Le conseil des Imams Djamiou de l’Ouémé-Plateau dénoncent Sacca Lafia

Politique

La décision « unilatérale » du ministre de l’Intérieur Sacca Lafia relative à la réouverture de la mosquée Sofwath fermée provisoirement pour éviter à la ville capitale en colère un embrassement fatal, n’est pas du goût du conseil des Imams Djamiou de l’Ouémé-Plateau(CIDOP). Lors d’une conférence de presse hier mardi 25 juillet 2017 à la Maison internationale de la culture de Porto-Novo , le conseil des Imams a dénoncé l’acte et appelle le chef de l’Etat au secours pour éviter le déferlement d’une colère qui couve.

C’est dans une salle pleine à craquer et surchauffée que les autorités religieuses islamiques de la ville Capitale ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils appellent « l’ingérence du ministre de l’intérieur Sacca Lafia » dans les affaires religieuses de leur communauté. Une ingérence qu’ils qualifient de « gravissime et d’intolérable ».
Fermée pour éviter à la ville capitale en colère un embrassement fatal, craignant le cas de Sèmèrè où plusieurs morts ont été déplorées, la mosquée Sofwath a été rouverte sans la consultation préalable de la communauté musulmane de Porto-Novo et le CIDOP, suite à une décision « unilatérale » du ministre Sacca Lafia.
Face à cette « ingérence » du ministre malgré leur démarche à l’endroit des autorités du pays et à son endroit, le conseil des Imans Djamiou de l’Ouémé-Plateau voit à travers cet acte du ministre Lafia, non seulement un soutien au « faux et usage de faux » dont s’est rendu coupable l’ex Imam Ayouba Adéwalé Gamawi, mais également un mépris contre les autorités religieuses islamiques de la ville, « celles-là qui, par leur sagesse et leur retenue, ont empêché le gouvernement auquel elles appartiennent d’avoir à gérer une difficile situation de tourmente et d’embrassement à Porto-Novo. Le ministre de l’intérieur en agissant comme il l’a fait avec légèreté en l’absence du chef de l’Etat, s’indigne le porte-parole du CIDOP, Imam Ibrahim Abdoul Jalali, a pris le risque inconsidéré d’une explosion sociale qu’il n’aurait jamais été capable de maîtriser.

L’Imam Ibrahim Abdoul Jalali a dit un sincère merci au premier Haut dignitaire de la communauté islamique, Karim da Silva dont l’expérience et l’attentive action ont permis d’éviter le pire afin que la ville capitale ne compte des morts et des blessées graves comme à Sèmèrè.
de maîtriser le déferlement toujours grandissant de la colère qui couve, à cause des actes d’une « insoutenable légèreté » que le ministre de l’intérieur aurait posés, le Conseil des Imams Djamiou de l’Ouémé-Plateau supplie le chef de l’Etat et lui demande d’intervenir dans le règlement prompt de cette situation qui selon eux n’a que trop duré.
Faut-il le préciser, en tant qu’Imam Djamiou de la Mosquée Centrale Sofwath de Trako, à Porto-Novo, l’Ex-Imam Ayouba Adéwalé Gamawi fait l’objet d’une sanction disciplinaire pour déviance morale et confessionnelle. Par conséquence, il a été interdit pour une période de cinq ans, d’officier les prières quotidiennes et hebdomadaires. Les cinq ans ne sont pas épuisés avant que le ministre de l’intérieur n’ait procédé à la réouverture Unilatérale de la Mosquée Sofwath, toute chose que dénonce le Cidop.

Déclaration du Conseil des Imams Djamiou de l’Ouémé Plateau (CIDOP)
contre la décision unilatérale du Ministre de l’Intérieur M. Sacca LAFIA

Porto-Novo le, Mardi 25 juillet 2017

Au nom d’Allah, Le Très Clément, Le Très Miséricordieux, Le Compatissant !

Paix et Salut d’ALLAH sur notre bien-aimé prophète Mohammad, la quintessence des prophètes !

A tous nos frères et sœurs en Islam,
A toute la Communauté Musulmane du Bénin,
A tous nos compatriotes,

Le CIDOP est le Conseil des Imams Djamiou de l’Ouémé Plateau. Il est présidé par le Doyen des Imams Djamiou, son Eminence l’Imam Ahmad SANOUSSI LANDOU. Les activités du CIDOP et de ses membres sont régies par des statuts.

Ayouba Adéwalé GAMAWI était alors un jeune Alfa originaire d’Ilorin au centre du NIGERIA. Il a été fait Imam ici à Porto-Novo par le Grand Imam Djamiou, Imam Central de la Grande Mosquée Centrale de Porto-Novo, et Chef de la Communauté Musulmane de Porto-Novo, son Eminence El-Hadj Hozaéfath HAMZATH, actuel Président de l‘Union Islamique du Bénin.

Des porto-noviens de bonne volonté ont, par leur charité, offert à la Communauté Musulmane de Porto-Novo, le terrain et de nombreux autres dons pour permettre la construction de la Mosquée Sofwath, où officiait l’ex-Imam Ayouba Adéwalé GAMAWI jusqu’à sa révocation.

L’ex-Imam, Ayouba Adewale GAMAWI était, en tant qu’Imam Djamiou de la Mosquée Centrale Sofwath de Trako, à Porto-Novo, un membre du CIDOP. Il a fait, par la suite, l’objet d’une sanction disciplinaire pour déviance morale et confessionnelle.

Par conséquent, il a été interdit à Ayouba Adéwalé GAMAWI et pendant une période de cinq ans, d’officier pour les prières quotidiennes et hebdomadaires. Il devait donc au cours de cette période de cinq ans s’abstenir de l’exercice de toute activité religieuse publique.

Bien entendu, le CIDOP, pendant la durée de la peine, se réservait le droit souverain et légitime, d’intervenir dans son application, et de la moduler à souhait, en fonction de l’évolution de la situation et du comportement de l’Imam sanctionné.

Le 7 Octobre 2016, l’Imam GAMAWI a pris le parti d’agir en violation de sa condamnation. En effet, bravant l’interdiction dont il était l’objet, il présida l’office religieux de la prière hebdomadaire du Vendredi.

Au cours de cet office religieux qu’il a présidé, délibérément, en violant la sanction qui le frappait, il s’est permis d’insulter toute la Communauté Musulmane de Porto-Novo, et a tenu, à son encontre, des propos injurieux d’une rare violence.

La Communauté Musulmane de Porto-Novo se devait d’affirmer son autorité sérieusement mise à mal, défiée et bafouée publiquement par un seul individu mais par un homme seul, rejeté par toute la ville désormais en colère, en raison non seulement, de ses forfaits, mais aussi, à cause de sa violation délibérée de la sanction qui le frappait et de cette toute dernière provocation par laquelle il venait de s’illustrer, en plus des précédentes déjà inadmissibles.

Réunies au domicile de Papa Karim da SILVA, Kamar Deen II, le Premier Haut Dignitaire de la Communauté Musulmane du Bénin, les autorités religieuses islamiques de la ville de Porto-Novo, guidées par la préoccupation d’éviter à la ville de Porto-Novo en colère, un embrasement fatal, ont décidé de fermer provisoirement la Mosquée Sofwath où officiait l’ex-Imam GAMAWI, car l’exemple récent et catastrophique de Sèmèrè où on déplora plusieurs morts était encore dans tous les esprits.

Pourquoi donc cette conférence de presse ?

Chers journalistes, il faut se dire la vérité en face, l’ingérence du Ministre des Cultes, le Ministre de l’Intérieur, Monsieur Sacca LAFIA dans les affaires religieuses de la Communauté Musulmane de Porto-Novo, est gravissime et intolérable.

Les dispositions constitutionnelles en vigueur au Bénin, consacrent la laïcité de notre état, et excluent toute ingérence du pouvoir politique dans les affaires religieuses. Telle est la loi, au Bénin !

La Communauté Musulmane de Porto-Novo a pris ses responsabilités, en sanctionnant l’ex Imam GAMAWI qu’elle a fini par révoquer, définitivement.

Alors l’ingérence du pouvoir politique, à travers le Ministère de l’Intérieur, et le ministre de l’Intérieur, s’est vite manifestée, pour s’avérer décisive dans la crise actuelle.

Tout d’abord, il y a eu deux réunions successives à la DAI du Ministère de l’Intérieur, les jeudis 17 novembre et 8 décembre 2016. Il s’en est suivi, trois autres réunions, à la préfecture de l’Ouémé, à Porto-Novo, les mercredis 11 janvier, et 29 mars 2017.

Nous avons donc décidé, pour en finir et préserver la paix sociale, à Porto-Novo, de rencontrer le Ministre de l’Intérieur, ce qui nous a été accordé.

Une première réunion prévue pour se tenir Mercredi 26 Avril 2017, à 8h du matin, avant le Conseil des Ministres, fut reportée, à notre demande, pour cause d’absence du ministre en partance pour le Conseil des Ministres.

La rencontre put finalement se tenir avec le Ministre de l’Intérieur M. Sacca LAFIA, le Jeudi 4 Mai 2017.

A cette audience qu’il a accordée à la Communauté Musulmane de Porto-Novo, le ministre de l’Intérieur, invoquant le trouble à l’ordre public, a promis de procéder à une saine gestion de la situation en consultant le préfet de l’Ouémé et l’autre partie, ce qui revenait à opposer le seul et délinquant Imam GAMAWI, à toute la Communauté Musulmane de Porto-Novo.

A cette même rencontre, il promit également de nous revoir par la suite, tout en nous exprimant son vœu de voir rouverte cette mosquée avant le ramadan qui commençait le 27 Mai 2017. Mais le ramadan commença le 27 mai 2017 sans la moindre action du ministre de l’Intérieur.

Alors de guerre lasse nous sollicitâmes et obtînmes l’audience avec le ministre de la Justice le 4 Juin 2017. Ce dernier s’engagea à une implication personnelle décisive dans l’affaire et promit de nous revoir à Porto-Novo, aux alentours du 15 juin 2017.

A notre grande surprise, le jeudi 8 juin 2017, le ministre de l’Intérieur, Monsieur Sacca LAFIA, autorisa la réouverture de la Mosquée Sofwath, au profit de l’ex-Imam radié et délinquant GAMAWI, dont les preuves de sa détention de papiers béninois en son nom, alors qu’il est étranger, ont été remises, de main à main, au ministre de l’Intérieur.

Le Vendredi 9 Juin 2017, dans la consternation générale d’une ville révoltée, c’est l’escorte d’une centaine de policiers armés jusqu’aux dents, venus de Cotonou et précédés de sapeurs pompiers qui, à Porto-Novo, sont allés, à son domicile, chercher le délinquant GAMAWI, pour le conduire à la mosquée Sofwath, présider la prière du vendredi, et le ramener chez lui, avec la sirène officielle de l’Etat Béninois.

C’est ainsi que l’Etat béninois, à travers l’action d’un membre du gouvernement de la République, le ministre de l’Intérieur, a outrepassé ses pouvoirs, ridiculisé la République, et s’est ingéré dans des affaires religieuses, contre la constitution, en rétablissant dans ses fonctions, un imam dont la révocation ou l’intronisation voire la réinstallation ne fait aucunement partie de ses prérogatives.

Le mercredi 14 Juin 2017, la marche de protestation organisée par la Communauté Musulmane de Porto-Novo, n’a pas donné à réfléchir au Ministre de l’Intérieur pour l’amener à revenir sur sa décision.

Mais, le Ministre avait-il été bien renseigné sur la portée de cette marche de protestation à hauts risques ?

Le Ministre de l’Intérieur s’est-il douté que nous avions frôlé une catastrophe que nous aurions sûrement connue sans les appels au calme et la vigilance de papa Karim da SILVA, Kamar Deen II, le premier Haut Dignitaire de la Communauté Musulmane du Bénin.

Le Ministre de l’Intérieur agissant comme il l’a fait, c’est-à-dire à la légère, et en l’absence du chef de l’Etat, a pris le risque inconsidéré d’une explosion sociale qu’il n’aurait jamais été capable de maîtriser.

L’ampleur de la colère qui, de manière croissante, persistait dans la ville, lui commandait d’agir avec plus de discernement, et sans parti pris !

Le Ministre de l’Intérieur a causé du tort à toute une ville, au profit d’un seul individu, un étranger qui plus est, soupçonné de faux en écriture publique. Cela est intolérable. Où a-t-on jamais vu une pareille énormité, une telle démesure ?

Pour qui le ministre de l’Intérieur travaille-t-il vraiment ? Et que cache toute cette pagaille, tout ce désordre, en l’absence du chef de l’Etat, empêché pour raison de santé ?

En tout cas, les actes posés par le ministre de l’Intérieur, dans cette affaire, à Porto-Novo, lésant les intérêts de la Communauté Musulmane de Porto-Novo, s’inscrivent indubitablement contre l’action patriotique du gouvernement de la rupture du Président Patrice TALON !

Car, en effet, c’est toujours sous ce même ministre que la Communauté Musulmane du Bénin, à SEMERE, a connu, l’année dernière, des événements dramatiques qui ont conduit à déplorer plusieurs morts et blessés graves …

A Porto-Novo, sans l’expérience et l’attentive action de papa Karim da SILVA, le Premier Haut Dignitaire, le pire serait arrivé, et nous aurions compté plus de morts qu’à SEMERE et des légions de blessés graves !

Le Ministre de l’Intérieur est loin d’imaginer les trésors de diplomatie et d’ingéniosité déployés par Papa Karim da SILVA pour maintenir le calme dans notre paisible cité, surtout en l’absence du président de la république, garant de nos institutions, de nos libertés et droits !

Le Ministre de l’Intérieur semble n’avoir cure de la vie de nos concitoyens. Faire judicieusement l’économie de la violence, des blessés et des morts est à l’avantage et tout à l’honneur du gouvernement de la rupture qui ne saurait davantage tolérer les inconséquences des actes de son ministre.

Le Ministre de l’Intérieur a fait à la Communauté Musulmane de Porto-Novo des promesses qu’il n’a pas tenues, à savoir : rencontre avec le préfet de l’Ouémé et l’Imam puni, avant de la rencontrer à nouveau pour décider de la réouverture de la mosquée Sofwath et de ses modalités. Il a brutalement rouvert la Mosquée !

En se conduisant ainsi, il s’est parjuré et a exposé, de toute évidence, sa volonté de jeter de l’huile sur le feu, d’autant plus que c’est unilatéralement et manu militari, qu’il a procédé, à la réouverture de ladite mosquée. Il a tout simplement sabordé l’action de son gouvernement, en faisant la part belle au désordre, et à l’injustice !

En conséquence, la décision de la réouverture de la Mosquée Sofwath, sans la consultation préalable de la Communauté Musulmane de Porto-Novo, et malgré toutes les démarches de celles-ci, à l’endroit des autorités de notre pays et du ministre de l’Intérieur, ne peut s’analyser que comme un soutien aux faux et usage de faux dont s’est rendu coupable le délinquant GAMAWI, et un mépris affiché, contre les nobles autorités religieuses islamiques de la ville, celles-là qui, par leur sagesse et leur retenue, ont empêché le gouvernement auquel il appartient d’avoir à gérer une difficile situation de tourmente et d’embrasement à Porto-Novo.

Désormais, nous nous tournons vers notre ultime recours, son Excellence le Président Patrice TALON, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement de la République qui nous a tant manqué, ces derniers temps, et dont Dieu, dans sa grâce infinie et son immense miséricorde, a rétabli la bonne santé.

Nous voudrions le supplier d’intervenir dans le règlement prompt de cette situation qui n’a que trop duré, afin de maîtriser le déferlement toujours grandissant d’une colère qui couve, à cause de tous ces actes d’une insoutenable légèreté, que le Ministre de l’Intérieur a posés, mais aussi, et surtout pour préserver la légalité chère à notre patrie et dont lui seul est le premier et suprême garant.

Ahmadou SANOUSSI LANDOU Hozaéfath HAMZATH
Grand Imam Djamiou Grand Imam Djamiou de la Mosquée Centrale de DJAGUIDI Chef de la Communauté Musulmane de Porto-Novo
Président du CIDOP Président de l’Union Islamique du Bénin

Président du CIDOP
De
Imam