Conférence de presse conjointe : Les partis NFN et GSR disent « NON à une révision opportuniste de la constitution « 

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Les partis politiques Nouvelle Force Nationale (NFN) présidé par Apollinaire Wilfried Avognon et Grande Solidarité Républicaine (GSR) de Antoine Vissetogbé Guédou ont animé conjointement une conférence de presse ce lundi 8 janvier 2024. Au cours de cette rencontre avec la presse qui s’est tenue au Chant d’oiseau de Cotonou, les deux partis d’opposition ont, dans un premier temps sacrifié à la tradition en souhaitant les vœux de la nouvelle année à tous les Béninois et dans un second temps abordé l’actualité politique au Bénin notamment en ce qui concerne une nouvelle révision de la constitution.

Tout est parti de la déclaration du président du parlement béninois : « Nous qui sommes ici, nous représentons la nation tout entière. Ce sont les institutions de la République. Nous sommes comme une assemblée constituante parce que ce qui se discute et ce qui se fait est au-delà de nos pauvres personnes. C’est la refonte totale de tout le système ». Ces propos tenus par le président de l’Assemblée Nationale du Bénin, Louis Vlavonou, au cours d’une récente rencontre avec le ministre de la justice, ont retenu l’attention des partis politiques NFN et GSR. Les deux partis d’opposition jugent « grave, hasardeuse, inappropriée et tendancieuse » cette déclaration du premier représentent du parlement. En effet, « La déclaration du président Louis VLAVONOU au-delà d’être tendancieuse en ce qu’elle met entre parenthèses la procédure prévue par la constitution elle-même pour sa modification, est un trouble à l’ordre public. », ont-ils affirmé. Selon eux, cette déclaration contient cinq problèmes qu’il urge de dénoncer. Il s’agit entre autres de La remise en cause du principe fondamental de la séparation des pouvoirs en République du Bénin ; Le déni de la souveraineté du peuple; Le complot sur le dos du peuple ; La création d’une nouvelle République ; La complicité de la cour constitutionnelle. À entendre les deux partis, « Le peuple béninois n’a pas besoin d’une révision de la constitution avant 2026. » Ils ont évoqué les besoins pressant des Béninois. Entre autres L’ouverture des frontières bénino-nigériennes; Une gouvernance apaisée, sans armes à feu contre les populations déjà meurtries; La libération des prisonniers politiques, l’arrêt des poursuites politiques et le retour des exilés; L’organisation des élections libres, transparentes et apaisées; L’alternance apaisée au sommet de l’État.

Voici l’intégralité des propos des partis politiques NFN et GSR

CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE DES PARTIS POLITIQUES « NFN » ET « GSR »

Mesdames et messieurs les journalistes;

Chers militantes, militants et sympathisants des partis politiques la Nouvelle Force Nationale et la Grande Solidarité Républicaine,

Mesdames et messieurs

Nous vous avons invité ce jour 8 janvier 2024 pour sacrifier d’une part à la tradition de vœux de nouvel an et partager d’autre part avec vous, quelques préoccupations liées à l’actualité politique nationale.

Mesdames et messieurs

2023 s’est retiré sur la pointe des pieds à la satisfaction de nous tous, nous qui l’avons vécu avec beaucoup de difficultés et donc de souffrance mais surtout avec beaucoup d’amertume.

A tous ceux-là qui sont encore dans la souffrance en cette période de fête, nos pensées vont à eux !

À tous ceux qui, dans  les hôpitaux, les commissariats, les prisons, croupissent sous le coup d’une justice injuste, nous sommes de cœur avec eux.

Chers compatriotes,

Que 2024 vous apporte à chacun comme à vos proches, bonheur et joie, santé et prospérité.

Bonne et heureuse année à tous.

Cette étape franchie, nous pécherons de rester indifférents à l’actualité politique de notre pays, le Bénin. En effet,

‘’Nos vies commencent à se terminer le jour où nous devenons silencieux sur les choses qui comptent’’, disait Abraham LINCON

C’est dans cette logique que le parti politique Nouvelle Force Nationale (NFN) et la Grande Solidarité Républicaine (GSR), ont relevé avec regret et gravité la sortie hasardeuse et inappropriée du premier représentent du parlement, nous voudrions nommer le président Louis VLAVONOU, président de l’Assemblée Nationale qui disait à la faveur d’une rencontre avec le ministre béninois de la justice, nous citons : « Nous qui sommes ici, nous représentons la nation tout entière. Ce sont les institutions de la République. Nous sommes comme une assemblée constituante parce que ce qui se discute et ce qui se fait est au-delà de nos pauvres personnes. C’est la refonte totale de tout le système », propos ayant provoqué l’indignation de tout le peuple béninois.

La déclaration du président Louis VLAVONOU au-delà d’être tendancieuse en ce qu’elle met entre parenthèses la procédure prévue par la constitution elle-même pour sa modification, est un trouble à l’ordre public. Elle pose cinq problèmes qu’il faut dénoncer ici et tout de suite :

  • La remise en cause du principe fondamental de la séparation des pouvoirs en République du Bénin : en effet, l’initiative d’une loi fut elle la constitution, n’émane que du gouvernement ou de l’Assemblée Nationale. Il n’est établi nulle part que les institutions de la République se réunissent sous la coupole du gouvernement pour réfléchir à l’élaboration d’une loi.
  • Le déni de la souveraineté du peuple. Penser que les présidents des institutions de la République peuvent se substituer au PEUPLE seul détenteur du pouvoir Républicain que lui confère la Nation est un PARJURE, une méconnaissance des fondamentaux de notre démocratie. C’est la meilleure manière de contourner la minorité de blocage à des fins bien connues.
  • Le complot sur le dos du peuple : une assemblée constituante est institution collégiale avec pour tâche la rédaction, ou l’adoption d’une constitution, c’est-à-dire le texte fondamental d’organisation des pouvoirs publiques d’un État. Elle est mise en place, en période de crise, de transition vers une nouvelle République. Sommes-nous en crise, ou coup d’Eat constitutionnel ou dans un processus de transition vers une nouvelle République susceptible d’ouvrir la voie à un troisième mandat ?
  • La création d’une nouvelle République : évoquer la refonte totale du système politique béninois, veut tout simplement exprimer la volonté de créer une nouvelle République pour permettre au chef de la majorité présidentielle d’occuper un troisième mandat. Cela ne fait plus aucun doute dans l’esprit des Béninois. ‘ Propos de Dakpè’. En clair, le président VLAVONOU a été pris en flagrant délit d’un complot qui se prépare contre le peuple en révélant à la face du monde, le projet machiavélique en construction pour ensevelir la démocratie déjà fragilisée et installer une oligarchie.
  • La complicité de la cour constitutionnelle : la présence du président de la cour constitutionnelle, rapporteur général du dialogue politique qui a donné naissance à la constitution en cause, dénote que la cour est associée à ce projet de démembrement de la démocratie béninoise : elle qui devrait être garant de la constitution, se compromet à travers sa participation à une telle assise informelle.

Cela témoigne sa décision DCC 24-001 du 4 janvier 2024 à travers laquelle elle fait injonction au parlement de modifier les lois électoraux : cette décision, à notre sens, ouvre la boite de pandore.

Insidieusement, la cour offre la possibilité au parlement dont la majorité absolue est à la solde du pouvoir de procéder à toutes les modifications à sa guise pour nous faire revivre les évènements tragiques de 2019 et 2021.

Mesdames et messieurs,

Partant de ces constats, nous, militantes, militants et sympathisants de la Nouvelle Force Nationale et de la Grande Solidarité Républicaine, prenant à témoin le peuple béninois, tout le peuple africain et la communauté internationale, dénonçons ce n ème  coup d’état constitutionnel programmé de notre jeune démocratie.

  • Nous disons NON à une révision opportuniste de la constitution !
  • Nous disons NON à un troisième mandat.
  • NON à un démantèlement des fondamentaux de notre République

Le peuple béninois n’a pas besoin d’une révision de la constitution avant 2026.

Par contre, les Béninois attendent des actions susceptibles de favoriser :

  • L’ouverture des frontières bénino-nigériennes;
  • Une gouvernance apaisée, sans armes à feu contre les populations déjà meurtries;
  • La libération des prisonniers politiques, l’arrêt des poursuites politiques et le retour des exilés;
  • L’organisation des élections libres, transparentes et apaisées;
  • L’alternance apaisée au sommet de l’État.

Vive la Démocratie

Vive la Nouvelle Force Nationale NFN

Vive la Grande Solidarité Républicaine (GSR la Main dans la Main)

Vive le Bénin

Mobilisons-nous parce que étchiko!

Je vous remercie