Talon au sommet de la Cédéao à Ouagadougou

Afrique

Les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest vont se réunir le 14 septembre prochain à Ouagadougou pour débattre des questions sécuritaires et envisager une large coalition au-delà de leur zone pour combattre le terrorisme au Sahel, a annoncé vendredi à Abidjan le président ivoirien Alassane Ouattara. Le président bén inois, Patrice Talon est aussi attendu à ce sommet de Ouagadougou.

« Nous avons convenu d’un sommet extraordinaire de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, 15 pays), le 14 septembre prochain à Ouagadougou pour mieux coordonner nos efforts et (…) prendre toutes les mesures nécessaires pour essayer de combatte le terrorisme », a déclaré Alassane Ouattara, à l’issue d’un sommet des chefs d’Etat de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa, qui regroupe huit pays).Le sommet de l’Uémoa a « condamné vigoureusement les attaques terroristes récurrentes au Burkina, Mali et Niger », trois pays membres de l’organisation. Le président ivoirien a plaidé pour « une synergie, car il ne suffit pas de s’en tenir aux forces conjointes du G5 Sahel (…) , mais il faut que ce soit l’ensemble des pays de la Cédéao, le Tchad et le Cameroun avec nous dans cette coalition ». Les propositions issues de cette rencontre de Ouagadougou devraient être présentées à la prochaine Assemblée générale de l’ONU fin septembre.

Selon une publication du gouvernement burkinabè, ce sommet de la Cedeao sera précédé, le 12 septembre, par une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des pays de la Cedeao qui échangeront sur la lutte contre le terrorisme dans la région, thème principal du sommet.
Entre-temps, un sommet de concertation des chefs d’Etat de la force G5 Sahel –dont le Burkina assure la présidence tournante- aura lieu le vendredi 13 septembre. L’énergie fera l’objet d’une réunion entre les dirigeants du G5 Sahel et ceux de la banque africaine de développement, le jour même.
Cette série de réunions intervient alors que le Burkina Faso est secoué par des attaques répétitives. Dimanche dernier, deux attaques ont eu lieu quasi-simultanément sur l’axe Dablo-Kelboau au nord et sur l’axe Barsalgho-Guenbila, au centre-nord du pays, faisant 29 morts et 6 blessés, selon les autorités.
Le lendemain, lundi, un convoi sécuritaire a été la cible d’une embuscade, tendue par « un groupe armé non identifié », à Inata, dans la région de Soum au nord du pays et qui a coûté la vie à 6 gendarmes.

Des attaques similaires sont enregistrés fréquemment dans d’autres pays voisins comme le Mali, le Niger, le Cameroun, etc.
Les pays du G5 Sahel et de la Cedeao devraient se concerter sur de nouvelles mesures pour sécuriser la région et, partant, de baliser le terrain à un meilleur développement économique et humain.
Les pays du G5 Sahel sont : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Ceux de la Cedeao sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Niger, le Nigéria, la Sierra Leone et le Togo

La force antijihadiste Barkhane mobilise quelque 4.500 militaires dans cinq pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie). Ils luttent contre des attaques qui se sont étendues au centre et sud du Mali ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins, devenant de plus en plus fréquentes. Le nombre de victimes se chiffre en milliers malgré le déploiement massif de forces de sécurité.
Hormis la Guinée-Bissau représentée par son Premier ministre Aristides Gomez, les présidents des autres pays membres de l’Uémoa étaient tous présents à ce sommet: Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Patrice Talon (Bénin), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Macky Sall (Sénégal), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Mahamadou Issoufou (Niger et Faure Gnassingbé (Togo). La population globale de l’Uémoa avoisine les 90 millions d’habitants qui ont en partage le franc CFA comme monnaie.