Un soldat béninois condamné à 12 ans de travaux forcés

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La Cour d’assises de Cotonou a condamné ce mardi André Kitty, né vers 1991, de nationalité béninoise, soldat de deuxième classe, à 12 ans de travaux forcés pour homicide et coups et blessures volontaires commis en décembre 2013 à Jonquet à Cotonou, avec son arme de service AKM sur les sieurs Waliou Moussa, atteint mortellement et Mr Roland Ndjanna, blessé.

Dans la nuit du 25 décembre 2013 en effet, l’accusé André Kitty, soldat de deuxième classe en service au premier bataillon d’intervention mobile au camp Guézo, qui était de garde au Port Autonome de Cotonou, avait abandonné son poste pour se rendre dans la buvette « SOWETO » sise au carrefour Jonquet de Cotonou, et ce, en compagnie d’un soldat nigérian.

Après avoir pris de la boisson alcoolisée, l’accusé a quitté la buvette et a commencé par menacer avec son arme de service tous ceux qu’il rencontrait dans la rue. C’est ainsi qu’après avoir tiré plusieurs coups de balles en rafales au sol et en l’air, il a atteint mortellement le nommé Waliou Moussa qui l’avait abordé pour s’enquérir des mobiles de son comportement.
Ensuite, il a blessé Mr Roland Ndjanna au volant de son véhicule et qui venait de quitter la pharmacie Jonquet.

Poursuivi pour meurtre et coups et blessures volontaires, l’accusé a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure en précisant devant le juge d’instruction que c’est par inadvertance que sa main a touché la détente de son arme.
L’enquête de moralité de l’accusé lui est favorable. L’extrait du bulletin n°1 de son casier judiciaire ne porte trace d’aucune condamnation antérieure.
Présenté à la barre ce mardi, le militaire André Kitty a décrit les circonstances du crime tout en reconnaissant que Waliou Moussa est mort suite aux balles parties de son AKM. Roland Ndjanna a été aussi blessé par les coups de feu tirés par lui mais involontairement.

« Je n’avais pas l’intention de commettre le crime », se défend l’accusé qui avoue avoir bu de la bière mais pas au point d’être ivre.
Soutenant n’ayant pas abandonné son poste, l’accusé se défend être sorti pour chercher de quoi manger et non pour prendre de l’alcool. Le regard cloué au plancher, ce soldat de l’armée béninoise affirme regretter beaucoup le drame survenu et demande la clémence de la Cour.
Le ministère public représenté Rodrigue Ago, démontre que les éléments constitutifs du crime d’homicide et coups et blessures volontaires sont établis. Il demande à la Cour de déclarer M. André Kitty, coupable d’homicide et coups et blessures volontaires sur lesdites victimes et de le condamner à vingt (20) ans de travaux forcés.

Du côté de la défense, Me Tchiakpè Patrick plaide coupable et demande cependant que l’infraction d’homicide et coups et blessures volontaires soit requalifiée en homicide et coups et blessures involontaires. « L’accusé est quelqu’un qu’on peut récupérer », plaide-t-il.

Délibérant, la Cour déclare M. André Kitty, coupable d’avoir commis un homicide et fait des blessures à partir des coups de feu de son arme de service AKM en atteignant mortellement le nommé Waliou Moussa et en blessant Mr Roland Ndjanna. Elle prononce contre lui, 12 ans de travaux forcés.
L’accusé en détention préventive depuis le 30 décembre 2013.
La Cour était composée de Christophe Atinmakan (Président), des sieurs Victor Fatindé et Guy Honga (assesseurs) et Me Chéou Christophe (greffier).