Le pasteur Michel Alokpo met à la disposition des églises les clés pour une gouvernance ecclésiastique apaisée

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« Vaincre les conflits de leadership dans l’église par l’éthique », est un chef d’œuvre que vient de mettre sur le marché littéraire, le pasteur Alokpo. Le lancement officiel de ce livre s’est déroulé dimanche 08 septembre 2019 dans la salle Béhanzin d’Azalai hôtel de Cotonou. A l’occasion, l’auteur a mis en exergue les facteurs des conflits dans les églises plus précisément dans l’église protestante méthodiste du Bénin. Il a aussi proposé des perspectives pour mieux gérer ces conflits.

Œuvrer pour un monde ecclésiastique sans conflit est le but visé par le pasteur Michel ALOKPO en écrivant le livre intitulé « vaincre les conflits de leadership dans l’église par l’éthique, cas de l’église protestante méthodiste du Bénin». Cet ouvrage a été officiellement lancé le dimanche 8 septembre 2019.

L’origine de la crise et ses conséquences

Deux causes étaient à l’origine de la crise dans l’Eglise Méthodiste. Ces causes sont toujours d’actualité dans la plupart des églises en crise ou au bord de la crise. C’est pourquoi leur prise en compte permettra aux églises d’anticiper et d’éviter les crises. Il s’agit des causes lointaines qui sont :
-la volonté du Pasteur Moïse SAGBOHAN de faire autrement les choses que d’autres appellent crise de leadership avec les autres instances et responsables,
-le long règne du Révérend Pasteur Henry Harry qui a fait 25ans à la tête de l’Eglise,
-les conflits d’intérêt entre le Pasteur SAGBOHAN et le groupe Compagnie de Daniel ;
– l’égoïsme et la cupidité, la gestion autoritaire et autocratique des affaires de Dieu.
Les causes immédiates constituent des causes tout aussi graves. Parmi elles nous avons le manque d’éthique et de transparence dans la gestion de l’église, la destitution de Moïse SAGBOHAN par le Forum des cadres. C’est ainsi donc que la politique était rentrée dans l’église. Le règlement du conflit par voie judiciaire est l’une des causes immédiates qui n’a pas arrangé la situation. L’on assiste à la modification immédiate des statuts de l’église méthodiste.
Les conséquences de la crise sont multiples. L’affrontement entre les fidèles, les pertes en vies humaines enregistrées, la séparation de couples, la fuite des fidèles vers d’autres églises et de nombreuses autres conséquences. Il y a eu aussi des conséquences positives. La crise a permisaux deux Ailes de multiplier des paroisses et de faire grandir l’église numériquement.Il y a une compétition qui a permis d’avoir de nouveaux convertis et d’anciens fidèles sont revenus dans l’une ou l’autre des deux ailes.

Les stratégies et méthodes utilisées pour essayer de régler la crise

Il y a eu trois stratégies. Les stratégies utilisées par les missions partenaires extérieurs qu’on appelle le Comité International de Grande Bretagne qui est venu en retard pour régler la crise, la CEVAAet la CETA qui sont des organisations partenaires, le Prélat Nigérian qui a essayé sans aboutir.
La démarche adoptée par les entités ecclésiastiques et laïques du Bénin.Les laïques et les pasteurs se sont retrouvés au travers d’une retraite spirituelle à Bohicon du 13 au 15 mai 1998 pour mettre fin à la crise mais ce fut un échec. Tout comme l’initiative prise par le comité Union des Eglises Méthodiste pour la même cause.
Nous avons enfin les stratégies adoptées par les autorités politico-administratives du pays.L’initiative du feu Président Mathieu KEREKOU qui a permis à l’aile conférence d’avoir son autorisation et d’évoluer à part.L’initiative du Président Dr Thomas Boni YAYI avec l’implication du professeur Albert TEVOEDJLE qui a permis d’avoir une rencontre de réconciliation mais de courte durée. L’initiative du Président Patrice Athanase Guillaume Talon qui a enfin permis de mettre fin à cette crise.

La procédure judiciaire qui a aggravé la crise
La cour suprême qui a annulé le récépissé de l’église Protestante méthodiste du Bénin et les nombreuses suspicions sur la fermeture de l’église, sans oublier la destitution du Pasteur SAGBOHAN qui a aggravé la crise. La mise en exécution de la décision du tribunal a entrainé l’intrusion de la police dans les églises pour tabasser les fidèles, malgré l’arrêt de la Cour suprême qui refuse toute intrusion de la police dans les églises pour régler les problèmes. Puis un arrêt de la cour d’appel.

Les axes de réconciliation qui ont prospéré

Trois méthodes ont été mises en œuvre pour régler le conflit.Il y a eu médiation avec quatre (04) médiateurs internationaux et cinq (05) médiateurs locaux pour gérer la crise mais toutes ont échoués à cause du manque d’impartialité par les médiateurs. C’est la méthode de l’arbitrage qui a finalement prospéré.La convention signée le 03 Juillet 2018 est le couronnement d’une procédure arbitrale qui a permisaux deux ailes de se réunir pour devenir une seule église. Le règlement judiciaire dans le cas d’un arbitrage est le règlement gagnant-gagnant qui s’applique. Un médiateur ne peut jouer le rôle d’un arbitre car la médiation est une négociation et de recherche de compromit par les protagonistes.
Chaque stratégie utilisée pour régler le conflit présente des opportunités mais aussi des menaces.

Les quatre concepts pour parvenir à la réconciliation
Sans ces quatre concepts on ne peut parler de réconciliation. La première étape de toute réconciliation est la vérité.Sans la vérité pas de réconciliation.La deuxième étape est la miséricorde et le pardon.Sans le pardon pas de réconciliation. Il ne peuty avoir de réconciliation sans la justice. La justice est donc la troisième étape d’un processus de réconciliation avant d’aboutir à la paix, l’ultime étape. Tels sont les quatre concepts qui peuvent conduire à la réconciliation dans les églises.
Le leadership trop autoritaire et autocratique peut tuer la spiritualité dans l’église. Il faut que les dirigeants de l’église protestante méthodiste célèbre la réconciliation, et que le gouvernement prenne en urgence une nouvelle loi sur les confessions religieuses en République du Bénin. De prendre une loi ayant pour mission de régler les conflits afin d’éviter que le gouvernement s’implique dans le règlement des conflits à chaque fois qu’il y en aura entre les religieux.Aux églises de former des médiateurs afin de garantir la paix au sein des églises. Ce sont quelques perspectives énumérées par l’auteur pour éviter la crise dans les églises.

Stanislas HOUEDEMAGNON (Source extérieure)