Supposée correction infligée à deux amoureux à Possotomè : 9 personnes interpellées dont la femme, le jeune introuvable

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(Le chef de village, des dignitaires du culte zangbéto et des têtes couronnées auditionnés au commissariat de Bopa)

Neuf personnes dont des dignitaires du culte vodoun zangbeto et têtes couronnées di village de Ouassa-Kpodji dans l’arrondissement de Possotomè sont interpellés depuis mardi 9 novembre par le commissariat de police de Bopa. A l’origine, une fréquentation amoureuse entre un jeune et une « femme d’autrui » du village de Ouassa-Kpodji considérée comme une veuve par certains. Après la réunion qui a décidé dans la nuit du lundi au mardi 9 novembre de la correction que devaient subir les deux amoureux, la direction départementale des Affaires Sociales et de la Microfinance du Mono saisie du dossier a, à son tour, sollicité la police qui est passée à l’interpellation des personnes citées dans l’affaire : des gardiens de la tradition, tête couronnées et chef du village. Au total, 9 personnes ont été interpellées. Leur audition par le commissariat de police de Bopa s’est poursuivie dans la nuit du mardi au mercredi. Il n’est pas exclu leur présentation devant le Procureur de la république dans les heures qui suivent.

Les faits

Il y a environ trois semaines, un cultivateur a été informé de l’existence d’une fréquentation peu ordinaire entre « sa femme » et un jeune que son neveu a logé dans sa maison à Ouassa-Kpodji, un village de l’arrondissement de Possotomè. Le jeune, selon nos informations, serait un métayer et beau-frère du neveu du cultivateur. Il est venu dans la localité pour les travaux champêtres. Et selon les mêmes sources, le jeune et la femme du cultivateur  auraient des fréquentations amoureuses interdites par la tradition. (Le cultivateur cocufié exercerait la nuit la profession de gardien au domicile privé d’une personnalité)

En effet, selon nos investigations, la femme, une ex-veuve se serait remariée à un cultivateur. Informé des fréquentations peu orthodoxes entre sa femme et le jeune que son neveu a hébergé , le cultivateur a alors sollicité l’intervention des dignitaires du culte zangbéto. Le jeune métayer a dû par la suite quitter Ouassa Kpodji et loué ailleurs à Ouassa Tokpa. Il y a quelques jours, le jeune a reçu nuitamment dans sa nouvelle gîte la « femme » dont il est amoureux. C’est ainsi que informés, les vieux du village, pour la plupart adeptes de Zangbeto de la localité, ont été sollicités, selon nos sources. Et selon une tradition du village qui date de très longtemps, les relations sexuelles extra-conjugales et autres fréquentations obscures entre une femme mariée et un homme sont interdites. Une femme mariée, n’a donc pas le droit d’avoir des relations sexuelles extra-conjugales ni fréquenter dans des conditions floues un homme. Tout contrevenant à cette tradition est convoqué par les dignitaires, notables et têtes couronnées du village. C’est ainsi que suite à leurs comportements, le jeune et la femme ont été convoqués sous l’arbre à palabres pour leur audition et autres rituels du vodoun zangbéto de la localité.

« Le jeune et la femme n’ont pas été ligotés »

Selon un jeune de la localité rencontré, la femme et le jeune « n’ont pas été ligotés », ni attachés comme des bêtes de somme comme l’ont fait croire certains médias. Ils n’étaient non plus mis à genoux, torse nu. Comme l’exige la tradition, l’homme et la femme ont été sommés de payer une somme d’argent, de donner des bouteilles de Sodabi et de boissons sucrées sans oublier un panier de moustiques et un cochon. Le jeune devait apaiser les dignitaires de Ouassa Kpodji comme ceux de Ouassa Tokpa, rapporte un autre jeune de la localité. Autre possibilité, les concernés peuvent  donner les présents demandés sur place après le verdict ou obtenir amende favorable et amener les boissons et la somme d’argent un jour qu’ils proposeront  et qui sera convenu de commun accord avec les dignitaires.

Selon nos informations, le jeune aurait disparu par la suite et est resté introuvable. Il n’a donc pas été alors interpellé mardi par les éléments du commissariat de police de Bopa. Certains font croire qu’il aurait été conduit hors du village et interdit d’y mettre pied après le jugement intervenu dans la nuit du lundi au mardi.Intox ou vérité? Ce qui est certain, seuls, neuf dignitaires parmi lesquels le chef de village de Ouassa Kpodji, des dignitaires du culte zangbéto de la localité, des têtes couronnées ont été embarqués par la police. Leur audition était en cours dans la nuit du mardi au mercredi 10 novembre. Ils sont gardés et seront présentés devant le procureur pour la suite du dossier.

 

La Rédaction