de se prononcer. Le Secrétaire Général de la CSTB a, dans un premier temps introduit  une motion de procédure en proposant que l’ordre du jour soit amendé afin d’aborder d’autres problèmes brulant qui font souffrir plusieurs catégories de travailleurs. Au nombre de ces problèmes, il a cité entre autre : ceux liés au non-paiement des rappels aux agents en fonction et aux retraités, à la précarité de l’emploi (aux conditions de travail des AME, etc…). La motion a été rejetée par le ministre d’Etat Abdoulaye BIO TCHANE qui a promis convoquer une autre session pour discuter des autres revendications. Le SG de la CSTB a, par la suite, démontré, en s’appuyant sur des exemples de salaires politiques mirobolants des ministres, des présidents des institutions, des députés, des préfets, des maires, des secrétaires exécutifs des mairies, que les travailleurs qui sont les producteurs de richesses du pays ne peuvent accepter de subir injustement ce traitement discriminatoire. D’où, il est urgent, dira KASSA MAMPO, d’augmenter de façon substantielle les salaires des travailleurs du public et du privé tout en réglant aussi les tâches régaliennes que sont le recrutement en nombre et en qualité des agents dans la fonction publique pour suppléer au manque criard de ressources humaines et accomplir aussi les autres tâches régaliennes rappelées par le Chef de l’Etat.

Ce fut le tour des représentants des deux (02) organisations du patronat de proposer en commun accord une augmentation de 30% du SMIG. Ce qui portera le SMIG de 40.000F CFA à 52.000 F CFA.

Après eux, la parole a été donnée aux responsables syndicaux pour qu’ils se prononcent sur les propositions du patronat.

Le SG de la CSTB a alors pris la parole pour réitérer la dernière proposition de revalorisation du point indiciaire et du SMIG qui date du 25 Février 2022 et qui est de 60 %. Donc pour la CSTB, le nouveau SMIG ne doit pas être moins de 64.000F. Ce que le patronat et le gouvernement ont unanimement rejeté. Malgré l’insistance du SG de la CSTB, le montant final du SMIG retenu est de 52.000F.

Les représentants des travailleurs ont voulu savoir la date d’effet du nouveau SMIG ainsi retenu. Le SG Nagnini KASSA MAMPO a suggéré que, vu les effets dévastateurs des réformes fiscales en œuvre, que la revalorisation des salaires et du SMIG prenne effet pour compter du 1er janvier 2022. Cette proposition n’a, ni été rejetée ni formellement retenue. Du coup, rien n’est lâché sur la date de l’application du SMIG augmenté.

Pour ce qui concerne la revalorisation des salaires et pensions des agents de l’Etat, le principe de la revalorisation du point indiciaire a été retenu en plus d’un surplus de salaire qui sera progressif en quittant le salaire le plus haut pour le salaire le plus bas. Mais finalement, il ressort des conclusions faites par le chef de l’Etat que concernant les agents de l’Etat, aucune revalorisation ou augmentation de salaire ne sera possible avant octobre 2022, à cause de l’instabilité des prix des produits importés, due à la guerre russo-ukrainienne et aux exigences du FMI.

Ainsi a pris fin l’unique point inscrit à l’ordre du jour.

Les Secrétaires Généraux Nagnini KASSA MAMPO de la CSTB et Noël CHADARE de la COSI ont pu après insistance soulever quelques points de divers dont entre autres, le point sur l’application effective des résultats découlant des élections professionnelles de 2021 quant à ce qui concerne les places de représentativité dans les institutions et commissions. Ils ont fait un plaidoyer pour la réintégration des agents de l’Etat arbitrairement radiés de la fonction publique.

Pour le premier point le Ministre de la Fonction Publique a promis que jusqu’au plus tard fin juin 2022 tous les décrets et autres textes concernant l’application des élections seront signés et disponibles pour leur mise en application.

Quant au point concernant les agents de l’Etat arbitrairement radiés de la fonction publique, le Chef de l’Etat a laissé entendre qu’il n’était pas prêt pour l’instant à donner satisfaction à cette doléance. Ainsi, la rencontre a pris fin.

CONCLUSION

Camarades travailleurs, comme vous le constatez c’est la montagne qui a accouché d’une souris. Voilà les résultats de la rencontre tant attendue. La CSTB vous a rappelé, à maintes reprises, que si vous ne vous battez pas, vous n’aurez ni une revalorisation substantielle de vos salaires ni la satisfaction de vos différentes revendications.*

 

 

Cotonou le  26 avril 2022                         Pour la délégation de la CSTB,

La Secrétaire Générale Adjointe

 

Mathurine  SOSSOUKPE