L’ambassadeur de France au Mali a trois jours pour quitter le pays : « La France prend note » de la décision de Bamako et rappelle Joël Meyer à Paris

Afrique

L’ambassadeur de France au Mali a trois jours pour quitter le pays. Joël Meyer était convoqué à la mi-journée au ministère malien des Affaires étrangères, à la suite de propos tenus ces derniers jours par Jean-Yves Le Drian. Les autorités françaises ont réagi en fin de journée. « La France prend note » de la décision de Bamako et rappelle donc Joël Meyer à Paris.

Après des mois d’escalade verbale entre les deux pays, le chef de la diplomatie française avait jugé « illégitimes » les autorités de transition. L’ambassadeur de France, Joël Meyer, a 72 heures pour quitter le Mali. Le communiqué du gouvernement a été lu sur les ondes de l’ORTM, la télévision nationale ce lundi: « Cette décision fait suite aux propos hostiles et outrageux » tenus « récemment » par Jean-Yves Le Drian et à la « récurrence de tels propos par les autorités françaises à l’égard des autorités maliennes en dépit des protestations maintes fois élevées ».

Ces derniers jours, dans les médias français, le chef de la diplomatie française avait jugé « illégitimes » les autorités de transition et dénoncé leur « fuite en avant ». Il a aussi estimé que le groupe russe Wagner était déjà à l’œuvre au Mali et qu’il y « protégeait les autorités en échange de l’exploitation des richesses minières du Mali ».

Des propos jugés « contraires au développement de relations amicales entre nations ». Les autorités maliennes réaffirment enfin leur « disponibilité » à « maintenir le dialogue et poursuivre la coopération avec l’ensemble de ses partenaires internationaux, y compris la France », mais « dans le respect mutuel et sur la base du principe cardinal de non-ingérence ».

Réaction des autorités françaises

Les autorités françaises ont réagi en fin de journée. « La France prend note » de la décision de Bamako et rappelle donc Joël Meyer à Paris. Le communiqué du Quai d’Orsay met en parallèle cette expulsion de l’ambassadeur de France avec celle du représentant de la Cédéao au Mali, c’était en octobre dernier. Les autorités de transition l’avaient accusé d’«agissements incompatibles » avec sa fonction, (à cause des relations qu’il pouvait avoir avec certaines personnalités de l’opposition notamment).

Le communiqué du gouvernement français exprime aussi la solidarité de la France avec le Danemark dont un contingent militaire a été expulsé du Mali, la semaine dernière, parce qu’il n’avait pas obtenu toutes les autorisations nécessaires à son déploiement. Des « motifs infondés », tacle au passage le communiqué français.

Ces deux références peuvent être lues comme une manière pour Paris de ne pas restreindre l’expulsion de son ambassadeur à une brouille franco-malienne, mais plutôt de la placer dans un contexte de relations tendues du Mali avec l’ensemble de ses partenaires traditionnels.

Avec RFI