Imorou Soufiyanou devant le Procureur ce jour

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Le président du Comité d’organisation du 17ème Salon national de l’Artisanat du Bénin (SNAB) et président de l’Union des Chambres Interdépartementales de Métiers du Bénin n’est plus libre de ses mouvements. Il a été interpellé ce mercredi et placé en garde à vue pour une affaire de « mauvaise gestion » à la tête de l’UCIMB. Il sera présenté devant le Procureur de la République, près le Tribunal de première instance de Cotonou ce jour, apprend-on auprès de la brigade des recherches de Cotonou.

En plaçant sa mandature sous le signe de l’engagement collectif pour un secteur artisanal plus fort et la protection de Dieu, Imorou Soufiyanou a promis faire de son équipe, un instrument d’amélioration du secteur. Aujourd’hui , les artisans sont mécontents de sa gestion. Ses artisans qualifient « d’illégale » la gestion et déplore la non tenue aux temps règlementaires des Assemblées Générales, malgré la demande à plusieurs reprises par les élus.
Les artisans citent plusieurs problèmes liés à la gestion administrative et financière surtout la gestion du projet Papea Uemoa, l’indisponibilité du président sortant à bien gérer l’institution consulaire…Dépassé, des artisans ont saisi le Tribunal de Cotonou. La Brigade de recherches a été instruite pour suite à donner au dossier. Et en ces temps où une lutte implacable est menée contre la corruption, Imorou Soufiyanou a été interpellé et placé en garde à vue depuis mercredi dernier, apprend-on. Il sera présenté devant le Procureur ce vendredi, selon les mêmes sources.

Autre illégalité

Une autre affaire divise le président Soufiyanou et ses pairs. Elu courant janvier 2014 à la tête de l’UCIMB, Imorou Soufiyanou a été ensuite élu par ses pairs puis nommé par décret pour siéger au Conseil Economique et Social (CES) depuis juillet 2014. Et pour se conformer à l’article 43 des statuts de l’UCIMB, le ministre Lazare Sèhouéto a notifié en juillet 2016 à M. Soufianou Imorou sa démission de l’UCIMB et promis que des dispositions seront prises pour nommer son intérimaire et organiser la passation des charges. Rien ne se fera avant que Sehoueto ne quitte le gouvernement. Nous sommes pourtant à l’ère de lma Rupture. C’est pourquoi les artisans se demandent qui protège Imorou Soufiyanou ?
La situation née de la nomination par décret de Soufiyanou Imorou au CES perdure encore. Les nombreux appels à la démission de l’intéressé de la tête de l’UCIMB sont restés jusque là vains. Sous Boni Yayi, le Ministre de l’industrie, du commerce et de l’artisanat d’alors, Jean Michel Abimbola a adressé une lettre à Soufianou Imorou en lui demandant de démissionner pour cause « d’incompatibilité entre son siège de président de l’UCIMB et celui de membre du CES ». Rien n’y fit.
Après les élections présidentielles de 2016, le ministre Lazare Sehoueto qui a succédé à Jean Michel Abimbola s’est saisi du dossier. Le 4 juillet 2016, il a adressé à Imorou Soufianou une correspondance portant « notification de sa démission de l’UCIMB ». Se basant sur les statuts des CIM et des UCIMB et après les avoir cités (article 43), Sehoueto a clairement indiqué dans sa lettre à Imorou Soufianou que « les dispositions sont prises pour nommer votre intérim et organiser la passation des charges ». Cela se passait en juillet 2016. Et depuis cette date, Imorou Soufianou préside toujours l’UCIMB. Et voilà une affaire de « mauvaise gestion » le rattrape. Le Procureur de la république qui a déjà placé sous mandat de dépôt plusieurs dirigeants dont le Dg Soneb, l’ex Dg Onasa et Laurent Metongnon et compagnie, est vivement attendu dans ce dossier.