Beaucoup de partis perdront le contrôle des mairies

Politique

Au regard des résultats provisoires des élections communales, municipales et locales du dimanche 28 juin dernier, beaucoup de formations politiques qui étaient à l’exécutif risquent de perdre ce privilège.

Les partis et alliances de partis politiques en lice lors des élections du dimanche dernier sont mus par un seul souci, celui de parvenir à contrôler l’exécutif donc occuper le fauteuil de maires de communes. Ceux qui étaient aux affaires veulent s’y maintenir. Les autres ont eux aussi l’ambition de leur succéder, en s’adjuvant le maximum de voix. Les fauteuils de maires étaient mis en jeu et le jeu électoral fut ouvert.
Dans certains cas, des maires sont restés candidats de leurs partis, avec le ferme espoir de rempiler. Certaines formations politiques, malgré la mauvaise expérience vécue avec leurs militants à la tête de nos mairies, ont dû changer de fusil d’épaule, en positionnant d’autres en remplacement des anciens. C’est le cas par exemple à Aplahoué dans le Couffo, où l’ancien maire est absent de la liste des candidats de sa formation de base, Union fait la Nation. Dans certaines localités, il y a une nuance ; les anciens maires, à défaut d’être éjectés de la liste, sont cependant restés mais à des positions très inconfortables. C’est le cas du maire de la municipalité de la ville capitale, Porto-Novo, où M. Océni Moukaram n’a pas gardé la tête de liste dans sa formation d’accueil après sa dissidence du PRD de Me Adrien Houngbédji.
Les formations politiques en lice, ont rivalisé de calculs pour maximiser leur chance de gain. Beaucoup ont, comme il est de coutume, misé sur des chevaux gagnants, ceux-là même en mesure de recevoir l’onction de la majorité des électeurs.
Mais c’est sans compter avec la force de frappe de chacun et de la volonté des électeurs. Les choix opérés par ces derniers ont donné une autre orientation à la configuration des conseils communaux et municipaux. Dès lors, ceux qui espéraient pouvoir jouer les premiers rôles se retrouvent dans une situation inconfortable où leur chance d’être à l’exécutif tient du jeu des négociations, d’alliances même de contre nature, de combinatoires. A Cotonou par exemple, même en avance sur les autres partis, l’alliance RB-RP n’ayant pas réuni la majorité absolue, ne saurait se flatter de cette marge très mince pour espérer contrôler la mairie encore, même après deux mandats consécutifs. Le code électoral en son article 400 est très édifiant à ce sujet : « Le maire et ses adjoints sont élus par le Conseil communal ou municipal en son sein, au scrutin uninominal secret et à la majorité absolue.
Le candidat aux fonctions de maire est proposé par la liste ayant obtenu la majorité absolue des conseillers. »
L’ambition d’aller aux affaires anime chacune des forces en présence. En témoignent les thèmes de campagne qui sont contradictoires, ou qui prennent le contre-pied de la vision ou du projet de l’autre.

En effet pour les un, les Soglo ont suffisamment fait leurs preuves à la tête de cette municipalité et il conviendrait de donner la chance à d’autres d’apporter du neuf dans la gestion des ordures, des inondations, etc. Au programme des 3CI (Cotonou en Campagne Contre les Inondations) va s’opposer tout le long de la campagne, un autre dénommé CP, c’est-à-dire « Cotonou Propre » soutenu par l’Honorable Candida AZANNAI et sa troupe de l’UN.
Ailleurs, le bilan élogieux des maires sortants a séduit au point où les populations n’ont pas hésité à renouveler simplement le mandat à leurs dirigeants. Mais ils ne seront pas nombreux à revenir.

Beaucoup d’anciens maires qui ont encore l’envie de rempiler sont actuellement en difficultés vu les résultats obtenus lors des élections communales, municipales et locales qui consacrent la troisième mandature des conseils communaux et municipaux et donc la troisième génération des maires.