Instance faîtière des médias  au Bénin : « L’Odem doit environ 04 millions de frais de loyer et n’a pas d’eau et d’électricité »

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(« Je ferai tout ce qu’il faut main dans la main avec vous afin que l’ODEM quitte sa situation de précarité », avait pourtant promis Alain Orounla)

« L’Odem doit environ 04 millions de FCFA de frais de loyer et n’a pas d’eau et d’électricité ». L’information a été donnée hier lundi 3 mai, journée mondiale de la liberté de presse par le Trésorier général de l’instance de régulation des médias qui a rapporté l’information Et pour cause.

L’Odem, l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias au Bénin, traîne cette ardoise du fait que le gouvernement depuis deux ans a « refusé de verser sa subvention de 10 millions par an à l’Organe de déontologie et de l’éthique dans les médias », informe le TG Adrien Tchomakou qui rapportait ainsi des propos du secrétaire général de l’Observatoire au cours de la rencontre des membres de l’observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias Odem avec les professionnels des médias hier lundi 3 mai 2021 au siège de l’institution à Cotonou. Selon une source bien informée, la subvention de l’Odem ou des instances faîtières des médias dépendait souvent de la cagnotte allouée par l’Etat. Et cette subvention varie d’une année à l’autre.

Ce lundi face aux hommes des médias, le tribunal des pairs de la presse au Bénin a, , levé un coin de voile sur ses difficultés. Au début des échanges, le trésorier général de l’Odem, Adrien Tchomakou a rappelé que le secrétaire général Marcel Zounmenou était à une séance de débat contradictoire sur la télévision nationale avec le ministre de tutelle Alain Orounla, un débat au cours duquel, le SG ODEM, a rappelé au ministre que l’Odem n’a pas d’eau et d’électricité du fait que le gouvernement depuis deux ans a refusé de verser sa subvention de 10 millions par an à l’Odem qui doit plus de quatre millions de frais de loyer.

On se rappelle qu’en juillet 2020, l’Odem a rencontré le ministre de la communication, Alain Orounla, qui animé alors par le souci de donner à la presse béninoise un meilleur visage, a tenu des séances de travail avec les faîtières. Après le CNPA, l’UPMB, et autres associations professionnelles, le Ministre a échangé, le mardi 21 juillet 2020, avec les responsables de l’ODEM puis avec le comité de gestion du Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM), un Fonds qui existe pour le moment de nom seulement. Au cours de cette rencontre, Éric SOUNOUVI, alors Président de l’ODEM et son équipe, ont  présenté à l’autorité de tutelle, leurs difficultés et définir avec elle les modalités d’une meilleure collaboration avec le Ministère. Selon Éric SOUNOUVI, l’ODEM est confronté à d’énormes difficultés qui nécessitent le concours du Ministère de la communication. Entre autres, il a évoqué le manque de moyens financiers et logistiques, la précarité des locaux qui abritent l’ODEM et les problèmes d’électricité. Des difficultés qui ont reçu à cette rencontre un écho favorable auprès du Ministre qui a promis agir. « J’ai la vision d’imprimer les lettres de noblesse que les médias méritent d’avoir. Il faut revoir la composition et le fonctionnement de l’ODEM de sorte qu’elle puisse agir contre les dérapages, et qu’il soit une véritable instance disciplinaire. Je ferai tout ce qu’il faut main dans la main avec vous afin que l’ODEM quitte sa situation de précarité », a laissé entendre le Ministre Alain OROUNLA. Plus de neuf mois après, c’est le statut quo et l’ODEM est sans eau et électricité. Pis, l’Observatoire doit plusieusr mois d’arriérés de frais de location.

Pour votre gouverne, l’ODEM est une association professionnelle des journalistes. Créé en 1999, il a pour objectif de faire observer les règles de déontologie et de l’éthique dans les médias ; protéger le droit du public à une information libre, complète, honnête et exacte ; défendre la liberté de presse ; veiller à la sécurité des journalistes dans l’exercice de leur fonction et garantir leurs droits…

Quant au Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADEM), institué par la loi 2015-07 du 20 Mars 2015, il vise à accompagner le processus de développement des médias. Malheureusement depuis 2016, ce fonds peine à être opérationnel pour diverses raisons. Ce qui empêche les professionnels des médias de bénéficier de l’accompagnement de l’État. Le Ministre Alain OROUNLA qui s’est investi au cours de la séance de travail tenue en juillet 2020 avec le comité de gestion du FADEM, à étudier les goulots d’étranglement afin que la vision du gouvernement, celle de faire des organes de presse, de véritables entreprises de presse, soit atteinte peine toujours à tenir ses promesses.

Emmanuel Amour T.

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