Russie : Poutine rend hommage à Prigojine, un homme «talentueux» qui a fait des «erreurs»

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Moins de 24 heures après l’annonce du crash de l’avion privé dans lequel se trouvait Evgueni Prigojine, et alors que le silence des autorités était assourdissant en Russie, Vladimir Poutine a pris la parole en fin de journée, ce jeudi 24 août. Le président russe a présenté ses condoléances aux proches des victimes de l’accident.

Comme à son habitude, Vladimir Poutine est apparu sur les écrans de télévision, sans annonce cette fois. Toutes les chaînes ont interrompu leurs programmes, y compris la plus regardée du pays, Pervy Kanal, singulièrement muette depuis l’accident survenu mercredi dans la région de Tver, à moins de 200 kilomètres de la capitale de la Fédération.

Le président russe dit avoir appris dans la matinée de jeudi le crash de l’avion. Il rend un hommage aux passagers en deux temps. Aux familles et aux proches, il exprime ses condoléances. Et pour les hommes du groupe paramilitaire Wagner présents dans l’avion, ses mots sont dans la même ligne que ceux tenus depuis la mutinerie avortée de juin dernier.

Evgueni Prigojine, le chef décédé de Wagner, qu’il n’avait pas nommé dans son discours au matin de la mutinerie mais qu’il avait qualifié de « traître », retrouve cette fois son identité. Et Vladimir Poutine salue sa mémoire : « Je connais Prigojine depuis longtemps, depuis le début des années 1990. C’était un homme au destin complexe. »

La suite est toutefois beaucoup plus dure : « Il a fait de graves erreurs dans sa vie. Il a obtenu les résultats dont il avait besoin, à la fois pour lui-même et à la fois pour une cause commune, comme ces derniers mois. » Le président russe ne parle pas de sa haute décoration militaire de « héros de la Russie ». Et s’il dit le juger « talentueux », c’est en tant qu’« homme d’affaires qui a en particulier travaillé en Afrique ».

Enfin, Vladimir Poutine le promet : l’enquête sur le crash qui a coûté la vie à dix personnes, dont Evgueni Prigojine et Dmitri Outkine, numéro deux de Wagner, « sera menée jusqu’au bout ».