(Les importateurs réticents à l’enlèvement des marchandises, les produits frappés par la surestarie au port; Face à la concurrence déloyale instaurée par la production locale sur le marché, que fait la Direction du commerce intérieure ?Le ministre d’état Romuald Wadagni et sa collègue Alimatou Shadiya Assouman interpellés )
Au Bénin, face à l’augmentation des frais de dédouanement de l’huile végétale raffinée ( bidon de 25 litres) survenue il y a quelques jours, les importateurs sont réticents à l’enlèvement des marchandises au port de Cotonou. Et pour cause. Sur le terrain, précisément dans les marchés, les produits ( bidon de 25 litres) qui sortent du port font face à une concurrence déloyale des produits d’un producteur local. Ceci à cause de la nouvelle décision de la douane béninoise. Et face à la réticence des importateurs à procéder à l’enlèvement de leurs marchandises au port, les produits sont frappés par la surestarie.
Le gouvernement du Président Patrice Talon est interpellé par rapport à cette situation critique que vivent, dans le pays, les importateurs d’huile végétale raffinée (bidon de 25 litres). Non seulement le gouvernement à travers le ministre d’état, Romuald Wadagni, et la ministre du commerce, Alimatou Shadiya Assouman, sont interpellés, mais aussi l’Exécutif est invité à revoir sa copie et faire travailler la Direction du commerce intérieure qui garde un silence coupable face à la concurrence déloyale instaurée par la production locale.
De quoi s’agit-il exactement?
La situation interpelle le gouvernement. De nos investigations, il ressort qu’avant la douane était définie en fonction du poids de la marchandise. Ainsi, la douane et les frais de transit revenaient à 4.000 FCFA par bidon d’huile de 25 litres aux importateurs. C’est alors qu’au moment où la douane et les frais de transit était à un taux fixe d’environ 4.000 FCFA par bidon de 25 litres, le prix de vente du bidon de 25 litres de l’huile végétale raffinée était à 20.500 voire 21.000 sur le marché.
Cette fois-ci, avec la nouvelle décision de dédouanement intervenue il y a quelques jours, un bidon de 25 litres passera à 26.000 voire 27.000 sans tenir compte des frais de surestaries auxquels les importateurs devront faire face. Malgré eux.
En effet, selon les informations, avec la nouvelle mesure, c’est-à-dire la hausse des frais de dédouanement, les importateurs affichent une réticence en ce qui concerne l’enlèvement de leurs marchandises. Il est constaté un dépassement du temps que les marchandises devraient faire au port. A cause de la nouvelle donne de la douane béninoise.Un petit calcul, les importateurs ayant 50 containers à enlever au port auront une perte de 6.588.000 x 1.098 bidons x 50 containers. On se demande alors comment les importateurs pourront-ils rentrer dans leurs fonds s’ils doivent perdre plus de 6.000 FCFA par bidon soit 6.588.000 FCFA par container de 1.098 bidons . Un importateur qui a 10 containers aura une perte de 65.880.000 FCFA etc. Que diantre!
Depuis plus d’une semaine, en effet, l’huile végétale raffinée en bidon de 25 litres est passé au principe du dédouanement en fonction de la valeur d’achat de la marchandise. C’est ainsi que la douane en plus les frais de transit passent de 10.000 F voire 11.000 F par bidon soit une augmentation de 6.000 Fcfa à 7.000 FCFA par rapport à l’ancien taux. En principe, le prix de vente du bidon de 25 litres sur le marché devrait convenablement passer à 26.500 voire 27.500 F.
Le contraste, au même moment, une société installée dans la zone franche coule ses produits à 20.500 et 20.700 dans le grand marché. Que fait ou que fera la direction du commerce intérieure face à cette concurrence déloyale. Pour le moment, c’est un silence coupable qui est observé. La direction du commerce intérieure va-t-elle alors laisser les choses en l’état? Le ministre du commerce, madame Alimatou Shadiya Assouman est interpellée. Elle devra faire quelque chose. Surtout que la production locale ne couvre pas la consommation de tout le pays.
Les populations face à une nouvelle augmentation du prix de l’huile végétale?
Les consommateurs voire les populations devront se préparer pour vivre une nouvelle augmentation du prix de l’huile végétale 25 litres. Si rien n’est fait et si le gouvernement ne revoyait sa copie. C’est dire que le ministre d’état chargé de l’économie, Romuald Wadagni, est aussi interpellée. Pourquoi les frais de dédouanement et de transit des produits ont-ils connu une augmentation? Par ailleurs, les importateurs étant réticents quant à l’enlèvement des produits au port, cette situation leur créé un autre problème.
On se rappelle encore tout comme si c’était hier. Le gouvernement avait plafonné l’huile végétale raffinée à mille trois cents (1300) FCFA le litre sur toute l’étendue du territoire national, selon le décret interministériel en date du 19 mai 2022. Et selon le décret N°2022/09/MIC/MEF/DC/SGM/DCI/SA/028SGG22 portant plafonnement du prix de l’huile végétale raffinée en République du Bénin. Avec les nouveaux frais de dédouanement, les populations seront confrontés à un enchérissement du prix du bidon de 25 litres de l’huile végétale raffinée sur le marché.
Le gouvernement est alors interpellé. Le chef de l’Etat, Patrice Talon, qui prône le social et face aux difficultés que vivent les populations, devra instruire les membres de son gouvernement, précisément le ministre d’état Romuald Wadagni et la ministre du commerce Alimatou Shadiya Assouman. Ils devront parer au plus pressé et éviter aux populations une nouvelle hausse des prix des produits dont la consommation fait intervenir l’utilisation de l’huile végétale raffinée. L’huile étant un produit de première nécessité.
E.A.T.
