Talon invite le parlement à rassurer l’opposition

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Le vœu du Président de la République pour la 8ème législature au lendemain de la crise postélectorale est que le parlement soit au service d’un Bénin sans discrimination. Dans son message à la nation lundi 20 mai, Patrice Talon invite le nouveau parlement à rassurer l’opposition. Entre autres, le président Talon invite les députés à procéder à la relecture du code électoral et la charte des partis politiques, deux lois qui constituent le ciment du système partisan, une des réformes chères à son gouvernement qui ont conduit à l’élection des députés de la 8ème législature.

«Je voudrais inviter le nouveau Parlement qui vient de se doter de son bureau, à se mettre résolument au service du Bénin entier». C’est l’adresse du Président Patrice Talon à la 8è mandature de l’Assemblée nationale. C’est pourquoi au nouveau parlement dont les 83 députés ont été élus aux élections législatives de 2019, le Président de la république s’est fait clair : « Je l’invite à jouer son rôle avec panache pour démentir les suspicions légitimes qui ont pu naître à son égard et apaiser les craintes qu’il suscite.»

En effet, l’opposition conteste la légitimité et la légalité des députés du nouveau parlement. Un nouveau parlement sont les élus sont sortis du scrutin législatif du 28 avril 2019. A quoi doit-on s’attendre de ces élus du peuple ? Selon le chef de l’Etat béninois, «Il ‘le parlement, ndlr) doit, au nom du peuple, voter des lois qui renforcent la démocratie et soutiennent le développement socioéconomique, procéder au contrôle méthodique et rigoureux de l’action du Gouvernement pour l’amener à faire mieux et toujours plus au service de l’Etat et des populations.»
Pour renforcer donc la démocratie, le nouveau parlement est invité à rassurer l’opposition dont le sort préoccupe le Chef de l’État. Patrice Talon invite particulièrement la 8ème législature « à rassurer l’Opposition politique en procédant à la relecture responsable de la Charte des partis et du Code électoral, pour les actualiser en tenant compte des réalités de l’évolution de notre pays ». Et ce n’est pas tout. «Il devra en être autant pour la loi portant statut de l’Opposition, afin de lui créer les conditions les meilleures pour sa libre expression, l’accomplissement de son rôle démocratique dans les formes indiquées et, en définitive, pour sa contribution au développement économique et social de notre pays.»
C’est dire que la réforme du système partisan tient à cœur au chef de l’Etat.

« Si nous ne risquons rien, nous n’aurons rien de mieux »

Pour Patrice Talon, le Bénin n’a en réalité pas d’autres choix ; il est tenu et doit se révéler à lui-même, et par la rigueur dans la gestion, que par la soumission à ses lois. En cela, la classe politique, explique-t-il, a un rôle majeur à jouer et doit servir de modèle.
Le chef de l’État invite aussi les citoyens à soutenir l’initiative de la réforme des pratiques partisanes et électorales, parce qu’à force de persévérer dans l’action, on parviendra à des résultats durables. Parlant de la réforme sur le système partisan, Patrice Talon précise ; « Cette réforme, je la savais délicate ». Il souligne qu’elle est nécessaire au progrès économique et social durable du pays. « Si nous ne risquons rien, nous n’aurons rien de mieux », a insisté le Président de la république.

Patrice Talon dit également avoir conscience que cette réforme occasionnerait des querelles politiciennes, mais s’y est courageusement engagé. Il regrette que certains acteurs politiques n’aient pas su faire preuve de sagesse, de mesure de patriotisme. « Leurs actions ont été d’une violence inédite », déplore le chef de l’Etat parlant ainsi des actes d’agression et de vandalisme survenus au lendemain des élections législatives de 2019. Les incompréhensions, heurts, contradictions et autres dérapages ne doivent pas avoir pour conséquence de « nous encrer dans l’immobilisme et dans nos travers », indique Patrice Talon. C’est pourquoi explique-t-il, « Tout ce qui nous est arrivé doit être utilement mis au crédit d’une crise de croissance de notre processus démocratique ».

Que faut-il attendre de chaque acteur ? Patrice Talon indique que ce qui est « attendu de nous, ce n’est pas d’avoir raison individuellement, mais plutôt collectivement, historiquement, en tant que peuple en tant que nation ».