Nago avait été favorable au projet

Politique

Le Professeur Mathurin Coffi Nago, président de l’Assemblée nationale a bel et bien soutenu, ce avec conviction l’initiative gouvernementale de révision de la constitution dont l’objectif est de corriger les insuffisances constatées jusque-là. Dans une correspondance au chef de l’Etat et un communiqué signé par son Directeur de cabinet Comlan Dadégnon, en juin 2013, il a réaffirmé sa position comme il l’a déjà fait à maintes reprises. Mais son langage a changé aujourd’hui. On se demande pourquoi ce revirement.

« Le Président Nago affichait clairement sa position favorable au projet qu’il juge nécessaire pour le renforcement de la démocratie au Bénin », souligne le communiqué (en encadré). En ce qui concerne la polémique au sujet d’une nouvelle république si la constitution était révisée, Nago cite le cas français où « la Constitution ayant instauré la 5ème République en 1958 a déjà connu vingt quatre (24) révisions », et pourtant il n’y a pas eu changement de République. La France vit toujours sous la 5ème République. Dans tous les cas, clarifie le président Nago, « les modifications et les innovations suggérées dans l’actuel projet de révision ne peuvent conduire ni à une nouvelle Constitution, ni à la création d’une nouvelle République quelles que soient la ruse et les manœuvres éventuelles des acteurs politiques. C’est la profonde conviction du Président Nago ». Lire le communiqué de presse signé de son DC en encadré.
Sur cette même question aujourd’hui, la position de Nago reste ambigüe et frise le mensonge d’Etat. Surtout que sa correspondance au chef de l’Etat sur la question est claire.

L’initiative de la révision de la constitution telle que proposée par le gouvernement de Boni YAYI ne balance pas le pays dans une nouvelle République. Nago l’avait déjà précisé.
La révision de la constitution ne changera pas les fondamentaux de la démocratie à savoir: la limitation d’âge ; le nombre de mandats ; l’intégrité territoriale ; la laïcité et la forme républicaine de l’Etat. Cette révision entrainera des réformes telles que la création et la constitutionnalisation de la cour des comptes ; la constitutionnalisation de la Commission Electorale Nationale Autonome ; l’imprescriptibilité des crimes économiques qui renforcera la lute contre la corruption.
Le mandat du chef de l’Etat ne finit pas le 26 avril 2015. Boni Yayi n’a t-il donc pas besoin d’une majorité pour suivre l’exécution son projet de développement ? Pourquoi vouloir le bloquer alors.
Et de sources concordantes, c’est la mafia cotonnière et portuaire qui serait entrain de bloquer l’initiative gouvernementale de révision de la constitution. C’est de bonne guerre.

Communiqué de presse du Dc de Nago le 27 juin 2013

Il m’a été donné de constater que depuis la semaine dernière une certaine presse, exploitant la correspondance adressée par le Président de l’Assemblée Nationale au Chef de l’Etat relativement à la révision de la Constitution, publie des informations tronquées et des commentaires tendancieux et injurieux par rapport à la position du Président Nago sur la question. Je viens par le présent communiqué préciser qu’il s’agit d’une réponse à une correspondance du Chef de l’Etat transmettant à nouveau le projet du texte de loi portant révision de la Constitution.
En effet, dans la correspondance N°2013-062/AN/Pt/SP-C du 07 juin 2013 que le Président de l’Assemblée Nationale a adressée au Chef de l’Etat pour accuser réception du décret N°2013-255 du 06 juin 2013 par lequel ce dernier a transmis à l’Institution parlementaire le projet de révision de la Constitution, le Professeur Mathurin Coffi Nago s’est réjoui du fait que le Chef de l’Etat n’a opéré aucune modification du projet qu’il avait introduit à l’Assemblée Nationale en novembre 2009. C’est mot pour mot le même texte dans lequel les options fondamentales de la Conférence des Forces Vives de la Nation sont sauvegardées, à savoir, entre autres, le mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une fois, la limite d’âge de quarante (40) ans au moins et soixante dix(70) ans au plus pour tout candidat à l’élection présidentielle, le type présidentiel du régime politique , la démocratie libérale, la forme républicaine et la laïcité de l’Etat. Nulle part dans le texte, il n’est question d’une nouvelle République. Notons que toute révision constitutionnelle n’entraîne pas automatiquement la création d’une nouvelle République. De nombreux exemples à travers le monde nous renseignent amplement à ce sujet. Dans le cas français, la Constitution ayant instauré la 5ème République en 1958 a déjà connu vingt quatre (24) révisions, et pourtant il n’y a pas eu changement de République : la France vit toujours sous la 5ème République. Dans tous les cas, les modifications et les innovations suggérées dans l’actuel projet de révision ne peuvent conduire ni à une nouvelle Constitution, ni à la création d’une nouvelle République quelles que soient la ruse et les manœuvres éventuelles des acteurs politiques. C’est la profonde conviction du Président Nago.

Je voudrais par ailleurs attirer l’attention des uns et des autres sur le fait qu’en ce qui concerne la révision de la Constitution, le Professeur Mathurin Coffi Nago n’a jamais varié dans sa position. Il soutient avec conviction la révision de notre loi fondamentale et a réaffirmé sa position à maintes reprises déjà. Qu’il nous souvienne que le 12 avril 2012, à l’occasion de l’ouverture de la première session ordinaire de l’année, alors que des voix s’élevaient pour aller contre le projet de la révision, le Président Nago affichait clairement sa position favorable au projet qu’il juge nécessaire pour le renforcement de la démocratie au Bénin. En janvier 2013, lors de la présentation des vœux du nouvel an au Chef de l’Etat, alors que celui-ci avait déjà retiré ledit projet de l’Assemblée Nationale, Mathurin Coffi Nago a réaffirmé devant toutes les autres Institutions de la République qu’il soutient la révision de la Constitution, « non pas par obstination mais par conviction ». Le 11 avril dernier, devant ses collègues députés du Bénin et ceux des Parlements de la sous-région qui prenaient part à la cérémonie d’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2013, le Président de l’Assemblée Nationale déclarait encore qu’il faut procéder à la révision de la Constitution béninoise pour corriger les insuffisances constatées jusque-là et introduire les innovations indispensables en vue de se conformer aux exigences du monde actuel, notamment la création et la constitutionnalisation de la Cour des Comptes et l’imprescriptibilité des crimes économiques. Ces deux innovations majeures font certainement peur à des concitoyens qui ont donc choisi d’intoxiquer les populations à travers la presse. Pour le Président Nago, il ne s’agit pas et il ne s’agira pas d’une révision opportuniste de la Constitution du 11 décembre 1990. Au total il est aisé de noter que le Président Nago a, à ce sujet, une position très claire, très transparente et très constante, contrairement à beaucoup d’autres concitoyens dont les avis varient beaucoup au gré de leurs intérêts immédiats.

Porto-Novo, le 27 juin 2013
Le Directeur de Cabinet du Président de l’Assemblée Nationale

DADEGNON Comlan