Bénin: 4 ans de prison pour les 5 patrons accusés

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Au Bénin, la justice a eu la main lourde contre cinq dirigeants de sociétés pharmaceutiques. Le procès dit des «faux médicaments» jugé en flagrant délit le 6 mars dernier a livré son verdict ce mardi matin. Quatre ans de prison ferme pour chacun assortis de lourdes amendes.

Quatre ans de prison ferme, 10 millions de francs CFA d’amende pour les cinq patrons grossistes agréés. Et ce n’est pas tout : ils devront verser de façon solidaire à l’Etat des dommages évalués à 100 millions de CFA.
Les trois juges ont retenu contre eux les délits « d’exercice illégal de pharmacie et de vente de médicaments falsifiés ». Ils ont suivi l’essentiel des réquisitions. Il y a eu quelques relaxes, mais ce sont les «gros» qui ont payé. La justice ordonne aussi la destruction des stocks saisis.
La lecture du jugement a été brève pourtant la salle a eu le temps de ronchonner et de pester. Après le verdict, la cour s’est retirée et les condamnés, vêtus de gilet bleu siglé prison civile de Cotonou, sont sortis par la porte de droite, encadrés par la police. Le patron français de Promopharma s’est alors arrêté à hauteur de ses proches venus de Paris pour embrasser sa compagne et serrer des mains.
Plus tard, ils ont embarqué dans un fourgon, direction la maison d’arrêt de Cotonou sous l’œil de leurs amis et proches restés dans la cour. Les avocats sont réservés après ce jugement ; très peu ont accepté de parler à la presse. Ils ont juste annoncé qu’ils feront appel.

Verdict du procès des faux médicaments, un geste fort selon le Fonac

Cinq grossistes en médicaments béninois ont écopé d’une peine de quatre ans de prison ferme et de 100 millions de francs CFA d’amende. Ils ont été jugés ce matin à Cotonou. Le procès dit « des faux médicaments » avait démarré en mars dernier. C’est le premier procès d’une telle envergure pour une affaire de trafic de médicaments. Il impliquait notamment un député, Mohammed Atao. Des centaines de cartons de médicaments ont été saisis chez lui. Depuis lors, Mohammed Atao s’est enfui. Mais malgré cela, l’issue de ce procès reste un geste fort, selon Jean-Baptiste Elias, le président du Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac) du Bénin.
« Ce qui est important à retenir, c’est que désormais au Bénin, on doit savoir que les médicaments constituent des produits importants qui ne peuvent pas circuler dans de mauvaises conditions d’une part, d’autre part les médicaments ne peuvent pas être entre les mains de ceux qui ne sont pas autorisés à le faire. […] Tous ceux qui s’adonnent à de telles pratiques doivent savoir que désormais le règne de l’impunité est exclu dans ce domaine-là et qu’il va falloir aller de l’avant. »