Coupe du monde 2022 : Ghana-Uruguay, une rencontre particulière pour une place en huitièmes

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Les équipes du Ghana et d’Uruguay s’affrontent pour une place en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2022, ce 2 décembre à Al Rayyan, dans le groupe H du tournoi. Une rencontre particulière pour les Ghanéens qui avaient été privés par les Uruguayens et Luis Suarez (1-1 après prolongation, 4 tirs au but à 2) d’une demi-finale mondiale historique pour le football africain, en 2010.

« Je ne suis pas le diable ! » Luis Suarez se défend à nouveau, ce 1er décembre 2022 à Doha. Douze ans après. En cause, ce tir ghanéen que l’attaquant uruguayen avait repoussé des mains, sur sa ligne, au bout de la prolongation en quart de finale du Mondial sud-africain. Un geste qui a privé les Black Stars du but du 2-1 et qui a traumatisé des millions de fans du ballon rond en Afrique.

Aujourd’hui encore, l’ex-défenseur Samuel Inkoom, qui était titulaire ce 2 juillet 2010 à Johannesbourg, repense à cette action. « C’est une chose qui, à chaque fois que je revisionne ce match, me fait penser au fait qu’on aurait pu être en demi-finale si ça avait été un autre joueur que Suarez », raconte-t-il.

« Ce n’est pas moi qui ai raté le penalty »

Suarez, 35 ans désormais, n’a pas non plus oublié ce moment qui a propulsé son équipe en demi-finale de la compétition. « À l’époque, je ne me suis pas excusé d’avoir arrêté le ballon de la main parce que les joueurs du Ghana ont raté un penalty, rétorque le joueur, à la veille de retrouvailles avec la sélection ghanéenne, au premier tour du Mondial 2022. Ce n’est pas moi qui l’ai raté. J’aurais pu m’excuser si j’avais taclé et blessé un joueur. Mais dans cette situation, j’ai reçu un carton rouge et il y a eu penalty. Ce n’est pas ma faute ce qu’il s’est passé ensuite ».

Asamoah Gyan avait en effet envoyé le ballon sur la barre transversale puis les siens s’étaient inclinés 4-2 face aux Sud-Américains lors de la séance de tirs au but. « Après ce match, ça a inévitablement été un peu difficile pour nous-mêmes si en fin de compte nous avons vécu cet épisode normalement, explique Inkoom. Nous étions arrivés à un point où nous portions tous les espoirs du continent sur nos épaules. Nous devions tirer l’Afrique vers le haut. Dans le vestiaire, tout le monde était triste »

« Je n’en veux pas tant que ça à Luis Suarez »

De fait, le Ghana était tout proche d’être la première équipe africaine à disputer les demi-finales de la Coupe du monde. Mais le destin, et les mains de l’ex-pensionnaire de Liverpool (Angleterre) et l’Atletico Madrid (Espagne), en ont décidé autrement. « Je n’en veux pas tant que ça à Luis Suarez parce que c’est le football, ajoute Inkoom. Il défendait aussi son pays. Ça fait partie du jeu ».

Pas question, en outre, pour les joueurs ghanéens présents au Qatar de se laisser rattraper par les démons du passé. « Nous devons nous concentrer sur notre stratégie, prévient le milieu de terrain Thomas Partey, qui avait 17 ans à l’époque. Ce qu’il s’est passé en 2010 restera à jamais gravé dans nos mémoires. Mais c’est un match totalement différent désormais avec des joueurs totalement différents ».

De cette odyssée achevée dans la détresse et les larmes ne subsiste en effet que l’actuel capitaine des Black Stars, André Ayew. « Nous savons que tous les Ghanéens à travers le monde pensent à 2010. Mais peu importe. Ce qui compte, c’est de passer. » Et pour cela, le Ghana aura besoin d’au moins un match nul…