En regard de ses antécédents en Belgique :  Le Belge arrêté et expulsé du Bénin parle à son retour au pays

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Interpellé le 30 janvier dernier à Tourou, Jean-Louis Denis a quitté le Bénin dimanche dernier. Deux jours plus tôt, la justice avait ordonné à son encontre un ordre d’expulsion “immédiate” en regard de ses antécédents en Belgique où il a été condamné pour avoir incité des jeunes à partir se battre en Syrie. “J’ai voulu faire de la permaculture” au Bénin, assure-t-il.

Mardi 30 janvier 2023. Jean-Louis Denis est interpellé à Tourou après un contrôle de routine successif à un excès de vitesse de son chauffeur. Placé en garde-à-vue, il est présenté le 3 février devant le procureur spécial de la Criet, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme. La décision tombe, le ressortissant belge est appelé à quitter le territoire le plus rapidement possible. Un retour en Belgique acté dimanche dernier.

Dans une vidéo diffusée sur Youtube, il révèle les détails de son audition menée en amont de son extradition par les autorités béninoises. “Ils m’ont dit ‘Vous êtes pour Sharia 4 Belgium, vous voulez la charia. Vous avez recruté, vous êtes venu pour ça” (…) Il n’y a rien dans le dossier. Il faut être insensé pour assurer que je suis venu pour recruter”(….)

Pourquoi le Bénin ?

Sur son site internet, il expose son projet de “partir pour la hijra et d’établir un village éco-musulman”. Le Belge de 49 ans confie sa volonté de développer la permaculture, un mode d’agriculture fondé sur les principes du développement durable. Il assure que c’est dans cette optique qu’il a mis le cap vers le Bénin. “Les terres sont bon marché là-bas, les gens parlent français et le pays est peut-être chrétien, mais les gens sont tolérants”, explique-t-il dans une vidéo.

Sa situation au bord de la mer fait du Bénin un lieu stratégique. Depuis plusieurs mois, des rapports font état de déplacements de groupes rebelles djihadistes depuis le Sahel, rappelle De Morgen. Entre juillet et décembre 2022, 25 incidents violents impliquant des extrémistes musulmans ont été recensés. “Que Denis ait ensuite voulu s’y installer précisément me semble tout sauf une coïncidence”, estime Pieter Van Ostaeyen, chercheur à la KU Leuven, interrogé par nos confrères.

Antécédents

Jean-Louis Denis avait été poursuivi pour avoir recruté plusieurs jeunes gens en les incitant, en 2013, à aller se battre en Syrie aux côtés de groupes qualifiés terroristes. Le tribunal correctionnel de Bruxelles l’avait condamné à dix ans de prison. Sa peine avait été ramenée à cinq ans de prison ferme en appel en novembre 2016, l’intéressé n’étant plus considéré comme le dirigeant, mais plutôt comme un simple membre d’une filière terroriste. Il avait été libéré sans condition en 2018.

Source : 7 sur 7.be