Sénégal : L’opposant Ousmane Sonko absent à une audience de son procès pour viols présumés

Afrique

Au Sénégal, une audience dans le cadre du procès d’Ousmane Sonko pour viols présumés, après son renvoi d’office la semaine dernière, a eu lieu ce 23 mai 2023 à Dakar en l’absence de l’opposant. Les avocats de la défense ont quitté la salle après le refus du président de la chambre de renvoyer ce procès. Le leader du parti Pastef est accusé par Adji Sarr, ancienne employée d’un salon de massage. Il avait dénoncé un « complot » pour l’écarter de la présidentielle prévue en février 2024.

Ousmane Sonko, le principal accusé, n’a pas fait le déplacement depuis Ziguinchor dans le sud du pays, ville dont il est maire, ce 23 mai 2023. D’après ses avocats, qui se sont succédé à la barre, l’opposant n’aurait pas reçu de citation à comparaitre en bonne et due forme.

La défense a donc immédiatement demandé un renvoi de son procès pour viols présumés. Parce que, selon elle, les conditions de sa comparution n’ont pas été respectées, parce que de nouveaux avocats se sont constitués, parce que des témoins importants, selon eux, sont absents et également pour prendre connaissance de l’intégralité du dossier.

Le président de la chambre a tranché : l’affaire sera jugée

« C’est une audience spéciale mais cette affaire ne doit pas être traitée spécialement, un renvoi s’impose », a affirmé l’un des avocats de la défense, pour qui, « Ousmane Sonko dérange le pouvoir ».

Adji Sarr, la plaignante, elle, était bien là dans la grande salle du Palais de Justice de Dakar, en tenue rouge. Pour ses avocats, « pas question de renvoi, il faut juger cette affaire une bonne fois pour toutes, c’est le moment de la confrontation, tout le monde devait prendre ses dispositions ! » Maître El Hadj Diouf s’est agacé : « De qui se moque-t-on ? » Pour lui, Ousmane Sonko ne veut pas que ce procès se déroule : « Ousmane Sonko a peur du procès. »

Les avocats de la défense ont quitté la salle

La matinée a été émaillée de passe d’armes entre les nombreux avocats. Face à ces querelles, le président de la chambre a tranché : l’affaire sera jugée. Il estime que les excuses avancées par la défense ne sont pas légitimes, que la citation à comparaitre est régulière. Pour lui, effectivement, l’affaire est en état. La séance a été suspendue à la mi-journée. Les avocats de la défense ont quitté la salle et se sont retirés.

Pour rappel, la propriétaire du salon de massage, Ndèye Khady Ndiaye, comparait également aujourd’hui en tant qu’accusée.

RFI