« Yayi n’a jamais demandé pardon à Ajavon », dixit François Abiola

Politique

Le chef de l’Etat, Boni Yayi a-t-il oui ou non envoyé un message de pardon à Sébastien Ajavon à propos de l’affaire des 14 milliards de fcfa qui oppose le richissime homme d’affaires à l’Etat béninois ? Le ministre d’Etat, François Adébayo Abiola s’est prêté aux préoccupations de nos confrères de la télévision nationale dans le journal de 20heures de ce lundi. Il a fait un éclairage sur le pseudo pardon du chef de l’Etat à Ajavon.

A la question de savoir si le chef de l’Etat, Dr Boni Yayi a-t-il demandé « pardon » à Sébastien Ajavon, comme l’a révélé l’intéressé la semaine dernière à des chaines de télévision et de radio, la réponse du ministre d’Etat, François Abiola est sans ambages. « Le chef de l’Etat n’a jamais demandé pardon à Ajavon », répond le ministre d’Etat. Il reconnaît avoir rencontré le président du patronat béninois, Sébastien Ajavon de même que Monseigneur Antoine Ganyé à propos de ce dossier des 14 milliards. Mais à aucun moment, le ministre d’Etat ne reconnaît avoir présenté un quelconque « pardon » du chef de l’Etat à Ajavon. Précision oblige, dans ses explications, le ministre d’Etat révèle que le prélat serait intervenu pour demander au chef de l’Etat de réexaminer le dossier des 14 milliards. « C’est ce que le chef de l’Etat a fait en demandant au ministre de l’économie et des finances de voir ce qu’on peut faire. Il n’est pas question de sortir 13 milliards de fcfa d’un seul trait des caisses de l’Etat », précise le ministre d’Etat. Le professeur Abiola souligne et insiste n’avoir jamais été associé à quelqu’un pour dire pardon à Ajavon au nom du chef de l’Etat. La démarche du gouvernement et de son chef est d’être conciliante pour parfaire les relations avec les opérateurs économiques nationaux. Il demande aux uns et aux autres de mesurer leurs propos quand ils s’adressent au chef de l’Etat, fussent-ils les plus riches du Bénin.
Nous vous publions les propos de Sébastien Ajavon sur une chaine de télévision et sa radio la semaine dernière. « En décembre 2013, j’ai reçu l’appel par le biais d’un ami, l’archevêque de Cotonou, Mgr Antoine Ganyè, qui me demandait de venir le voir dans cinq minutes, et que c’était très important. J’étais dans mon bureau à Djeffa, j’avais d’autres rendez-vous, mais je les ai tous arrêtés, et je me suis rendu là-bas. Et à ma grande surprise, celle que j’avais en face de moi était la directrice de cabinet du chef de l’Etat. C’est ainsi que Mgr Ganyè me dit, ‘’je laisse la directrice du cabinet vous transmettre un message du chef de l’Etat’’. Et ce message, disait qu’il me demande pardon et qu’il veut me payer les 14 milliards, mais de laisser les dommages et intérêts. Je me suis alors demandé, qu’est-ce qui arrive ? Vous bloquez les affaires d’une entreprise pendant des années, et vous venez maintenant demander de laisser les intérêts en pertes et profits ? Et au Mgr Ganyè de me dire, mon fils, de grâce, ce que je viens d’entendre, je souhaiterais que tu fasses un effort, et je lui ai dit, ‘’Mgr, comprenez, il s’agit ici d’une affaire financière’’, tout en finissant pas dire, ‘’Mgr, il n’y a pas de problème, il me paye tout de suite, et j’abandonne les intérêts’’. On me propose alors de payer par tranche, et non en un seul bloc. Et j’ai refusé. Mais Monseigneur est encore rentré dans le jeu, et ils ont convenu de me payer sur deux ans. J’ai alors dit à Monseigneur que c’est par devoir de bonne foi que j’accepte cette proposition. Je leur ai alors dit de me payer 70 % tout de suite et les 30 % au cours des deux ans retenus. Mais puisque cette affaire est déjà pendante devant le tribunal, je leur ai alors proposé de faire un protocole d’accord que nous soumettrons au tribunal. Ce qu’on a eu à faire depuis décembre 2013 ».