Afrique : Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines au Niger

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Le retrait des troupes américaines du Niger, déployées dans le cadre de la lutte anti-jihadiste au Sahel, se précise. La semaine dernière, Washington avait accepté le retrait du pays de ses soldats. Une réunion sur les modalités se déroule ce jeudi 25 avril à Niamey, annonce le département d’État américain.

Des discussions sur un « retrait ordonné et responsable des forces américaines » du Niger. C’est ce qui commence ce jeudi 25 avril à Niamey. Côté américain, l’ambassadrice au Niger, Kathleen FitzGibonn, et le général de division Kenneth Ekman, directeur de la stratégie, de l’engagement et des programmes du Commandement des États-Unis pour l’Afrique, rencontrent les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Et ce n’est qu’un début.

Dans la transparence et le respect mutuel »

La semaine prochaine, d’autres hauts responsables militaires américains tiendront des réunions de suivi à Niamey. Ces discussions sur le processus de retrait doivent avoir lieu « dans la transparence et le respect mutuel », indique le communiqué du département d’État. Selon le porte-parole de la diplomatie américaine, les États-Unis sont fiers de la coopération de sécurité avec le Niger au fil des ans.

Selon le docteur Andrew Lebovich spécialiste des relations américaines au Sahel, le Niger était considéré comme un partenaire très fiable par Washington avant le coup d’État de juillet 2023 et une priorité dans la région pour l’aide au développement et l’humanitaire. Des dépenses importantes ont été engagées ces dernières décennies. Difficile donc pour les États-Unis d’opérer une rupture franche du partenariat avec le Niger. Toutefois, les discussions depuis juillet 2023 n’ont pas permis de trouver un accord avec le CNSP pour poursuivre cette coopération.

Aucun engagement ni calendrier sur ce processus de retrait n’a pour l’heure été annoncé. Mais les principaux défis de ce retrait se concentrent autour de la base aérienne d’Agadez. La quasi-totalité des 1000 soldats américains présents dans le pays y sont positionnés. C’est une base hautement stratégique pour le renseignement américain et la lutte antiterroriste dans la région. Des drones et des avions légers de surveillance opèrent depuis Agadez et y sont stationnés. Plus de 100 millions de dollars ont été investis pour les travaux de réhabilitation des lieux, la construction d’infrastructure et l’achat d’équipement.

Évacuer les hommes et le matériel en toute sécurité hors du Niger prendra, selon de nombreux analystes, plusieurs mois. Cela avant que la base soit rétrocédée aux autorités nigériennes.

Une coopération qui continuera dans d’autres domaines 

Sur le plan militaire, c’est dorénavant avec la Russie que le Niger souhaite opérer. Le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, est actuellement à Saint-Pétersbourg dans le cadre de la 12e conférence internationale des représentants pour les affaires de sécurité.

En revanche, le partenariat avec les États-Unis devrait se poursuivre dans d’autres domaines d’intérêt commun. La venue du secrétaire d’État adjoint américain est annoncée dans les prochains mois à Niamey pour en parler. Mais les soldats américains, eux, vont partir.