Sélection naturelle de candidatures

Chronique

Les choses semblent se préciser au fur et à mesure que nous nous approchons de la date fatidique de février 2016, date à laquelle devra se dérouler le premier tour de l’élection présidentielle.

C’est le branle-bas chez tous les candidats, déclarés ou suscités ainsi que dans les états-majors de partis et alliances de partis politiques. Pendant que certains peaufinent leurs stratégies, d’autres candidats, au regard de revirements de situation à quelque niveau, se demandent si cela vaut encore la peine de s’engager dans cette bataille où les sollicitations tant physiques, matérielles que morales sont énormes. La force déployée par certains candidats sur le terrain, et la percée des autres font réfléchir à la capacité de l’engagement. « Puis-je être à la hauteur », se demande-t-on. Surtout face à certaines grosses cylindrées, on se demande si réellement on en a les moyens, c’est-à-dire les moyens de ses ambitions ?

La décision de briguer la magistrature suprême est un acte éminemment responsable, qui requiert du postulent moyens humains suffisamment outillés pour, moyens matériels pour assurer le maximum de mobilité, moyens financiers surtout pour être toujours le mieux disant dans cette offre, le mieux dispendieux et le plus prodigue. Car c’est à tout cela que se mesure la qualité de la décision d’engagement.
Ceux qui se trompent en croyant fortement aux débats d’idées, aux projets de société certes, l’apprendront à leurs dépens au soir du vote du premier tour. La visibilité d’un candidat tient à la fois de sa stratégie de conquête de terrain, la force de son influence personnelle, la facilité de ses engagements pécuniaires (surtout) et ses envolées orales, c’est-à-dire le discours. Avant tout, il faut être convaincu du choix fait et de ses chances de gain. Parfois, on fait appel à une dimension spirituelle, dès lors qu’on sait que le pouvoir est d’essence divine.

Lorsque nous faisons la lecture croisée de tous nos candidats, il est aisé de constater que tous ne pourront tenir le coup et le coût jusqu’à la fin. Lorsqu’on évoque des candidats comme Patrice Talon, Sébastien Germain Ajavon, Pascal Irénée Koupaki, Abdoulaye Bio Tchané, Robert Gbian, Fernand Amoussou… et j’en oublie, on sait quelle force de l’aura dégagent ceux-ci. Même si le choix de Lionel Zinsou fait douter de la cohésion qui va régner au sein de la famille FCBE, il n’est pas à négliger la qualité de la lutte que mèneront les acteurs de cette famille.

Face à la machine que chaque candidat déploiera sur le terrain, et anticipant sur les « rivalités » obsessionnelles des uns et des autres, il est possible d’enregistrer dès maintenant, des reculades, des replis calculés voire la reddition pour mieux se positionner et bien négocier ce tournant décisif de l’histoire du Bénin. La démission avant l’heure et le désistement seront la voie royale de sagesse pour ceux qui préjugeront de leur incapacité à affronter ces opérateurs économiques et politiciens avérés parmi lesquels des expérimentés.
Les menus fretins et les rigolos devront s’avouer vaincus et tirer leur épingle du jeu avant le jeu.
En tout cas, il y a aura une sélection à la Charles Darwin, pour désemplir et aérer l’univers électoral béninois, lourdement chargé de poids écrasants et de gringalets.