L’armée du Niger arrête des combattants de Boko Haram

Afrique

Au Niger, des hommes armés ont été aux prises avec l’armée nigérienne mardi 6 mai à la frontière des deux pays, dans la région de Diffa, à l’extrême sud-est du Niger. Les autorités nigériennes ont arrêté trois bandits et interpellé plusieurs personnes qui sont toujours en interrogatoire. Depuis, les insurgés ont trouvé refuge de l’autre côté de la frontière.
Selon des sources officielles, les assaillants se sont repliés depuis ce mercredi matin de l’autre côté de la frontière, à moins d’un kilomètre du Niger. Des hommes armés d’AK 47, un déploiement de défense nigérienne, ont été déployés sur la frontière dans le secteur de Chetimari. D’après une source nigérienne, les militaires nigérians se sont positionnés de manière à prendre en tenaille ces combattants Trois d’entre eux ont été arrêtés mardi au cours de l’accrochage avec les forces nigériennes. Au total, une douzaine de personnes ont été interpellées et conduites dans les locaux de la police nationale, à Diffa, pour interrogatoire.
Les forces nigériennes ont récupéré 8 motos et des téléphones cellulaires . Un assaillant blessé a été envoyé à l’hôpital de Diffa. Dès mardi, les autorités nigériennes parlaient de membres présumés de Boko Haram, le gouverneur a expliqué qu’une personne a pu être interpellée grâce à des appels téléphoniques qu’elle effectuait. Aujourd’hui, le même gouverneur, sans exclure aucune piste, se dit plus réservé et parle de « bandits armés qui viennent racketter les gens paisibles », ajoutant qu’« aucune piste n’est exclue mais hier on s’est vite précipité pour dire que c’était des Boko Haram présumés. Nous allons attendre les conclusions des investigations des forces de défense et de sécurité ». Selon Yacouba Soumana Gaoh, c’est la première fois que l’on assiste à un tel accrochage dans ce secteur.
Cette région frontalière subie le contre coup de l’occupation du nord du Nigeria par Boko Haram. Selon des sources onusiennes, 50 000 nigérians sont venus ces derniers mois se réfugier chez le voisin du nord. La région de Diffa frontalière avec le fief de Boko Haram, Maïdougouri, est particulièrement concernée par ce flux de réfugiés. Ces réfugiés ne sont pas regroupés dans des camps mais rejoignent des villages ou des quartiers, parfois des familles, qui comme elles parlent Haoussa. « Il est donc difficile de faire la différence entre les populations », explique un humanitaire qui travaille sur la zone. Les autorités nigériennes ont placé cette région sous haute surveillance. Depuis des mois, la coopération entre le Niger et le Nigeria est très forte.