En Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara continue d’entretenir le suspens. Dimanche 22 juin, il a annoncé qu’il prendrait une décision « dans les jours qui viennent » concernant sa candidature à la présidentielle d’octobre, pour briguer un potentiel quatrième mandat à la tête du pays. Une réponse attendue par des dizaines de milliers de partisans lors du congrès de son parti, le RHDP, à Abidjan, au lendemain de sa désignation comme candidat à la présidentielle.
Face à stade archicomble, le président Alassane Ouattara fait le bilan de son mandat tout en insistant sur un point : l’importance de préserver la paix et la sécurité. Interpellé par le Congrès, qui souhaite sa candidature à la présidentielle d’octobre, le président se réserve du temps. « Je vous ai compris. Je vous remercie pour votre confiance. Je prendrai dans les jours qui viennent, après mûre réflexion en mon âme et conscience, une décision », a-t-il déclaré.
Une nuance donc, mais qui n’a pas entamé la ferveur de certains militants, tous vêtus de t-shirts orange, la couleur du parti. Beaucoup devront encore attendre quelques jours pour entendre une réponse plus claire de leur leader, rapporte notre correspondante à Abidjan, Bineta Diagne.
« Ado président ! », scandaient, optimistes, de jeunes militants en sortant du stade, convaincus d’avoir entendu une réponse positive à la demande du Congrès. « Pour le développement de la Côte d’Ivoire, c’est l’homme qu’il nous faut » affirme une femme d’âge mûr qui interprète son discours comme un « oui à la candidature ».
Du côté de la tribune officielle, les réactions étaient « plutôt mitigées », confie un responsable du parti. « Le président nous a pris de court », reconnaît un ministre, qui s’attendait à une réponse aujourd’hui.
Des intentions en suspens
Dans l’opposition, où quatre personnalités politiques sont inéligibles, le scepticisme règne. « Je ne peux pas rester silencieux devant les dérives qui veulent nous faire revenir au parti unique » affirme l’ancien président Laurent Gbagbo . « Je n’abandonnerai pas le combat contre le quatrième mandat » insiste-t-il.
« Face à la pression des cadres du RHDP, Alassane Ouattara résiste, connaissant les risques et les enjeux d’une candidature de trop », affirme Pascal Affi N’Guessan. « J’espère qu’il fera le bon choix », ajoute le leader du FPI. De son côté, « si rien n’est fait, l’élection n’aura pas de légitimité, ni de crédibilité », martèle Tidjane Thiam, le président du PDCI.
La collecte des parrainages démarre le 1er juillet. Les candidats à la présidentielle ont jusqu’au 26 août pour déposer leur dossier.