30 ans de la conférence nationale des forces vives : Michel Alokpo apprécie la démocratie sous Talon

Politique

(Il relève des faiblesses et, pour la sauvegarde des acquis démocratiques, espère la touche du chef de l’Etat pour leur correction)

 

Michel Alokpo, ancien chargé de mission du ministre de l’intérieur,  Homme de Dieu et acteur engagé de la société civile a apprécié l’évolution de la démocratie sous la Rupture ce mercredi 26 février 2020. Invité de Bénin Web Tv a apprécié l’évolution de la démocratie au Bénin depuis la conférence des forces vives de la nation de février 1990 à l’ère de la Rupture sous Patrice Talon. Il relève des faiblesses et espère que le chef de l’Etat à apporter sa touche pour leur correction afin de sauvegarder les acquis démocratiques.

 

Il y a treNte (30) ans, le Bénin abandonnait la révolution pour la démocratie à la faveur de la  conférence des forces vives de la nation (CFVN ) du 19 au 28 février 1990. Cette conférence a ouvert la voie aux réformes politiques et surtout l’adoption d’une nouvelle constitution qui a défini les bases et les principes démocratiques au Bénin. Appréciant l’évolution de cette démocratie au Bénin, 30 ans après la CFVN, Michel Alokpo, secrétaire général du cadre de concertation des confessions religieuses expose que le Bénin est toujours en quête de liberté en termes de liberté d’expression, liberté d’association et liberté de presse.

A la question de comparer la période révolutionnaire et celle démocratique, Michel Alokpo fait savoir qu’il  n’y a rien de comparable entre ces deux périodes. Toutefois,  la chose la plus importante dont il fait remarquer, « … ce sont les mêmes hommes qui ont animé la vie politique sous Kérékou lors de la révolution qui sont revenus sous la démocratie avec le président Soglo et qui sont revenus avec le président Boni Yayi ». Il se pose alors une question.« Est-ce que la mentalité a changé ? ». En réponse, il analyse qu’ « on a crié changement sous Yayi, on a crié refondation sous Yayi, aujourd’hui on crie rupture et nouveau départ mais rien ne change au niveau du comportement du Béninois ».

 

La démocratie sous Talon…

 

Se prononçant sur l’évolution de la démocratie sous l’actuel président de la république, Patrice Talon,  le secrétaire général du cadre de concertation des confessions religieuses, Michel Alokpo évoque des « faiblesses ». Sous la période révolutionnaire, dit-il, , l’Etat avait le pouvoir, un pouvoir très fort. Et sous la « rupture » ou le « nouveau départ » (régime actuel), l’Etat a encore un pouvoir très fort. « … la liberté d’expression et de presse aujourd’hui souffre un peu », indique-t-il: Parlant de l’animation de la vie politique, Michel Alokpo se demande s’il existe une opposition dans le pays. « … Aujourd’hui je ne sais pas s’il existe une société civile dans le pays », ajoute le secrétaire général du cadre de concertation des confessions religieuses. Il s’agit des faiblesses dont parle l’homme de Dieu, Michel Alokpo. Il espère que le président Patrice Talon pourra corriger ses faiblesses afin de sauvegarder les acquis démocratiques au Bénin.

 

Le Bénin demeure le laboratoire de la démocratie en Afrique

 

Nos confrères de Bénin web tv ont aussi interrogé Michel Alokpo sur les événements enregistrés lors des législatives de 2019. Il exprime sa déception. « C’est une première dans l’histoire de la démocratie béninoise. On a demandé que les élections soient inclusives, finalement, les élections ont été exclusives », déploré-t-il. Selon Michel Alokpo, le chef de l’Etat a en cette période affiché sa bonne volonté de régler cette crise en confiant le dossier au président de l’Assemblée nationale. Mais, Michel Alokpo pense que ce l’ex président de l’Assemblée nationale a mal géré le dossier. C’est ce qui a conduit à une élection monocolore, pense-t-il.

Toutefois, Pasteur Michel Alokpo pense que le Bénin demeure toujours le laboratoire de la démocratie en Afrique. Selon ses propos, la démocratie béninoise est à vendre. Pour preuves, il cite les réformes institutionnalisées par le président Talon par rapport au regroupement des partis politiques. « Nul ne peut dire que le Bénin a sombré dans son système démocratique », souligne-t-il.

Le secrétaire général du cadre de concertation des confessions religieuses a aussi une proposition. Michel Alokpo propose une nouvelle recomposition de la société civile béninoise au Bénin.

 

Jean-Louis KOGBEDJI

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