Sommet Afrique-Chine : Les pays africains attendent les actes après les promesses de Pékin

Afrique

Le 8e Forum de coopération Afrique-Chine organisé cet année à Dakar s’est achevé ce mardi 30 novembre. Après 21 ans de partenariat à travers cette organisation, les dirigeants africains ont tenu à mettre en avant leurs propres priorités pour rééquilibrer la relation avec Pékin. Mais malgré les promesses du président chinois, pas sûr que le continent voit un réel changement à long terme.

Xi Jinping a fait une liste de promesses à l’Afrique dont l’une est spectaculaire : un milliard de doses de vaccin anti-Covid-19. Le président chinois a également promis 10 milliards de dollars d’investissements des entreprises chinoises pour industrialiser l’Afrique, 300 milliards de dollars d’importations supplémentaires de produits agricoles africains et l’annulation de la créance des pays les moins avancés pour 2021. À première vue, le président chinois a répondu sur la quasi-totalité des points mis en avant à Dakar ou en visioconférence par Macky Sall, le président sénégalais, Félix Tshisekedi, le président congolais, ou Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’Union africaine.

La ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aïssata Tall Sall, s’est dite satisfaite de la prise en compte des priorités africaines par la Chine, mais elle attend la concrétisation de ces promesses et un réel changement.

[…] Nous nous réjouissons de constater que ces préoccupations ont fait l’objet d’un large consensus entre les parties africaines et chinoises et qu’elles ont effectivement été prises en compte dans les documents de travail soumis à notre examen. Nous devons convenir maintenant de nouvelles modalités de travail, plus efficaces qui vont favoriser l’inclusion et la rapidité dans l’exécution de nos programmes de coopération afin que chaque membre puisse effectivement et réellement bénéficier des effets de notre partenariat.

De son côté, souligne le chercheur Thierry Pairault, le problème de l’endettement de l’Afrique à long terme n’est pas résolu, pas plus que l’opacité des contrats chinois. En cas de litige avec les États africains, la Chine, qui imposait son tribunal d’arbitrage à Pékin, a accepté de le déplacer à Hong Kong, ce qui n’est pas vraiment un progrès.

RFI