Système partisan au Bénin : Contre le désordre et la pagaille, Jacques Ayadji propose

Politique

Jacques Ayadji, président du Moele est triste. Il est « triste de vivre encore le désordre et la pagaille qui ont toujours caractérisé les veilles d’élections chez nous, et ce malgré que des efforts louables ont été déployés par le Chef de l’Etat Patrice Talon pour innover en enclenchant une réforme du système partisan dont l’objectif final est de rompre avec ces  habitudes malsaines jadis décriées parce que porteuses d’instabilité et surtout de manque de lisibilité des acteurs politiques au Bénin ». « Désordre et pagaille sont les justes mots pour qualifier l’ambiance politique du moment et tout mon souhait est que la providence inspire à nouveau le Chef de l’Etat pour qu’il trouve en lui-même les ressorts nécessaires pour faire stopper ce qui ne devrait plus jamais se faire voir vus les efforts qu’il a déployés pour crédibiliser la démarche », souligne-t-il. Face à cet état de chose  au sein des partis politiques qui mettent à l’épreuve le système partisan,  Jacques Ayadji demande de « Mettre fin au  désordre et à la  pagaille devient pour chacun, un  impératif républicain car l’heure devrait être plutôt à la présentation et au croisement des  offres de législature des partis politiques pour permettre à l’électeur de commencer par murir son choix ». Lisez plutôt.

Sortir du conjoncturel pour renforcer la réforme du système partisan

Qui veut aller loin ménage sa monture, dit l’adage. Mais le contexte et surtout mon bouillonnement intérieur me pousse à dire , qui veut aller loin après tant d’échecs , qui veut construire du durable  après tant d’errances politiques, qui veut vraiment  soutenir les efforts enclenchés par le Président de la République, doit changer de cap et opter courageusement pour une dynamique noble  qui crédibilise enfin la classe politique et surtout la chose politique.

Bouillonnement intérieur disais-je, mais c’est davantage une  tristesse de voir s’étaler des causes que nous savons tous porteuses des mêmes effets que nous dénonçons à chaque fois.

Oui je suis triste de vivre encore le désordre et la pagaille qui ont toujours caractérisé les veilles d’élections chez nous, et ce malgré que des efforts louables ont été déployés par le Chef de l’Etat pour innover en enclenchant une réforme du système partisan dont l’objectif final est de rompre avec ces  habitudes malsaines jadis décriées parce que porteuses d’instabilité et surtout de manque de lisibilité des acteurs politiques au Bénin.

Si à mon modeste niveau la tristesse est si grande, je devine la  douleur morale qui pourrait être celle de l’initiateur de cette réforme, le Président Patrice Talon qui a pris à bras le corps cette réforme du système partisan dans l’unique but de clarifier l’échiquier politique, d’anoblir la chose politique et de rassembler les politiques autour d’un idéal.

Oui c’est bien de cela qu’il s’agit : se rassembler autour d’idées et d’idéal  et rompre avec les pratiques avilissantes propres aux politiques, toutes tendances confondues.

Le Président de la République en a fait un défi personnel d’où toute l’énergie et la détermination déployées pour sa réussite. Il n’y a aucun doute que la réforme du système partisan est une marche, mais une marche dont le début compte, dont les premiers pas sont décisifs pour sa réussite. Rater ces premiers pas comme cela se dessine avec des démissions fantaisistes, un mode de recrutements  de militants et de mobilisation de partisans des plus  malsains puisque conduit sur la base de chantages, de menaces, de dénigrement, de manipulation et de mensonges .

Désordre et pagaille sont les justes mots pour qualifier l’ambiance politique du moment et tout mon souhait est que la providence inspire à nouveau le Chef de l’Etat pour qu’il trouve en lui-même les ressorts nécessaires pour faire stopper ce qui ne devrait plus jamais se faire voir vus les efforts qu’il a déployés pour crédibiliser la démarche.

Balayer devant sa porte est d’abord mon choix et c’est pourquoi je voudrais dire aux partis politiques de la mouvance présidentielle à qui incombe le  devoir de valoriser les efforts du Président de la République, que  rien de durable et de structurel ne se réalise en situation d’urgence ou conjoncturelle.

La réforme du système partisan que nous avons tous appelée de nos vœux impose que nous soyons réunis dans les partis politiques autour des idées , d’une idéologie, d’une vision de développement de notre pays.

Dans ces conditions, la conjoncture d’une élection fut-elle législative, ne devrait plus être comme jadis dans notre pays , un motif de sauve-qui-peut ou de bouleversements par transhumance politique

C’est bas, c’est ridicule et c’est le vocabulaire qui l’accompagne qui le confirme:

– mise ensemble de partis politiques

– mariage de partis politiques

– fusion de partis politiques

– démission collective d’un groupe de militants d’un parti politique pour une adhésion collective à un autre

– démission sans vergogne d’élus communaux et même de députés du parti qui les a faits élire pour un autre;

-etc…

Il n’est plus un secret dans notre pays que si vous vous regroupez juste parce qu’il y a élection législative et que vous voulez être bien positionné sur une liste pour assurer votre élection, lorsque vous ne serez pas bien positionné comme vous l’aurez souhaité ou lorsque in fine vous n’êtes pas élu , vos regroupements conjoncturels vont voler en éclat comme nous en avions vu par le passé avec UBF , UN, FCBE, FCBE-PRD-RB, etc.. .

La charte des partis politiques n’a prévu dans aucune de ses dispositions :

– la fusion de partis politiques

– la mise ensemble de partis politiques

– le mariage entre partis politiques

– la démission collective ou conjointe de groupes de militants d’un parti politique

– l’adhésion collective ou conjointe de groupes de personnes à un parti politique.

– etc…

Avec la réforme du système partisan, les partis politiques doivent être comme des familles biologiques où l’on partage un idéal. On y adhère par  conviction et non pour les beaux yeux de quelqu’un fut-il le chef de ce parti.

C’est la seule façon de travailler à la consolidation de cette famille politique et de ne pas la quitter sur la base de différends avec des membres.

Ne  dénaturons pas l’esprit de la réforme du système partisan et surtout ne la  fossoyons pas par notre  obsession à être positionné ou à être élu député .

Mettre fin au  désordre et à la  pagaille devient pour chacun, un  impératif républicain car l’heure devrait être plutôt à la présentation et au croisement des  offres de législature des partis politiques pour permettre à l’électeur de commencer par murir son choix.

C’est ce que je crois.

Fait, le 11 septembre 2022,

 

  1. H. S. Jacques Ayadji, Président de MOELE-BENIN