Pourquoi Corentin Kohoué empêche-t-il le maire Dakpè Sossou de voyager ?

Politique

Les rapports entre le préfet des départements du Mono-Couffo et le maire de la commune de Lokossa sont altérés. En témoigne les échanges de correspondances entre le maire Dakpè Sossou et le Préfet Corentin Kohoué ces derniers jours suite à la non signature d’un ordre de mission au maire qui devait se rendre en Europe pour des réunions statutaires et en profiter pour négocier des projets à sa commune.

Ca ne va pas entre le maire Dakpè Sossou et le Préfet Corentin Kohoué. Plusieurs fois déjà, beaucoup ont susurré que le maire Dakpè Sossou et le Préfet Corentin Kohoué ne s’entendent pas. Lors d’une tournée statutaire, le Préfet a expliqué aux populations qu’il n’y a rien entre le maire de Lokossa et lui. Beaucoup ont crû à ces propos de l’autorité. Quelques mois après les rapports entre les deux autorités sont à nouveau altérés. A l’origine, une question de non signature d’ordre de mission.

De quoi s’agit-il ?

Le maire de la commune de Lokossa, Dakpè Sossou, devait effectuer une mission en Europe. Ladite mission était prévue pour démarrer le 08 novembre 2013. L’ordre de mission du maire a été transmis au Préfet des départements du Mono-Couffo le 31 octobre 2013. Sans suite. Il a fallu une correspondance du maire Dakpè Sossou en date du 18 novembre 2013 pour que le préfet Kohoué réponde au maire de Lokossa (voir en encadré) dans une lettre datée du 21 novembre 2013. La réplique du maire a été prompte (voir page 3). Entre les deux autorités, l’atmosphère est viciée. Le Préfet est-il contre le développement de la commune de Lokossa pour son refus de signature de l’ordre de mission du maire ? La question mérite bien d’être posée. Dans sa réponse, le préfet se justifie. Entre autres arguments développés dans la réponse à la lettre du maire en date du 18 novembre, le Préfet dit ceci : « Après vos missions à l’étranger, aucun rapport ou compte rendu ne me parvient pour me permettre d’apprécier la pertinence des actions menées ». Un motif que le maire qualifie de « sans fondement ». Il se base sur la loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en république du Bénin.

Yayi et le ministre Gnonlonfoun et l’ANCB pour vider le dossier Corentin Kohoué-Dakpè Sossou

La notion de tutelle, soutien le maire « n’implique nullement la reddition des comptes par le maire de ses missions à l’autorité de tutelle. Seuls les conseillers communaux sont destinataires de ce compte rendu que je ne pense pas une fois avoir manqué de faire. Le Préfet étant l’autorité de tutelle et non un conseiller communal, je ne saurais le lui adresser ». Toutefois, poursuit le maire de Lokossa dans sa lettre, « la reddition de comptes de mes missions à l’extérieur aux conseillers communaux transparaît dans les compte-rendu de session que je vous transmet régulièrement après adoption par le conseil ».
Bref, pour cette mission en Europe autorisée par le conseil communal, le maire indique qu’elle concerne des réunions statutaires d’Associations dont Lokossa est déjà membre, notamment l’AIMF et l’AIVE. Cette mission souligne le maire Dakpè Sossou si elle avait été effectuée devait permettre d’obtenir du financement pour la poursuite du projet de distribution, comme à chaque rentrée scolaire et ceci depuis 2008, de kits scolaires aux écolières et écoliers de la commune de Lokossa. « Par votre refus de signer mon ordre de mission, vous venez de faire obstacle à la poursuite de ce projet social qui favorise l’inscription et le maintien des enfants à l’école, deux objectifs fondamentaux du gouvernement ».
« Les fruits des voyages du maire sont visibles à Lokossa ». Les populations en parlent. Et certains se demandent si le préfet Kohoué est-il contre le développement de la commune de Lokossa. Pour ceux-là, le chef de l’Etat, Boni Yayi et son ministre de la décentralisation, Isidore Gnonlonfoun devront se saisir du dossier pour y voir clair, et pourquoi ne pas recevoir les protagonistes pour crever l’abcès. L’Association des communes du Bénin ne doit pas aussi rester indiffèrent. Ceci pour la bonne ambiance au sein des autorités dans la commune de Lokossa.