Yayi réaffirme sa volonté pour la tenue des élections locales, législatives et présidentielles

Politique

Yayi réaffirme sa volonté pour la tenue des élections locales, législatives et présidentielles

Le Président Boni Yayi réaffirme clairement sa ferme volonté de créer les meilleures conditions possibles en vue de la tenue des élections, et en premier lieu, les élections communales et locales. Le Gouvernement a mis, à ce jour, en dépit des difficultés financières actuelles, à la disposition du Cos-Lepi, 13.183.000.000 francs CFA. « Mon Gouvernement a mis, à ce jour, en dépit des difficultés financières actuelles, à la disposition de cette structure, la somme de treize milliards cent quatre-vingt-trois millions (13.183.000.000) francs CFA pour lui permettre d’accomplir convenablement sa mission. Mon Gouvernement se tient également prêt à convoquer le corps électoral dès que la CENA l’aura saisi à cet effet », a déclaré hier le chef de l’Etat Boni Yayi lors des travaux de la deuxième édition du dialogue politique entre le Bénin et l’Union Européenne. Lire le discours d’ouverture du chef de l’Etat, Boni Yayi à l’occasion.

– Monsieur l’Ambassadeur, Chef de la Délégation de l’Union Européenne au Bénin ;
– Monsieur le Ministre d’Etat, Chargé de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ;
– Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
– Madame, Messieurs les Ambassadeurs et Chef de Bureau;
– Honorables Invités;
– Mesdames et Messieurs;
C’est avec un immense plaisir que je vous accueille, ici, au Palais de la République, dans le cadre de la tenue, ce jour mardi 02 décembre 2014, des travaux de la deuxième édition du Dialogue Politique entre le Bénin et l’Union Européenne, au titre de l’Article 8 de l’Accord de Cotonou de juin 2000.
J’adresse tout particulièrement mes remerciements, ceux de mon Gouvernement et du peuple béninois à nos invités, ici présents. Je veux nommer :
– Monsieur Joseph COLL, Chef de la Délégation de L’Union Européenne près le Bénin ;
– Monsieur Hans-Jörg NEUMANN, Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne près le Bénin ;
– Monsieur Jos VAN AGGELEN, Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas près le Bénin;
– Madame Aline KUSTER MENAGER, Ambassadrice de la République Française ; et
– Monsieur Jean-Louis PONT, Chef du Bureau de Coopération du Royaume de Belgique près le Bénin.
Madame et Messieurs les Ambassadeurs,
Nul ne demeure plus qualifié que vous pour porter le dialogue entre nos deux Parties.
C’est donc fort de la longue tradition d’entente et de coopération qui unit le Bénin et l’Union Européenne, fort de votre engagement constant à nos côtés et fort de votre amitié que je vous souhaite, au nom de mon Gouvernement et en mon nom personnel, la bienvenue à notre rencontre, la deuxième du genre.
Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Cette seconde édition du dialogue que nous tenons ce jour témoigne du caractère particulier des relations qui unissent l’Union Européenne et mon pays, le Bénin ainsi que notre volonté commune de maintenir l’excellence de ces relations.
En effet, unies par des liens historiques, nos deux Parties partagent les mêmes valeurs fondamentales du monde libre que sont : la défense de la démocratie, l’Etat de droit, le respect des droits de l’homme, la promotion de la bonne gouvernance, de la paix et de la sécurité et la lutte contre le terrorisme et la criminalité.
C’est justement dans cette ligne que s’inscrit notre partenariat basé sur les objectifs communs de développement que sont, entre autres, le renforcement des relations politiques, économiques et socioculturelles, l’éradication de la pauvreté à travers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
Le chantier est donc immense. Etape par étape, nous parviendrons à relever ces défis les uns après les autres.
Ma conviction est que, riches de notre commune détermination, nous saurons poser les jalons d’un véritable dialogue ; un dialogue qui se veut plus flexible, plus simple, plus direct et plus politique, un dialogue sans tabou, sans langue de bois ni interdit.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
De nombreuses questions sont inscrites à l’ordre du jour de nos travaux, toutes aussi importantes les unes que les autres. Il me paraît, cependant, utile de rappeler celles qui retiennent le plus mon attention. Je veux citer le contexte politique et social au Bénin, l’état des relations de coopération entre l’Union Européenne et notre pays, l’économie, le climat des affaires, le commerce et les questions de sécurité régionale.
Ces différentes questions résument, à mon sens, l’essentiel des axes de notre partenariat stratégique et traduisent, à elles seules, l’importance, voire l’enjeu que revêtent nos présentes assises.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
La stabilité et la paix dont nous jouissons au Bénin résident dans l’attachement de toute la classe politique et de la population béninoise à notre système démocratique. Nous sommes collectivement déterminés à respecter les principes démocratiques que sont le pluralisme politique, les libertés publiques et les droits de l’homme, la séparation des pouvoirs et les élections libres et transparentes.
La stabilité de nos Institutions garantit les bases du développement et les conditions d’une saine émulation socioéconomique. Les réformes économiques majeures entreprises, ces dernières années, par mon Gouvernement ont contribué au rétablissement des équilibres macroéconomiques et à la relance de la croissance économique. De plus en plus, notre économie s’affirme comme une économie stable, dynamique et ascendante.
Par ailleurs, l’amélioration constante du climat des affaires par la poursuite et l’approfondissement des réformes structurelles et le renforcement du cadre juridique font aujourd’hui du Bénin une place financière sécurisée.
Je voudrais rappeler à cet effet que le Rapport « Doing Business » 2015, qui vient d’être publié le 29 octobre dernier par la Banque Mondiale, souligne que le Bénin est le pays qui a connu cette année, parmi les 189 pays évalués, la plus forte progression du classement, en passant de la 175ème place à la 151ème, soit une progression de 24 points
Ce nouveau positionnement vient justifier, si besoin en était encore, les résultats de la Table Ronde pour le financement du développement du Bénin que mon Gouvernement a organisée du 17 au 19 juin 2014, à Paris, et qui lui a permis de mobiliser des engagements nouveaux de l’ordre de 5.606 milliards de francs CFA, soit environ 11,2 milliards dollars US, en faveur du financement de ses projets de développement.
Je voudrais alors saisir cette occasion pour vous réitérer, une fois de plus, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et à travers vous vos pays respectifs ainsi qu’à tous nos partenaires, la reconnaissance infinie du peuple et du Gouvernement béninois pour ce soutien inestimable à nos efforts de développement.
Je sais que votre précieux concours ne nous fera pas défaut dans la mobilisation effective des ressources promises au cours de cette Table Ronde.
Ma conviction est que nous devons briser le cercle vicieux de la pauvreté et renforcer les bases d’un développement socioéconomique harmonieux et durable. La démocratie ne peut se construire et s’enraciner que dans la mesure où elle assure le développement économique et le bien-être social des citoyens.

Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Dans le but de consolider ces progrès, mon Gouvernement entend accélérer le rythme des réformes en cours. Pour cela, nous travaillons activement à créer l’environnement juridique et institutionnel nécessaire pour faciliter l’accès des micros et petites entreprises au financement, notamment bancaire et assurer la dématérialisation des procédures de pré-dédouanement.
Mon Gouvernement, avec le soutien de ses différents partenaires, ne cesse de se battre pour l’amélioration de la gouvernance au Bénin, notamment à travers la lutte contre la corruption sous toutes ses formes, la transparence et la reddition des comptes, la mise en place d’institutions solides notamment le projet de création et de constitutionnalisation d’une Cour des Comptes.
Tous ces efforts concourent au renforcement du climat des affaires et à la création de richesses et d’emplois.
Cependant, je sais qu’en la matière de nombreux défis restent à relever et mon Gouvernement s’y attèle afin de rendre le marché béninois plus attractif et plus compétitif.

Excellences, Mesdames et Messieurs,
En cette veille de grandes échéances électorales que s’apprête à vivre le Bénin, vous pouvez constater avec moi que le contexte sociopolitique devient un peu tendu au sein de la classe politique. Si certains propos et allusions tendant à semer la confusion dans l’esprit du peuple béninois sont à condamner, il importe tout de même de souligner que ceci participe de la vitalité de la démocratie béninoise et de son évolution progressive vers la maturité.
Mon Gouvernement, pour sa part, reste très attaché des acquis démocratiques de la Conférence Nationale des Forces Vives du 11 février 1990. Aussi, voudrais-je réaffirmer clairement notre ferme volonté de créer les meilleures conditions possibles en vue de la tenue des élections, et en premier lieu, les élections municipales, communales et locales.
C’est pourquoi, mon Gouvernement a tenu à instaurer des rencontres régulières avec les membres de COS-LEPI pour faire le point de la réalisation des travaux de correction de la Liste Electorale Permanente Informatisée (LEPI). A ce titre, mon Gouvernement a mis, à ce jour, en dépit des difficultés financières actuelles, à la disposition de cette structure, la somme de treize milliards cent quatre-vingt-trois millions (13.183.000.000) francs CFA pour lui permettre d’accomplir convenablement sa mission. Mon Gouvernement se tient également prêt à convoquer le corps électoral dès que la CENA l’aura saisi à cet effet.
Ce sont là, Excellences, Mesdames et Messieurs, autant d’actions qui prouvent que mon Gouvernement reste profondément attaché aux principes démocratiques et travaille résolument à la mise en œuvre des politiques de développement dans le respect des droits de chacun et de tous.
Je reste persuadé que sans le respect des droits fondamentaux, sans la promotion de la dignité, de la justice et sans un dialogue permanent et inclusif, notre démocratie serait vidée de toute sa substance.
Excellences, Mesdames et Messieurs ;
Mon pays, le Bénin, vient de signer, le samedi 29 novembre 2014, à Dakar, en marge des travaux du 15èmeSommet de la Francophonie, son Programme Indicatif National(PIN) pour le compte du 11ème Fonds Européen de Développement(FED).
D’un montant de 372 millions d’euros, soit environ 244 milliards 32 millions de francs CFA pour la période allant du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2020, ce programme vient appuyer, de façon significative, les efforts du Gouvernement dans les secteurs de développement aussi importants que, la bonne gouvernance, l’agriculture, l’accès à une énergie moderne et durable et la société civile.
A travers cette enveloppe, l’Union Européenne maintient sa place de premier contributeur au développement du Bénin et renforce ainsi son leadership au sein de la famille des partenaires techniques et financiers de mon pays.
C’est le lieu d’exprimer à nouveau à l’endroit de toutes les Autorités de l’Union Européenne et, en particulier, à mon ami Neven MIMICA, Commissaire Chargé de la Coopération Internationale et du Développement de l’Union Européenne, tous nos sentiments de gratitude et de reconnaissance.
Je voudrais également rappeler que mon pays a été très honoré d’accueillir, au début du mois de septembre 2014, l’ancien Commissaire européen au Développement, Monsieur Andris PIEBALGS. Son séjour au Bénin nous a permis de prendre d’importantes décisions qui concourent toutes au renforcement de la coopération entre nos deux Parties. La réalisation dans les prochains mois, sur financement de l’Union Européenne, de la construction du pont « Womè-Cocotomè », dans la commune d’Abomey-Calavi, sera, j’en suis convaincu, d’un grand soulagement pour les populations de cette localité.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Dans la perspective de la signature des Accords de Partenariat Economique (APE), mon Gouvernement a organisé, le 15 janvier 2014 ici à Cotonou, les consultations régionales du panel des Eminentes personnalités sur l’avenir du Groupe ACP.
Cette réunion a permis de jeter les bases d’une renaissance du Groupe ACP. Elle a également été l’occasion de réfléchir sur l’avenir du partenariat privilégié des ACP avec l’UE.
Comme vous pouvez vous en rendre compte, la question des APE a constitué pendant plus d’une décennie, un point sur lequel l’Europe et les ACP n’ont pas eu de convergence de vues. Pendant toute cette période, mon pays est resté confiant en la capacité des deux (02) Parties à parvenir à un compromis mutuellement avantageux.
Je voudrais saisir cette occasion pour exprimer, une fois encore, mes sincères félicitations à tous les acteurs dont les efforts ont permis la signature, le 10 juillet 2014, de ces accords entre l’Union Européenne et la CEDEAO.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
La sous-région ouest-africaine fait face actuellement à d’importants défis sécuritaires qui menacent la stabilité des Etats et risquent de compromettre dangereusement la paix et la sécurité. Ces défis ont noms : terrorisme, piraterie maritime, criminalité transfrontalière organisée, trafics illicites de toutes sortes.
Face à la gravité de ces menaces, mon Gouvernement, de concert avec les autres pays de la sous-région et avec l’appui de la communauté internationale, a dû prendre des initiatives pour éviter que celles-ci ne deviennent des facteurs de déstabilisation.
Je voudrais rappeler à cet effet, les efforts que nous avons entrepris dans le cadre de la CEDEAO et de la CEEAC au cours de l’année 2013, à travers l’organisation ici à Cotonou, en mars 2013, de la réunion des Ministres des Affaires Etrangères, et à Yaoundé, en juin 2013, du Sommet conjoint des Chefs d’Etat et de Gouvernement des deux Organisations sous régionales et de la Commission du Golfe de Guinée sur la sécurité maritime. Ces efforts ont abouti à la reconnaissance par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, de la piraterie maritime comme une menace à la paix et à la sécurité internationales.
Enfin, depuis quelques mois, notre sous-région est secouée par une pandémie sans précédent de la fièvre hémorragique à virus Ebola qui a déjà fait des milliers de victimes. L’adoption, par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 18 septembre 2014, de la résolution 2177, confirme l’unité de la Communauté internationale face à la menace globale que constitue cette pandémie.
Le Bénin, mon pays salue cette résolution comme il salue la décision de Monsieur Ban Ki MOON, Secrétaire Général des Nations Unies, de créer une mission onusienne sur le terrain. Le Bénin prend toute sa part dans ces efforts et vient de se doter d’un plan d’action organisant la riposte, la préparation et la gestion d’une éventuelle épidémie de cette maladie.
Aujourd’hui, en l’absence de cas avéré de cette maladie sur le territoire béninois, je puis dire que nos efforts portent leurs fruits.
Je voudrais exprimer la gratitude de mon Gouvernement et celle du Peuple béninois pour l’appui inestimable apporté à notre pays par la Communauté internationale dans sa lutte préventive contre cette pandémie.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Comme je le disais lors de l’ouverture de notre première édition en juillet 2013, nos assises n’ont pas pour vocation de proposer des solutions clé-en-main aux différentes thématiques qui seront abordées. C’est pourquoi, je souhaite que nos discussions se déroulent, comme à l’accoutumée, dans un esprit de partenariat, en vue de parvenir à une compréhension mutuelle et à une définition commune des priorités et principes d’action.
Mon Gouvernement et moi-même restons disposés à entreprendre toute action possible pour maintenir et raffermir le lien de partenariat exceptionnel qui existe si heureusement entre nous.
C’est sur cette note d’espoir que je souhaite plein succès à nos travaux et déclare ouverte la seconde édition du dialogue politique entre le Bénin et l’Union Européenne.
Vive le Bénin !
Vive l’Union Européenne !
Vive la coopération internationale !
Je vous remercie.