Affaire 150 kg de drogue : Deux Français devant les juges de la Criet le 15 juillet

Economie & Tech

Deux cadres du groupe italo-suisse Mediterranean Shipping Co ont été interpellés et incarcérés dans le cadre de l’opération anti-drogue menée le 25 juin par la police béninoise, rapporte Africa Intelligence.

Parmi les dix personnes qui seront déférées le 15 juillet devant les magistrats de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) pour complicité de trafic de drogue figureront deux Français dont Arnaud Jobard, qui dirige depuis deux ans les opérations de Bénin Terminal, la filiale de Bolloré Africa Logistics qui gère le port à conteneurs de Cotonou, et un cadre  de l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Co (MSC). Les deux hommes, ainsi que plusieurs de leurs employés locaux (trois pour Bolloré et un pour MSC), ont été arrêtés le 25 juin par la police béninoise, de même que le chef de la police anti-drogue béninoise, le commissaire Constant Bade, et l’homme d’affaires Séraphin Yéto (AI du 29/06/21). Sollicité, MSC a indiqué qu’il ne commentait pas « les incidents spécifiques », rapporte Africa Intelligence.

Selon le média français, plusieurs des individus arrêtés avaient déjà été entendus au préalable par la police. Mais l’affaire s’est brusquement emballée le 20 juin.

Il était en partance pour la Centrafrique

Tout part de la saisie, le 18 mai, de 150 kilos de cocaïne dans un conteneur de sucre en provenance du Brésil, via l’Espagne. Celui-ci fait partie d’un lot de 20 conteneurs destiné à la Sonimex de Séraphin Yéto. Les cargaisons de drogue placées dans des conteneurs qui transitent par l’Europe sont habituellement récupérées dans les ports du continent : la demande de stupéfiants y est en effet nettement supérieure à l’Afrique, et singulièrement au Bénin. Lorsque la récupération ne se fait pas, les produits poursuivent leurs circuits : c’est ce qui s’est passé en l’espèce.

Les conteneurs ont passé tous les contrôles et ce n’est que sur la foi d’une dénonciation anonyme qu’ils ont été ouverts et que la cocaïne a été saisie. A ce stade, le commissaire Constant Bade, qui dirigeait l’Office central de répression du trafic illicite des drogues et précurseurs (OCERTID), a été saisi de l’enquête et a interrogé toutes les parties impliquées dans la transaction : armateurs, transitaire, acheteur, vendeur, etc. L’enquête a duré un mois jusqu’à ce que, le 20 juin, le commissaire ne rende les 20 conteneurs à son destinataire.

Le commissaire et commandant de l’OCERTID, Constant Bade, aurait hérité in extremis de l’enquête. Il était en partance pour la Centrafrique, où il devait prendre l’un des trois postes de commandant de police réservés au Bénin au sein de la mission de maintien de la paix de l’ONU (Minusca),rapporte le média français.

Avec S.E.

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