Ukraine : Kiev et plusieurs régions visées par des frappes russes

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Ce lundi 17 octobre au matin, plusieurs frappes russes ont visé des infrastructures cruciales de trois régions d’Ukraine, dont la capitale Kiev. Ce qui a laissé « des centaines de localités » sans électricité, a annoncé le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, dans la matinée. Au moins six personnes ont été tués dans les différentes frappes à Kiev et Soumy. Le pays demande l’exclusion de la Russie du G20.

C’est un raid de drones d’attaque qui a commencé à 6h23 heure locale ce matin (3h23 TU). Plusieurs drones de type Shahed-136 de fabrication iranienne, ont été observés en train de survoler la capitale, rapporte notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan. Et au moins, quatre d’entre eux se sont écrasés dans le centre de Kiev, dans le quartier Chevtchenko, qui est le quartier administratif, le quartier central de la ville. Il semble notamment que les alentours de la gare routière, de la gare centrale de Kiev aient été frappés.

On a vu plusieurs explosions qui ont secoué le centre-ville, mais également des policiers qui étaient présents sur place qui tentaient de tirer sur les drones avec des fusils. Ce quartier central de Kiev a déjà été ciblé la semaine dernière lors de la série de frappes meurtrières russes en représailles à l’explosion ayant partiellement détruit le pont de Crimée.

Au moins quatre bâtiments, notamment des immeubles d’habitation, ont été détruits par ces explosions de drones. D’après la mairie de Kiev, les attaques russes de ce jour ont fait un mort et trois blessés. Les frappes russes « n’arriveront pas à briser » les Ukrainiens, a affirmé de son côté le président Volodymyr Zelensky après ces attaques sur la capitale.

« Ne pas viser d’objectifs civils »

L’alerte anti-aérienne a été levée sur Kiev vers 10h heure locale (7h TU). Cela veut dire que l’attaque est a priori terminée. Volker Türk, qui a débuté ce 17 octobre son mandat de Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, a exhorté « à ne pas viser d’objectifs civils ».

Le Premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a également évoqué d’autres « attaques au missile » sur les régions de Dnipropetrovsk (centre-est) et Soumy (nord-est). « Des centaines de localités sont sans électricité », a-t-il ajouté. « Tous les services travaillent actuellement […] à rétablir l’approvisionnement en électricité », a-t-il assuré, demandant à la population de ces trois régions « d’économiser la consommation d’électricité, surtout aux heures de pointe ».

La présidence ukrainienne a affirmé, de son côté, qu’« il y a des morts et des blessés » suite aux frappes russes dans la région de Soumy. Dans la région de Dnipropetrovsk, « nos soldats ont abattu trois missiles ennemis », a ajouté la présidence, mais « une roquette a touché une installation d’infrastructure énergétique », a-t-elle précisé.

De son côté, l’armée russe assure avoir atteint toutes ses cibles en Ukraine. « Les forces armées russes ont continué à mener des frappes aériennes et maritimes à longue portée avec des armes de haute précision contre les installations de commandement militaire et de systèmes énergétiques d’Ukraine. Toutes les installations ciblées ont été touchées », a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.

Le Shahed-136, le drone iranien utilisé massivement par la Russie en Ukraine

Le Shahed-136, qui en persan signifie témoin, c’est une aile delta d’une envergure de 2,50 m pour un poids de 200 kilos. Dans le nez de l’appareil, une charge explosive et une optique, pas très élaborée, mais qui cependant permet un ciblage relativement précis. C’est donc une arme simple, le drone vole droit sur sa cible à 180 km/h, pour une portée de 2 500 km.

Dès cet été, Washington avait annoncé l’acquisition par Moscou de ces drones iraniens. Des drones bon marché qui permettent à l’armée russe d’économiser les missiles de précisions, massivement utilisés jusque-là. Depuis le 24 février, plus de 2 500 missiles ont été tirés et désormais les stocks, estiment les observateurs occidentaux, sont largement entamés. Moscou est dans l’incapacité d’étoffer ses arsenaux, surtout du fait des restrictions, notamment sur les semi-conducteurs. L’industrie de défense russe ne produirait ces missiles qu’au compte-goutte, quelques unités chaque mois, pas plus.

L’utilisation de Shahed-136 est le signe de la faiblesse de Vladimir Poutine a indiqué, mardi 11 octobre 2022, le secrétaire général de l’Otan, Jens Soltenberg. Moscou, dorénavant, choisi de frapper les villes et les civils ukrainiens avec des drones kamikazes rustiques, à défaut de pouvoir freiner, avec ses propres armes, l’avancée des forces ukrainiennes.

RFI