Un alphabet de 33 lettres inventé pour « l’essor »des langues africaines

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Un groupe de chercheurs béninois a présenté samedi 10 août 2019 lors d’une conférence publique dans la grande salle de conférence de la bourse du travail à Cotonou, le condensé de plusieurs décennies de recherche. L’initiative a réuni des invités dont des spécialistes en alphabétisation des langues nationales, des représentants d’associations de promotion des langues et cultures endogènes,Professeurs d’université, enseignants chercheurs venus de l’Université d’Abomey-calavi (Uac) et d’autres universitaires.

« Alphabet et langues nationales comme éveilleurs des consciences des peuples et des nations – cas de l’alphabet GBÉKOUN ». C’est le thème de cette conférencepublique. Elle a comme objectif général de présenter à l’opinion nationale et internationale, les fruits de plusieurs années de recherche.L’alphabet Gbékouna étéinventé parfeu AdigbèTogbédji de nationalité béninoise. À sa suite,
feuHouessèAyigbèdékin a créé grâce à cet alphabet, une école typiquement et authentiquement en langues nationalesqui utilise Gbékoun pour enseigner toutes les disciplines dans les langues nationales. De façon spécifique, de cet alphabet, est née deux centres de formation, l’un dénommé « Gbèhèin’azinyèmèin qui forme les formateurs (les maîtres/enseignants/Professeurs) et l’autre,Finfontèinmèwigbédjiton, qui est un centre d’éveil du continent noir. Le second centre forme toute personne désireuse de s’instruire dans sa langue maternelle. « Nous avons créé une langue qui intègre déjà le Dendi, le Yoruba, le Bô, le Yom, le Aizô, le Fongbé, le Adjagbé… Un enfant de six (6) ans qui entame l’école chez nous, sera instruit dans toutes les dsciplines et ceci dans sa langue nationale ou maternelle sans faire allégeance à une autre langue étrangère », précise monsieur HodonouGnénoukpo, filsdu défunt inventeur. Gbékun est un alphabet à trente trois (33) lettres qui permet d’écriretoutes les langues africaines de façon authentique et sans apportd’un alphabet étranger comme celui dufrançais, de l’Alphabet phonétique international (API) ou encore moins de l’alphabet utilisé au Bénin pour transcrire les langues nationales. Gbékoun apparaît à cet effet comme l’alternative crédiblepour ledéveloppementdes paysafricains en général et du Bénin en particulier.

« Une nation ne se développe pas dans une langue étrangère. Si nousprenons l’exemple des autres nations telles la Chine, le Japon…elles parlent leurslangueset elles écrivent avec leur propre alphabet », a renchériles conférenciers.On peut donc se servir de l’alphabet Gbékoun pour écrire toutes les langues du monde avec les résonnances possibles a-t-il ajouté. Compte tenu de l’importance capitale que revêt cette invention dans le processus de développement de l’Afrique en général et du Bénin en particulier, les conférenciers invitent humblement les chefs d’États du continent noireà prendre la mesure des choses.

En d’autres termes, ces dirigeants doivent s’approprier de cette invention, l’encadrer afin qu’on sache que le Bénin en particulier et l’Afrique en général ont désormais un alphabet authentique. Un alphabet propre aux langues endogènes et qui sert àreprésenter les signes linguistiques des parlers africains. C’estune fierté pour le Bénin et donc une initiative à valoriser par les dirigeants actuels qui d’ailleurs aspirent à révéler le Bénin. Ce faisant, ils impacteraient significativementle quartier Latin d’Afrique. Car commele dit-on, aucune nation ne se développe dans une langue étrangère. Il est tempspour le Bénin, de montrer les pasaux autres pays africains.