Un jour, une chronique : Le discours politique, comme un art « théorique » qui devrait fouetter la « pratique »

Chronique

Il ne s’agit pas de bavarder, de raconter, de spéculer, de distraire l’opinion publique par un tissu de gros français. Il n’est pas non plus question de monopoliser la parole, de vociférer dans un micro, à la télévision ou à la radio. Il ne s’agit pas de faire de grands gestes pour tenter désespérément de captiver les attentions et encore moins d’étaler toutes ses connaissances linguistiques. En réalité, il est beaucoup plus question de communiquer, de s’adresser à, d’informer, d’exposer, d’expliquer, de convaincre dans les règles de l’art oratoire.

Plutôt que de ressembler à une crise de logorrhée ou à un concours de débatteurs dont la finalité est d’être sacré meilleur « Parleur », le discours politique puisque c’est le sujet de cette chronique, doit être cohérent, précis et concis. Au lieu d’aller dans tous les sens, le propos doit suivre une logique et un raisonnement qui tiennent la route, afin que le message ait des chances de passer 5/5. C’est en effet le but principal d’un discours qui plus est, politique.

Dieu et les Hommes savent qu’en politique, à diverses occasions, qu’elles soient solennelles ou ordinaires, le discours est l’un des moyens les plus employés pour s’adresser aux citoyens. Au Bénin, on en veut pour preuve, le discours annuel sur l’état de la nation, prononcé par le chef de l’Etat. En effet, en sacrifiant à l’exercice du discours, les femmes et les hommes politiques peuvent faire part de grandes décisions, partager des idées novatrices, annoncer des bilans, des avancées. Ces raisons expliquent pourquoi le discours politique doit être soigné et bien préparé avant toute présentation publique.

Selon les circonstances et les situations, Il arrive évidemment des moments où un discours politique est improvisé et peut s’avérer être une bonne idée. Cependant, il peut également laisser un arrière goût de déception et de       déconsideration s’il est mal inspiré et que le politique glisse accidentellement dans un Hors Sujet (HS) bruyant, pour finir par « Raconter sa vie » pendant des minutes interminables. Timing idéal pour que l’ennui s’invite à ce Rendez-vous d’échanges en un battement de cils.

Communiquer est un art et par extension, discourir également. Pour ce faire, réunir les conditions d’une présentation physique acceptable, d’un code vestimentaire décent et sobre, d’un visage débarrassé de cette mine archie renfrognée et qui fait peine à voir, du calme olympien, de la confiance en soi, de la maîtrise du thème du discours, d’une constance dans la parole, d’une articulation et d’une diction claire et distincte des mots, d’un soupçon d’éloquence et d’une bonne mesure de discernement, etc…pourraient donner le bon ton à n’importe quel discours.

Un discours politique, puisqu’il représente un moyen de communiquer adéquatement avec les populations requiert du sérieux. À ce titre, Feu Louis BELMONTET, poète et homme politique français a affirmé que: « D’un discours sans idée on n’entend que le son: Langage de bavard, soufflet de forgeron ». Ceci pour ainsi dire que: « Le discours politique ne doit pas être creux et vide de sens. Il doit au contraire, résonner par des mots scrupuleusement choisis et une intention positive notoire.

Dans le même temps, faire des discours ne devrait pas devenir une solution facile ou une routine qui dépasse l’action elle-même car de la pratique, jaillit du palpable, du concret, des réalisations qu’on peut toucher du doigt. Parce qu’il en sait quelque chose, l’ancien président de la république française François MITTERAND dixit: « L’Homme politique s’exprime d’abord par ses actes: C’est d’eux dont il est comptable; Discours et écrits ne sont que des pièces d’appui au service de son œuvre d’action ».

Anita MARCOS.