Etats-Unis : Une juge du Texas autorise une femme à la grossesse très risquée à avorter

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Des échographies ont révélé que le fœtus de Kate Cox, enceinte de vingt semaines, présentait notamment des anomalies à la colonne vertébrale et à l’abdomen, et que le développement de son crâne et de son cœur était anormal.

Une juge de l’Etat américain du Texas, où les IVG sont interdites sauf très rares exceptions, a décidé, jeudi 7 décembre, d’autoriser à avorter une femme dont la grossesse pourrait menacer la vie et la fertilité, selon son médecin.

Kate Cox, 31 ans, a appris la semaine dernière que son fœtus était atteint de trisomie 18 et réclame de pouvoir avorter. Lors d’une audience d’urgence, une juge d’un tribunal d’Austin, Maya Guerra Gamble, a accédé à sa requête, estimant que l’idée que Mme Cox puisse perdre la possibilité de devenir de nouveau mère était « choquante ». « Ce serait une véritable erreur judiciaire », a-t-elle insisté.

A l’été 2022, la Cour suprême des Etats-Unis a cassé son arrêt Roe vs Wade, qui garantissait depuis un demi-siècle le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse.

Des exceptions « trop floues »

Le Texas a interdit toutes les IVG, y compris en cas d’inceste ou de viol. Seule exception : en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère. Mais les défenseurs du droit à l’avortement affirment que les exceptions sont trop floues et que les médecins sont terrifiés à l’idée d’être poursuivis en justice.

Des échographies ont révélé que le fœtus de Mme Cox, enceinte de vingt semaines, présentait notamment des anomalies à la colonne vertébrale et à l’abdomen, et que le développement de son crâne et de son cœur était anormal.

Mais, en raison de la loi au Texas, Mme Cox ne peut avorter, ses médecins lui disant avoir « les mains liées » et qu’elle doit attendre que le bébé meure dans son ventre, selon la plainte déposée en son nom par l’association spécialisée Center for Reproductive Rights.

Johnathan Stone, Conseiller spécial au cabinet du procureur général du Texas, a affirmé que « la seule partie prenante qui va subir un préjudice immédiat et irréparable dans cette affaire » si la cour accède à la requête d’urgence de Mme Cox « est l’Etat [du Texas] ». « L’avortement, une fois pratiqué, est permanent, il ne peut être défait », a-t-il argué.

« Nous croyons fermement que la situation [de Kate Cox] relève de l’exception médicale prévue par les lois texanes sur l’avortement », a martelé Molly Duane. Or, « l’Etat tente de remettre en question les médecins de Mme Cox et de dire qu’elle n’est toujours pas assez malade (…). Désormais, une patiente doit être sur le point de mourir avant qu’un médecin ne puisse invoquer l’exception », a-t-elle dénoncé.

Avec AFP