Suite à l’incendie de Semè Kraké : Talon envoie 5 ministres au CNHU

Economie & Tech

Une délégation gouvernementale conduite par le Ministre d’État en charge de l’Economie et des Finances, Romuald WADAGNI, et composée du Ministre de la Santé, Benjamin HOUNKPATIN, du Ministre de l’intérieur et de la Sécurité Publique, Alassane SEIDOU et de la Ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Madame Véronique TOGNIFODÉ, s’est rendue au chevet des brûlés et autres blessés enregistrés suite à l’incendie survenu le samedi 23 septembre 2023 à Sèmè-Kraké. Au terme de leur visite, la délégation s’est prêtée aux questions des journalistes pour faire le point de la situation.

Selon le Ministre Alassane SEIDOU, 34 décès dont deux bébés ont été enregistrés. Toutes ces personnes ont été calcinées dans l’explosion survenu aux environs de 9 heures. Il a été également dénombré 20 personnes brûlées et admises au CNHU-HKM de Cotonou.

Pour le Ministre de la Santé, Benjamin HOUNKPATIN, le degré de brûlure de ces personnes est vraiment important avec des surfaces corporelles touchées allant au-delà pour la plupart de 40%. L’âge de ces blessés varie de 12 à 43 ans. Dès leur arrivée au CNHU-HKM à Cotonou, elles ont été prises en charge par l’équipe médicale mobilisée, qui les a conditionnés et fait le pansement et le traitement nécessaires. À l’heure où la délégation gouvernementale faisait son point sur la situation, l’ensemble des brûlés était stable, à l’exception de 12 qui sont dans un état critique et admis en service de réanimation.

La Ministre des affaires sociales et de la Microfinance, Madame Véronique TOGNIFODÉ, a fait remarquer que les assistants sociaux s’organisent pour assister psychologiquement les personnes brûlées car ces genres de situation engendrent un grand traumatisme aux personnes brûlées conscientes. Cette assistance est étendue aux familles des victimes. À cet effet, une cellule d’écoute sera mise sur pieds.

Le commerce de l’essence de contrebande appelée « Kpayo » dure depuis plusieurs décennies. Pour le Ministre d’État Romuald WADAGNI, certes, c’est une activité dangereuse et illicite mais elle nourrit des milliers de familles. Selon les statistiques, 54.000 points de vente de l’essence dite « Kpayo » ont été recensés sur toute l’étendue du territoire national. Un programme de reinsertion et de reconversion est mis en place par le gouvernement du Président Patrice TALON et qui permet de former ces vendeurs et de les transformer en acteur économique d’un métier décent. À en croire le Ministre d’État, depuis le début de cette année 2023, plus de 5.000 personnes ont été reconverties au métier de textile à Glo-djigbé.
Aussi, le gouvernement a lancé un programme d’installation de mini-stations. Une dizaine de milliers de ces mini-stations ont fait l’objet de commandes et sont en phase d’installation dans des quartiers de Cotonou et environs. D’ici 2024, elles seront installées dans tout le Bénin afin de permettre à toutes ces personnes qui sont dans ce secteur d’activité, de le faire dans des conditions de sécurité totale, a assuré le Ministre d’État Romuald WADAGNI.

Reconversion des acteurs de la filière « Kpayo » : Le président d’une organisation des vendeurs d’essence Henri ASSOGBA réagit « à tout moment nous, vendeurs d’essence nous sommes prêts pour la reconversion… Pourvu que là où on va nous mettre, on soit heureux »

Après le drame de l’entrepôt à Sèmè Kraké, bip radio a joint l’un des responsables des associations de vendeurs d’essence de la contrebande. Henri ASSOGBA s’incline face à la mémoire des nombreux morts et se dit prêt à changer d’activité.

« C’est une activité qui nous crée de temps en temps des problèmes donc depuis toujours on prie pour avoir ce gouvernement qui va arriver et nous aider à aller à la reconversion. Donc si on te dit de quitter le danger et aller vers là où il n’y a pas de danger tu es obligé d’accepter donc à tout moment nous, vendeur d’essence nous sommes prêts pour la reconversion. Pourvu que là où on va nous mettre, on soit heureux et que nos parents soient heureux, qu’on puisse trouver de l’argent pour emmener nos enfants à l’école, pour bien soigner nos enfants. Ainsi, on sera tous content.

Au sujet des mini station, C’est un bon projet et vous allez constater que beaucoup de gens ont déjà fait l’inscription et beaucoup de gens se sont déjà enregistrés. Donc si nous avons un gouvernement qui n’a pas comme intention de nous casser, de nous brutaliser et son intention c’est de nous mettre en sécurité, alors on ne peut qu’applaudir. »

gouv.bj