Gabon : Le culte de la personnalité autour du général Oligui Nguema inquiète

Afrique

Au Gabon, alors que la période de dépôt des contributions en vue du dialogue national d’avril prochain a pris fin jeudi soir, le 30 octobre, certaines voix s’inquiètent d’une trop grande personnalisation du processus transitoire.

Au Gabon, voilà plus de trois mois que le régime d’Ali Bongo est tombé et que le général Brice Oligui Nguema conduit une transition en vue d’élections libres promises en août 2025. Mais dans le pays, certains se questionnent sur l’adoration qui lui est vouée. Sur nos antennes, nous avons par exemple entendu le chef de cette transition Oligui Nguema être qualifié de « messie » par des responsables de la transition.

Cet unanimisme interpelle le député Jean-Valentin Leyama, issu du parti d’opposition Réagir. Selon ce dernier, le Gabon ne doit pas retomber dans le culte de la personnalité qui régnait sous les Bongo, sous peine de ramener le pays au point de départ.

« Ce processus n’a pu se dénouer que parce qu’un certain nombre de forces politiques se sont farouchement opposées au régime d’Ali Bongo Ondimba. Nous avons créé les conditions, en tant que forces de l’opposition, à l’irruption de l’armée dans ce processus. Le général Oligui Nguema a pris ses responsabilités avec ses pairs, c’est une très bonne chose, mais on doit savoir raison garder. Ce qui se manifeste aujourd’hui, c’est quoi ? C’est une déification de ce compatriote, pratiquement un culte excessif de la personnalité », souligne-t-il au micro de François Mazet.

« Le général est là, il a fait son devoir, il conduit actuellement la transition, il faut que cette transition se fasse correctement et qu’on ne doive pas revivre les mêmes phénomènes que nous avons vécus dans le passé. Donc est-ce que c’est parce que nous avons été nommés par le CTRI que nous devons basculer dans cette euphorie laudatrice ? Je dis non », abonde-t-il.