Bénin : Le chemin de croix des retardataires pour l’opération de ratissage du Ravip

Société

L’opération de ratissage des retardataires du recensement administratif à vocation d’identification des personnes Ravip se poursuit sur toute l’étendue du territoire national. Mais seulement les populations doivent garder la patience face à l’ingéniosité des agents de l’agence nationale d’identification des personnes Anip. Et pour cause. 

L’enjeu d’être enrôlé dans la base des données du Ravip est capital à l’heure des services digitaux de l’État. Et les retardataires doivent garder la tête froide pour y parvenir.

Parmi les retardataires, votre serviteur est allé s’inscrire un peu après la prière musulmane de 6 h au lever du jour. Sur la liste, je suis 6e inscrit après un monsieur et 4 dames ce jeudi 24 mars 2022 au siège du 9e arrondissement de Cotonou à Fifadji. Je retourne à domicile pour me pointer à nouveau à 8 h 00 , puisque des citoyens avertis m’avait soufflé qu’à l’appel à 8 h 00 , si vous ne répondez pas présent, ça fait un autre jour.

A 8h 04, un agent procède à l’appel et récupère pour les uns le passeport et l’acte de naissance pour les autres, à l’appel de mon nom, j’ai présenté ma carte nationale d’identité et l’agent lorgne la pièce et exige l’original de l’acte de naissance, ce que j’ai remis en un clic.

Après l’appel, nous sommes restés assis au moins une demi-heure avant que l’opération d’enrôlement ne démarre proprement dite. Un deuxième appel et à l’intérieur, je suis reçu par une dame qui demande la date de naissance de ma mère, et celui de mon feu père. Après, elle prononce mon identité et demande mon domicile ainsi que le nom du propriétaire et mon numéro de téléphone, la profession aussi, ma profession de journaliste ne l’a pas émoussé et je suis renvoyé à patienter dehors pour un autre appel. Après encore une demi-heure, je me retrouve avec l’opérateur qui me demande de me démasquer pour la prise de la photo et après la pose des empreintes biométriques et la signature dans un rectangle sur le dispositif biométrique. Une photo a été prise pour l’acte de naissance et un récépissé m’a été délivré. A la fin de la dernière étape, il sonnait 10 h 08 mn sur mon téléphone portable.

Le processus est un peu lent, et cela se comprend et la communication nécessaire pour la célérité dans le processus manque et pèse sur les agents.

A la fin et j’oubliais, tellement sous stress, une autre dame m’a reçu pour me situer sur mon prochain centre de vote en me rappelant mon identité et le nom de ma génitrice.

Voilà ce qu’on peut appeler chemin de croix des retardataires du processus du Ravip au Bénin.

Adrien HOUNVENOU