Tensions entre Cotonou et Niamey : Réaction du Niger à l’annonce du blocage de l’exportation de son pétrole au Bénin

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Suite à l’annonce des autorités béninoises du blocus sur l’exportation de son pétrole, le Premier ministre nigérien Ali Lamine ZEINE a réagi aux fausses allégations faites sur son compte. « …Il reviendrait d’abord aux Chinois de régler avec les Béninois… », dit-il.

Un nouveau bras de fer entre le Bénin et le Niger? Le Premier ministre nigérien Ali Lamine ZEINE donne sa lecture de la situation.« (…)Si ce blocage devrait survenir, il reviendrait d’abord aux Chinois de régler l’affaire avec les Béninois.  Le Niger, quant à lui, s’en tiendrait au contenu de l’accord », a réagi le Chef du gouvernement nigérien contacté par nos confrères de www.airinfoagadez.com. C’est dire que s’il y a un problème actuellement en ce qui concerne l’exportation du pétrole nigérien sur le territoire béninois, ce serait entre les responsables de la CNPC et les autorités béninoises, soulignent nos confrères.

Le Premier ministre nigérien a aussi fait savoir à nos confrères nigériens que le Bénin a confirmé, à travers des correspondances, son engagement à ne pas entraver le transit des hydrocarbures.

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Il faut préciser que cette réaction du premier ministre nigérien est intervenue suite à un post d’un internaute sur Facebook. Le post fait croire que le Premier ministre Ali Lamine ZEINE aurait déclaré que « le Niger était prêt à négocier la réouverture de sa frontière avec le Bénin, sous réserve que le pétrole ne soit pas bloqué ».

Nos confrères de de www.airinfoagadez.com précisent que les informations attribuées à Ali Lamine ZEINE au sujet de la réouverture de la frontière avec le Bénin pour obtenir l’exportation du pétrole sont fausses.

Pour rappel, le Bénin a pris ce lundi 6 mai une décision qui bloque l’exportation du pétrole nigérien. Les autorités béninoises ont adressé une lettre à l’Ambassadeur de la Chine près le Bénin. Le pays a interdit l’embarquement du pétrole via la station de Sèmè- Kpodji. L’interdiction a été aussi notifiée à China National Oil & Gas Exploration and Development Corporation, la société de gestion du pipeline.

Que dit l’Accord bilatéral entre le Niger et le Bénin ?

Nos confrères analysant l’Accord Bilatéral entre la République du Niger et la République du Bénin relatif à la construction et à l’exploitation d’un système de transport des hydrocarbures par pipeline, relèvent plusieurs éléments, notamment au niveau de l’article 3 du chapitre 3, à la page 5 :

« 1. Reconnaissance du droit de transit : l’alinéa 1 du chapitre 3 stipule que « la République du Bénin reconnait et octroie à la République du Niger le droit de transit sur le territoire de la République du Bénin des hydrocarbures produits sur le territoire de la République du Niger et transportés à travers le Système de Transport ». Cela signifie que le Bénin s’engage à permettre le passage des hydrocarbures nigériens sur son territoire.

  1. Engagement à faciliter le transit :l’alinéa 3 du même chapitre souligne l’engagement du Bénin à faciliter le transit des hydrocarbures en provenance du Niger à travers son territoire. Il stipule que « dans l’exercice de son droit de réglementation des opérations de transport effectuées sur le Système de Transport Béninois, la République du Bénin s’engage à prendre toute mesure de nature à faciliter le transit et à s’abstenir de prendre unilatéralement et, dans tous les cas sans l’accord préalable de la République du Niger, toute mesure de nature à restreindre ou à entraver le transit sur son territoire des hydrocarbures en provenance de la République du Niger à travers le Système de Transport ».

Nos confrères nigériens se basant sur ces deux points estiment qu’en ce qui concerne l’accord bilatéral, « le Bénin est légalement tenu de faciliter le transit des hydrocarbures nigériens à travers son territoire, et qu’il ne peut, en principe, prendre de mesures pour restreindre ou entraver ce transit sans l’accord préalable du Niger ».

Il convient de dire que le Niger ne faiblit pas encore sur l’ouverture de sa frontière.

Armelle C. CHABI

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