Entretien avec la présidente de l’Udbn : Claudine Prudencio se prononce sur la question du financement public des partis politiques

Politique

La présidente du parti Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn), Claudine Prudencio se prononce sur  la question du financement public des formations politiques. Elle réaffirme également son soutien aux actions du président Patrice Talon. « Le président Talon sait qu’il peut toujours compter sur l’udbn… », dit – elle tout en précisant : « Nous jouons notre partition en tant que composante à part entière de la mouvance présidentielle… ».

 

Vous êtes la seule femme à présider aujourd’hui un parti politique, au lendemain de la réforme du système partisan. Dites-nous d’abord comment se porte l’UDBN ?

L’UDBN se porte bien. Nous sommes conscients des gros défis à relever pour davantage imposer notre parti. Sur toute l’étendue du territoire national, notre machine étend ses tentacules et se réarme pour les challenges à venir. A notre Université d’été d’août 2020, nous avons fait un bilan sans ménagement de la participation de notre parti aux communales passées. Nous nous sommes aussitôt mis à la tâche pour ce qui est du renforcement des capacités de nos cadres et militants.
C’est dans cette dynamique d’ailleurs que vous avez suivi les échos du symposium que nous avons organisé, juste un mois après, sur le bien-être familial et social de la femme militante. Les organes du parti sont renforcés et le processus de restructuration des coordinations entre dans sa phase active.
En dépit des difficultés liées aux défis à relever par un parti comme le nôtre, nous sommes convaincus que nos efforts vont payer. Et l’UDBN a bien sa place sur notre scène politique. Être sacré Meilleur parti politique pour la promotion de la femme, c’est une preuve que, tant que vous êtes sûr de la noblesse de la cause que vous défendez, il ne faut pas se décourager. J’en profite pour dédier, une fois encore, ce trophée à toutes les Amazones et les vaillants soldats qui animent ce parti et le font progresser chaque jour un peu plus. Nous travaillons à accompagner les autres catégories socioprofessionnelles aussi vers leur bien-être. Comme pour vous dire que l’UDBN fait la promotion du leadership féminin mais n’est pas un parti féministe.
Vous convenez avec moi que notre parti se porte globalement bien. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a aucune difficulté sur tous ces chantiers ouverts sur le devenir de notre famille politique, qui tient sa place sur l’échiquier national et son rayonnement sur l’international. En dépit des coups que nous recevons de la part de certains qui pensent encore que la femme ne peut pas aller loin, nous tenons. Il faut bien plus que ça pour nous faire perdre nos convictions.

Mais certaines personnes continuent de penser que votre parti aurait dû ne pas chercher à faire cavalier seul. Ceux-là vous voient plus à l’aise dans d’autres regroupements. Qu’en dites-vous ?
Le Chef de l’Etat Patrice TALON, en accédant au pouvoir le 06 avril 2016, a engagé des réformes dans les différents secteurs du pays. De la politique en passant par l’économie, le social, la justice et les institutions, aucun secteur n’a été laissé de côté.
Du point de vue politique, la réforme du système partisan a été entreprise et un nouveau Code électoral adopté. Ces actions majeures qui concourent à une réorganisation du jeu politique au Bénin et des compétitions électorales, sont diversement appréciées dans l’opinion.
Il est à noter cependant qu’elles ne peuvent pas être appréciées de manière isolée. Ces dispositions résultent d’un ensemble qui doit être apprécié dans une approche systémique cohérente.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la réforme du système partisan n’entrave nullement le multipartisme intégral adopté au lendemain de la Conférence nationale des forces vives de février 1990.
Selon l’article 11 alinéa 1er du nouveau code électoral, ‘’tout citoyen, jouissant de ses droits civils et politiques, est libre d’être membre fondateur ou d’adhérer au Parti politique de son choix. Il est tout aussi libre d’en démissionner’’. La limitation à la création des Partis politiques n’est instituée nulle part et aucune mesure d’interdiction n’enfreint à la création de partis politiques. Au contraire, elle apporte des innovations en ce qui concerne la présence nationale par les membres fondateurs qui, le plus souvent n’était que fictive. Nous ne sommes pas en train de prôner la multiplication anarchique des partis politiques. Mais nous demandons que dans la perception que certaines personnes ont de la réforme du système partisan, on sache prendre les choses dans leur globalité et avec beaucoup de circonspection.
L’UDBN n’est pas un Parti politique seul. Le Parti a enregistré également en son sein, d’anciens Partis et mouvements. L’UDBN n’est pas née aujourd’hui, dans son âge réel ; l’UDBN est animée par des femmes et des hommes qui ne sont pas nés de la dernière pluie. La réforme du système partisan veut des partis politiques forts, agissant réellement sur toute l’étendue du territoire national et donnant la preuve de contribuer à l’éducation des populations à la vie citoyenne. Je ne comprends pas pourquoi certains tiennent à vous voir dans telle ou telle position, à vous voir sur leur trace. Je suis Béninoise comme eux et je suis libre de militer dans le Parti que je veux.

Pourquoi ce soutien au Chef de l’Etat alors que vos militants ne sont pas nommés.
J’ai soutenu le Chef de l’Etat pour son accession au pouvoir et je continue de le faire. C’est ma conviction et je suis libre. Personne ne peut me pousser ailleurs.

Il est souvent aussi évoqué les cas de démissions enregistrées par le parti, notamment au lendemain des élections communales et municipales passées.
Pour la question de démissions, tous les Partis politiques de la place enregistrent des démissions. Parfois, certaines personnes écrivent des noms des inconnus à l’UDBN et racontent qu’il y a eu de démissions pensant qu’elles peuvent entamer mon moral. Mais non ! Ils ne pourront pas. Qu’ils sachent dès aujourd’hui que je suis un dur à cuir.

Mais vous ne voyez pas qu’il y a des personnes qui avaient soutenu à 100% le candidat de la continuité et aujourd’hui sont mieux loties dans le système Talon que vous ?
A l’UDBN, nous ne percevons pas notre position au sein de la mouvance présidentielle et les avantages qui pourraient en découler, en passant le temps à faire la guerre entre ouvriers de la première heure et ceux qu’on pourrait qualifier de la 25ème heure. Nous ne nous attardons même pas sur la position qui est accordée à telle ou telle personne. Le Chef de l’Etat est celui qui choisit de confier des responsabilités à des citoyens de ce pays, pour l’aider à réussir l’œuvre titanesque qu’il réalise pour le bonheur de notre Nation. Nous jouons notre partition en tant que parti politique et en tant que composante à part entière de la mouvance présidentielle. Le Président Talon connait l’importance et la qualité du soutien que lui apporte l’UDBN. Toutes les fois qu’il nous a consultés sur des dossiers importants pour l’avancée du pays, nous avons été là. Et le Président Talon sait qu’il peut toujours compter sur l’UDBN. Je peux donc vous dire que je suis loin de ces calculs que vous tentez de faire transparaitre dans votre question. Comme je vous le disais plus haut, l’UDBN et moi-même avons fait le choix délibéré de soutenir le Président Talon et son action ; ça n’a pas changé. Que tous ceux qui veulent voir l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau dans une posture contraire, sortent de leurs illusions.

Que pensez-vous du processus de financement public des partis politiques au Bénin ?
C’est une question qui est d’actualité et qui mérite qu’on s’y penche avec beaucoup de circonspection. Certes, c’est la loi qui réglemente la mise en place et la gestion de ce financement public des partis politiques. Mais si nous mettons dans la balance toutes les missions assignées aux partis politiques pour mériter d’être considérés comme des entités jouant pleinement leur rôle, il serait plus juste de ne pas s’en tenir seulement aux résultats des élections passées pour déterminer à 100% les formations politiques qui devraient bénéficier de ce financement. Il faut peut-être orienter les réflexions vers des mesures dérogatoires ou carrément une relecture de cette loi. Car l’idée derrière la mise en place de ce financement, c’est de donner aux partis politiques les moyens de bien jouer leur rôle d’animation de la vie publique, d’éducation des citoyens et d’influence positive de la gouvernance. Et c’est pourquoi ce financement est dit public, pour encourager des efforts d’utilité publique, grâce à des deniers publics que tous les citoyens contribuent à constituer.
L’UDBN souhaite en tout cas que la réflexion soit menée. Nous saluons les efforts qui sont déjà faits par le régime du Président Talon, en vue de la mise en place de ce financement que beaucoup de régimes précédents n’ont pu mettre en route.

Un message en direction de vos militants
Je tiens à rendre hommage à toutes les braves Amazones et tous les vaillants soldats qui font les piliers de l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau. Je leur dis merci pour leur sens de loyauté, d’abnégation et de détermination. Je sais qu’ils reçoivent beaucoup de pression. Mais je sais pouvoir compter sur les militantes et militants convaincus des nobles idéaux de notre parti. Le contact sera davantage régulier, et beaucoup d’actions concrètes sont prévues en leur faveur. Le bien-être du militant est une grande préoccupation pour nous à l’UDBN. Merci également aux membres du Bureau Exécutif National, aux éminents cadres du parti, aux responsables des organes, aux coordonnateurs.

 

Entretien réalisé par Fraternité

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