Revalorisation salariale au Bénin : Talon présente aux partenaires sociaux les mesures; voici l’augmentation que connaîtront les salaires

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(Le conseil des ministres décide ce mercredi 7 décembre; le chef de l’Etat fera de grandes annonces jeudi au parlement)

« …Il est tout à fait normal, que dans l’assiette pour la répartition des ressources publiques, nous tenions compte de ce que, il faut faire pour améliorer le quotidien de chacun sans renoncer à ce qui concerne notre vie à nous tous et qui détermine notre évolution et la sortie de la pauvreté. Propos du chef de l’Etat, Patrice Talon, à la rencontre qu’il a tenue avec les partenaires sociaux élargie au patronat béninois dans l’après-midi de ce mardi 06 décembre 2022 au Palais de la Marina pour discuter et valider les modalités de revalorisation des salaires des agents de l’État. Avant cette rencontre, on en sait un peu sur l’augmentation que connaîtront les salaires des agents de l’Etat.

Trois heures d’échanges avec le chef de l’Etat. C’est la durée de la rencontre que le chef de l’Etat a tenue avec les partenaires sociaux en présence du patronat mardi 6 décembre à la pérsidence de la république. La séance a commencé à 17 heures et a pris fin au delà  de 20 heures « dans une ambiance conviviale et bon enfant », selon Anselme Amoussou, secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes ( CSA-Bénin).

Deux niveaux d’augmentation pour la question de la revalorisation des salaires

Selon Anselme Amoussou, « la question de la revalorisation des salaires de le gouvernement a proposé deux niveaux d’augmentation. Dans un premier temps, une augmentation du point d’indice de 3% qui va frapper tous les APE et les retraités. Les pensions seront impactés et les salaires également ».

Et au secrétaire général de la CSA Bénin d’informer ensuite du deuxième niveau d’augmentation. «  Elle va prendre la forme d’un montant fixe qui varie de 40.000 F à 10.000 F en partant des salaires les plus bas vers les salaires les plus élevés. Ce sursalaire sera également pris en compte dans la revalorisation des salaires des APE. Ce sursalaire ne concerne pas les retraités. Sur cette question les partenaires ont insisté. Il fallait que le gouvernement veille à ce que non seulement, les agents du privé et les retraités du privé puissent sentir les efforts du gouvernement », informe Anselme Amoussou. En ce qui concerne  la question du SMIG, les syndicats suggèrent qu’«  il faut que nous allions rapidement à une application étant entendu que le gouvernement a pris du temps et que le SMIG aujourd’hui, le montant qui a avait été proposé en avril parait un peu caduque au regard de la situation sociale encore plus difficile le gouvernement avec les employeurs ont insisté pour dire qu’il fallait d’abord respecter les 52.000 f convenus en avril dernier ». Les syndicats ont aussi insisté sur la question de la hiérarchisation des salaires. « Ca a été un long débat où nous avons déployé nos arguments pour montrer au gouvernement que, il ne s’agit pas d’une politique salariale de l’entreprise il s’agit d’un mécanisme de justice et de solidarité et d’ajustement des salaires qui impose aux employeurs du privé de faire les efforts qu’il faut pour une simple question de justice sociale », fait savoir monsieur Amoussou. Sur cette question, dit-i, « nous n’avons pas pu nous entendre parce que le chef de l’Etat et son gouvernement sont restés sur leur position à leur entendement il ne faut pas imposer systématiquement une hiérarchisation des salaires. Nous avons insisté sur la question des agents du privé et le gouvernement a décidé de faire le plaidoyer pour que les employeurs trouvent le mécanisme pour suivre l’Etat dans les efforts qui ont été faits de ces agents ».

La durée de contrat des AME passe de neuf à douze mois

Sur la question des Aspirants aux Métiers d’Enseignant (AME), les échanges entre le chef de l’Etat, son gouvernement, les partenaires sociaux leur ont permis d’avoir trois niveaux de propositions « qui semblent arranger un peu la situation des AME », selon Anselme Amoussou.

« Premièrement,  dit-il, deux mois pendant les vacances, ils ( AME, ndlr) auront des sessions de formation de renforcement de capacité pour améliorer leur niveau pédagogique et leurs prestations en classe. Ensuite, ils pourront désormais aspirer à être des contractuels de l’Etat pour ceux qui auraient fait au moins trois ans de contrat en tant que aspirants et qui auront subit avec succès un test d’évaluation qui leur permet d’accéder au corps des contractuels de l’Etat ».

En ce qui concerne le troisième niveau, il concerne la durée de contrat et le paiement. « La durée de contrat va passer désormais de neuf mois à douze mois, mais avec onze mois de paiement de salaire. Les deux derniers salaires qui sont les salaires qu’on va leur payer pendant les deux mois de renforcement de capacité seront des demi-salaires. Nous avons insisté pour demander au gouvernement d’achever ce qu’il a commencé en leur donnant des salaires pleins. Sur cette question nous n’avons pas pu faire évoluer la proposition du gouvernement ».

La date d’effet des mesures proposées

La question a été posée par les partenaires sociaux sur la date d’effet des mesures qui ont été proposées. « Le gouvernement a insisté pour que ca prenne  effet à partir de 2024 dans un premier temps. Suite à notre réaction, nous sommes revenus à janvier 2023 pour la date d’effet et nous avons insisté pour qu’on regarde un peu la situation sociale et qu’on tienne compte de la date  à laquelle le gouvernement a pris cet engagement et que le gouvernement puisse accepter de payer cette amélioration à partir de 2022 », fait savoir Anselme Amoussou. Selon le SG de la CSA Bénin « le gouvernement est resté sur sa position. Mais le chef de l’Etat face à notre insistance a accepté de discuter avec son gouvernement pour voir en conseil des ministres ce qui pourrait être fait éventuellement ». « On peut espérer que la position du gouvernement évolue sur la question de la date d’effet », a expliqué le secrétaire général de la CSA Bénin. En conseil des ministres mercredi 7 décembre 2022, on saura un peu plus sur cette question de la date d’effet des mesures proposées.

Talon donne les raisons du retard de l’annonce des mesures à la rencontre avec les syndicalistes en présence du patronat

« Nous étions promis nous revoir en novembre, mais le temps qu’on s’est donné pour rendre la copie n’a pas suffi. Mais mieux vaut tard que jamais. Nous avons été rattrapés tous par les problèmes auxquels le monde est confronté. Nous devions nous rassurer que la situation globale, notre situation propre ne nous mettrait pas en difficulté durablement et il a fallu analyser notre situation propre et la situation du monde avec attention pour faire les projections nécessaires avant de nous engager dans la dernière ligne droite des propositions à faire pour le relèvement des salaires des agents publics ; des choses qui,  une fois arrêtées, décidées et mises en œuvre, on ne peut plus faire demi tour. Et nous avons convenu de vous faire le point présenter ce qui a été possible de retenir, vous le soumettre, recevoir vos suggestions et voir dans quelle mesure nous trouverons bien soit un consensus avant de soumettre tout cela au grand jury de demain, mercredi, conseil des ministres. Vous savez très bien que nous sommes confrontés, l’Etat, nous tous ensemble, et principalement l’équipe gouvernementale qui a la charge de gérer ; pour l’intérêt général, nos ressources à nous tous pour faire face à tous nos problèmes, problème d’infrastructures, problèmes de formation, problèmes de santé, problèmes de sécurité, problèmes d’emploi, mais comme tout cela n’exclut pas le quotidien de chacun, le pain  quotidien,  il est tout à fait normal, que dans l’assiette pour la répartition des ressources publiques nous tenions compte de ce que il faut faire pour améliorer le quotidien de chacun sans renoncer à ce qui concerne notre vie à nous tous et qui détermine notre évolution et la sortie de la pauvreté. Il y a des investissements si on ne les fait jamais, nos enfants, nos petits enfants, nos arrières petits enfants vivrons le même sort que nous, une pauvreté sans fin.

Malheureusement ; c’est ce qui semble désormais caractériser nos pays en Afrique. Nous savons très bien que ce n’est pas une fatalité ; la pauvreté n’a jamais été une fatalité pour quiconque, que ce soit pour les individus, que ce soit pour les communautés. Ce qui fait que on s’installe dans la pauvreté, c’est quand on refuse de faire les efforts nécessaires, on refuse de consacrer le peu qu’on a à nous développer, quand on consomme le peu qu’on a, on vit dans la pauvreté éternelle. Nous aurons fait un choix différent, nous observons que cela porte ses fruits. Et le dilemme est de pouvoir garder le cap, tout en permettant à chacun de se sentir concerné en son temps par les fruits de nos efforts communs ».

E.AT.