Atao Hinnouho parle des activités du laboratoire New Cesamex

Politique

Hospitalisé au Centre national hospitalier et universitaire (CNHU) le 27 avril 2018 suite à une agression au Tribunal de Cotonou, le député Mohamed Atao Hinnouho, a reçu ce 29 avril 2018, la visite de certains de ses collègues députés de l’opposition parlementaire. A cette occasion, il a livré sa version des faits qui lui sont reprochés dans l’affaire de faux médicaments.

Dans son adresse à ses collègues, le député Atao a expliqué comment il a contribué à l’arrivée du laboratoire New Cesamex sur le marché béninois de produits pharmaceutiques. « Je me suis investi pour que ce laboratoire (New Cesamex – ndlr) accorde beaucoup de crédibilité au marché pharmaceutique béninois qui n’est même pas rentable vis-à-vis du marché des autres pays », informe-t-il.

Mohamed Atao Hinnouho a été élu député de la 15ème circonscription électorale du Bénin pour la première fois en 2011 sur la liste du Parti du Renouveau démocratique (PRD). Il a été réélu en 2015 sur la liste de sa propre formation politique, « le Réseau Atao », créée après sa démission du PRD en 2012. Depuis 2011, le député dit n’avoir plus de lien avec le milieu pharmaceutique béninois. Toutefois, il semble toujours avoir gardé un droit de regard sur les opérations du laboratoire New Césamex au Bénin.

C’est du moins ce qui ressort de ses propos: « J’ai insisté pour que le laboratoire fasse les choses dans les règles de l’art. (…) Tous les produits du laboratoire reçoivent l’autorisation de mise sur le marché avant que je n’accepte qu’on les envoie sur le marché. Je veille toujours pour que la qualité des produits envoyés au Bénin soit irréprochable. (…) Le laboratoire travaille avec un indien ici (au Bénin – ndlr) qui a plein pouvoir de recruter qui il veut. Je n’ai aucun pouvoir dedans, je ne suis même pas actionnaire ».
En ce qui concerne les dépôts de produits pharmaceutique découverts à son domicile et dans certaines de ses propriétés, le député Atao Hinnouho se défend : « C’est depuis 2002 que le sous-sol de ma maison a été loué pour être la représentation pharmaceutique de New Césamex (…) Je ne fais rien d’illégal ». Le député, se disant innocent dans cette affaire, a alors décidé d’écourter la cavale qu’il a entamée depuis décembre 2017 avec sa compagne. Il s’est alors présenté à la justice béninoise.

Depuis son lit d’hôpital : Atao Hinnouho raconte la scène de sa bastonnade

Le député Atao Hinnouho en compagnie de l’un de ses avocats s’est rendu au tribunal ce vendredi pour être écouté par le juge d’instruction. Selon les informations fournies à la presse par son avocat Maître Alfred Bocovo, l’honorable Atao Hinnouho aurait été « attaqué » par des policiers en civil qui l’ont roué de coups. Une situation qui explique son transfert aux services des urgences du CNHU après la décision du juge des libertés.
Depuis son lit d’hôpital où il semble avoir repris un peu de ses forces, l’honorable raconte ce qui s’est passé avec les policiers pendant qu’il se rendait dans le bureau du juge des libertés.
« Ils ont commencé par me brutaliser, ils m’ont molesté. Je n’ai jamais vu ça dans ma vie. Ils me donnaient des coups, ils me tabassaient. Ce que j’ai vécu!!! Non mais…. », raconte-t-il.
D’après ses propos, il se serait retrouvé à l’hôpital dans un état inconscient. « Je ne savais pas que je venais ici. Je me suis réveillé ici », a-t-il ajouté. A l’instar de son avocat, Atao Hinnouho a déploré et condamné cet acte des forces de l’ordre dont il a été victime, alors qu’il s’est rendu de son propre chef chez le juge.
Le juge des libertés s’est conformé à l’article 90 de la Constitution pour le laisser libre de ses mouvements. Il pourrait être toutefois interpellé à nouveau si son immunité venait à être levée par ses collègues députés.

Rebondissement dans l’affaire Atao : Les clarifications du Procureur Togbonon

Rebondissement dans l’affaire dite de faux médicaments impliquant le député de la 15ème circonscription électorale du Bénin, Mohamed Atao Hinnouho. Dans la nuit du 27 avril 2018, le Procureur de la République, Gilbert Togbonon, a tenu un point de presse sur le sujet.
A l’occasion, le Procureur Gilbert Togbonon a apporté des clarifications sur l’inculpation puis la libération du député Hinnouho. Il a également fait la lumière sur les raisons de l’escorte du député aux urgences du Centre national hospitalier et universitaire (CNHU) de Cotonou après sa libération. Voici un extrait de sa déclaration.
Ce vendredi 27 avril 2018, dans la matinée, le juge du premier cabinet d’instruction du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou, a reçu Monsieur Atao Hinnouho qu’il a inculpé et a rendu une ordonnance tendant au placement en détention préventive.
Conformément au Code de procédure pénale, la procédure a été transmise au juge des libertés et de la détention, qui, à l’issue de son audience, a pris une ordonnance de refus de placement en détention préventive.
Il me parait important de rappeler que le juge d’instruction avait précédemment décerné un mandat d’arrêt contre Monsieur Atao Hinnouho. Ce mandat a été délaissé aux officiers de police judiciaire pour exécution. De même, plusieurs enquêtes de fragrance sont en cours contre le susnommé.
Devant le juge des libertés et de la détention, Monsieur Atao Hinnouho a fait savoir au ministère public qu’il aurait été brutalisé et ressentait des malaises. Face à une telle déclaration, j’ai requis le SAMU pour le référer dans un centre hospitalier aux fins de nous assurer de son Etat de santé.
Entre temps, ayant été informé de la présence de Monsieur Atao Hinnouho dans les locaux du tribunal de première instance de Cotonou, les officiers de police judiciaire ont mis en place un dispositif qui a permis de l’interpeller.