Plus de soixante personnes tuées par de l’alcool frelaté

Afrique

Au Kenya, plus de soixante personnes sont décédées dans plusieurs cantons du pays après avoir bu de l’alcool local frelaté. La police affirme enquêter sur le contenu de ces breuvages qui sont vendus à des prix très bas et qui sont pour cette raison très consommés dans les quartiers populaires.

Cécité, maux de tête et de ventre très aigus, coma, les symptômes se ressemblent tous depuis le début de la semaine. Des dizaines de personnes sont encore à l’hôpital après avoir bu de l’alcool frelaté dans plusieurs cantons, dont Embu, Makueni ou encore Murang’a.

Appelée «chang’aa», « busa » ou « kumi kumi », l’alcool artisanal, très bon marché et donc très consommé dans les quartiers défavorisés, a déjà fait de nombreuses victimes par le passé. En 2000, plus de 130 personnes avaient péri en quelques jours dans les bidonvilles de Nairobi et Thika, en 2005, une cinquantaine de personnes étaient mortes à Machakos.

Légalisation de l’alcool traditionnel

Pour y mettre fin, une loi passée en 2010 a légalisé l’alcool traditionnel dans le but d’imposer des critères de production et de distribution, comme par exemple l’obligation de le vendre en bouteille de 25 centilitres et l’interdire aux mineurs. La loi n’a cependant pas mis fin aux vieilles pratiques consistant à ajouter au sorgho ou maïs fermenté du méthanol pour arriver plus vite à une haute teneur en alcool. De nombreux bars clandestins continuent de vendre ce type d’alcool extrêmement toxique.

Enquête

Le méthanol est une substance chimique habituellement utilisée comme solvant dans les vernis ou les peintures, comme combustible ou encore antigel. Des échantillons sont en cours d’analyses selon la police qui n’a pas encore révélé les causes de cet empoisonnement à si grande échelle.