Célébration de la journée de la liberté de presse  : L’Odem échange avec les médias sur la dégringolade du Bénin

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Les membres de l’observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias ODEM, ont pris langue avec les professionnels des médias lundi 3 mai 2021 au siège de l’institution à Cotonou. L’occasion pour le tribunal des pairs de la presse au Bénin de lever un coin de voile sur ses difficultés et d’appeler les journalistes à prendre conscience de la situation de précarité et de trouver les voies et moyens à ne pas s’aliéner au pouvoir déterminé à ne pas faire de cadeaux aux hommes des médias.

Au début des échanges, le trésorier général de l’Odem, Adrien Tchomakou a rappelé que le secrétaire général Marcel Zounmenou était à une séance de débat contradictoire sur la télévision nationale avec le ministre de tutelle Alain Orounla, un débat au cours duquel, le SG ODEM, a rappelé au ministre que l’Odem n’a pas d’eau et d’électricité du fait que le gouvernement depuis deux ans a refusé de verser sa subvention de 10 millions par an à l’Odem qui doit plus de quatre millions de frais de loyer . Après les mots de bienvenue du président par intérim de l’Odem René Adeniyi, le secrétaire général Marcel Zounmenou a donné lecture du communiqué officiel de l’institution sur la  journée du 3 mai au Bénin, un document qui a fait l’état des lieux de la presse béninoise, une situation qui a coûté

la dégringolade du Bénin au sein du classement de Reporter sans frontières, une dégringolade de 114e place alors que l’année d’avant le Bénin occupait la 78e place dans ce classement RSF. L’heure est grave, a rappelé le secrétaire général qui poursuit : « Dans l’environnement actuel de forte précarité fragilise le journaliste béninois et par effet de conséquence, l’expose à la manipulation, on réussirait à autonomiser les maisons de presse, les faîtières grâce à l’appui de l’État à la presse privée. La culture de la qualité, de la probité, de la responsabilité et du professionnalisme doit être davantage encouragée au sein de la corporation. Les défis sont donc importants et la marche de la presse béninoise encore longue », s’inquiéte Marcel Zounmenou.  Il a exhorté les journalistes et assimilés à se prendre au sérieux pour éviter de s’aliéner à un pouvoir qui jette l’orange après en avoir sucé le précieux jus.

Un panel a entretenu les professionnels sur les problèmes de la corporation ainsi que l’application des textes qui régissent l’exercice du métier de journaliste. Un panel composé de Guy Constant Ehoumi, ancien président de l’Odem, de Joël Atayi-Guedegbe ancien membre de l’Odem et président de l’Ong Nouvelle Éthique, de Marie-Richard Magnidet ancien président de l’Odem et ancien membre de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) et de Herbert Houngnibo ancien vice-président de l’Union des professionnels des médias du Bénin Upmb et président des éditorialistes du Bénin. Un panel de haut niveau qui a tenu en haleine les hommes des médias sur les questions qui ont contribué à la dégringolade du Bénin dans le classement RSF. Des échanges, on retient que la presse béninoise est de plus en plus abonnée à la diffamation et à l’injure gratuite assortie de manque d’investigations, une situation qui l’amène à s’aliéner à  tout pouvoir d’argent. Les panelistes ont exhorté les décideurs à corriger les lois liberticides pour l’épanouissement de la presse béninoise.

 

Adrien HOUNVENOU

 

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