Retrait du Bénin de la CADHP : Amnesty international demande aux autorités de revenir sur leur décision

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Suite à la décision prise par le gouvernement béninois de se retirer du protocole de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples Amnesty International demande aux autorités béninoises de revenir sur leur décision.

Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale qualifie de dangereuse la décision prise par le gouvernement de Patrice Talon. « Cette décision, qui a pour effet de bloquer l’accès direct des individus et des ONGs à la Cour africaine  constitue une véritable régression de la part du gouvernement béninois en matière de protection des droits humains », fait-t-elle remarquer dans un article sur le site de Amnesty international...

C’est pourquoi la directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale déclare : « Nous appelons les autorités à revenir sur cette regrettable décision qui est une attaque de front aux droits humains. »

 

Cette décision prendra effet dans un an

 

Défenseur des droits de l’homme, Amnesty international ne cautionne pas une telle initiative qui porte un sérieux coup aux efforts consentis par le Bénin en matière de droits de l’Homme..

Jeudi 23 avril, le  Bénin a annoncé son retrait des huit pays ayant fait l’option en 2016 de donner l’opportunité aux populations de saisir la CADH pour se faire justice.

Une décision qui intervient au lendemain de l’ordonnance de la CADHP.

En effet, le 17 avril 2020, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a demandé à l’Etat béninois de surseoir à l’organisation des élections communales suite à une plainte de l’opposant et hommes d’affaires, Sébastien Ajavon.

La Cour africaine est l’organe judiciaire de l’Union Africaine pour la protection et la promotion des droits humains par ses Etats membres. Elle a été créée par le protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples adopté en 1998.

En ratifiant ce protocole et en faisant la déclaration à son article 34.6, le Benin avait permis aux individus et ONGs, après épuisement des voies de recours internes, de saisir la Cour pour dénoncer les violations de la Charte africaine par l’Etat.

Le Bénin devient le troisième pays du continent après le Rwanda et la Tanzanie,  et le premier en Afrique de l’Ouest à retirer le droit des individus et des ONGs de déposer des plaintes auprès de la Cour africaine. Cette décision prendra effet dans un an.

 

Emmanuel Amour T.

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