Le peuple béninois exige des sanctions à l’encontre des coupables

Politique

Face au scandale du dossier de construction du nouveau siège de l’Assemblée Nationale, le peuple béninois qui a suivi avec attention le lundi 7 mai 2018, l’intervention au parlement du ministre du cadre de vie à propos exige, tout comme les députés et autres acteurs de la société civile des sanctions contre les coupables. Que les mis en cause de ce gros scandale dans lequel des milliards de francs CFA ont été détournés soient livrés à la justice, exigent les Béninois.

Des dirigeants s’amusent avec les deniers publics au Bénin. Le gouvernement de l’ancien président de la République Boni Yayi est sur le banc des accusés dans le chantier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale.

Dans leurs interventions au cours de la plénière de ce lundi au parlement, les députés ont exigé que les coupables soient livrés à la justice. Aux députés s’ajoutent les acteurs politiques, ceux de la société civile, bref l’opinion publique. Ils s’indignent.
En son temps, le président Nago a condamné la gestion faite de ce dossier de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Des informations de sources concordantes avaient en effet révélé fin 2011 que les marchés entrant dans le cadre de la construction de ce site avaient été saucissonnés et partagés comme de petits pains aux partisans politiques du gouvernement Yayi. Députés, cadres de l’administration, parents, et même des sociétés liées à des proches du Chef de l’Etat ont bénéficié de mirobolants contrats. Abattu en son temps par ces révélations, le président Nago a soutenu à la tribune de l’Assemblée nationale qu’une magouille a caractérisé la passation de ces marchés. Aujourd’hui les faits lui donnent raison.
Les conclusions du Cabinet Quali-consult en disent long. Selon le rapport d’audit technique, juridique et financier du chantier de construction du siège de l’Assemblée nationale, l’exécution des travaux a été marquée par de nombreux et graves dysfonctionnements à tous les niveaux.

Sur le plan organisationnel par exemple, c’est l’intrusion permanente du Gouvernement, le Maître d’Ouvrage, alors qu’il n’avait ni l’intelligence, encore moins les compétences indispensables, qui a entravé la bonne exécution de l’ouvrage. Leur manque de professionnalisme notoire a fait engloutir 22 milliards de frs du contribuable béninois dans la gadoue. D’un montant prévisionnel global estimé à environ 18 milliards 500 millions de francs cfa, le projet de construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale a connu un engagement financier d’environ 20 milliards de francs Cfa de la part de la société SERHAU SA, maître d’ouvrage délégué, qui a déjà reçu un versement de plus de 22 milliards de francs cfa. Triste.
Le rapport d’audit présenté aux députés ce lundi 7 mai au parlement révèle aussi que « la plupart des marchés passés par le MOD n’ont pas été entérinés par la Direction Nationale de Contrôle des Marchés Publics (DNCMP), conformément aux dispositions du Code des Marchés Publics*, la SERHAU s’est contenté d’avis de non objection (ANO) du Maître d’Ouvrage. Aussi, le chantier a été lancé en l’absence de toute procédure de dépôt de Permis de Construire (PC) ; cette négligence grave a entrainé le non-respect de la réglementation en matière de Sécurité Incendie. En situation normale, les attendus du Permis de Construire devaient être délivrés par le Groupement des Sapeurs-Pompiers.

A la suite du déplacement du projet du site originel sur terre ferme sur un site plus délicat au bord de la lagune de Porto-Novo, le bureau d’étude technique AUXI BTP, en charge des études techniques d’ingénierie Génie Civil, a renoncé au reste de sa mission après les premiers appels d’offres ; ce qui a engendré d’énormes difficultés de maîtrise de ce volet par la suite ».
Le Chantier de l’Assemblée nationale constitue aujourd’hui un gros scandale et l’un des plus gros éléphants blancs de Boni Yayi qui a fait usage d’un amateurisme qui ne dit pas son nom. Les béninois indignés ne demandent qu’une chose : que les auteurs des dysfonctionnements constatés soient livrés à la justice et sanctionnés.